Retranscription des premières minutes du podcast :
- AGP, association d'assurés engagés et responsables, présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour Muriel. Bonjour Jean-Marie.
- S'engager pour la psychiatrie, un sujet dur et important ce matin.
- On va en parler dans quelques instants avec votre invitée Zahina Isabachen qui est journaliste et réalisatrice d'un documentaire qui paraît ce soir sur M6 dans Zone Interdite, malade dangereux, comment empêcher la folie de tourner au drame.
- Ce sera ce soir à 21h10 et c'est une cause évidemment qui vous tient à cœur Muriel.
- Oui parce qu'en France la psychiatrie s'effondre, elle ne peut plus soigner comme elle devrait et comme elle aimerait le faire.
- Elle colmate, elle survit, faute de moyens, faute de personnel, faute de lits.
- Près d'un poste de psychiatre sur deux est vacant.
- 88 milliers ont disparu en 25 ans, des unités fermées, des services démantelés.
- Aujourd'hui il faut attendre jusqu'à un an pour un simple rendez-vous, un an, alors que la maladie elle n'attend pas.
- Ces faits ne sont pas de simples dysfonctionnements administratifs, ce sont des failles dans lesquelles des vies basculent.
- 2019, rue Erlanger, Paris, un incendie criminel, 10 morts, l'auteur venait de sortir d'hospitalisation, 13 séjours en psychiatrie, 4 jours avant le drame, elle était encore sous traitement.
- Paris, toujours, 2023, pont de Biraykem, un touriste poignardé à mort, l'assaillant atteint de psychose sévère, était connu des services de police mais laissé sans soins.
- 2022, Lola, 13 ans, assassinée.
- Lola, 13 ans, assassinée.
- Janvier dernier, près de Nîmes, une joggeuse poignardée 6 fois, l'agresseur venait de sortir de l'hôpital, la veille.
- En psychiatrie, il existe un rempart ultime, les unités pour malades difficiles, là où l'on enferme les patients les plus instables, les plus dangereux, là où en théorie on peut se reconstruire.
- Mais comment se reconstruire quand les services psychiatriques d'urgence s'en prisent en charge, y replongent, y récidivent ? Et puis, il y a ce paradoxe, un malade psychiatrique peut refuser son traitement, arrêter ses soins, quitter l'hôpital, comme la loi le lui autorise.
- Une liberté qui pour certains devient un piège, car comment accepter de se soigner quand on ne s'est pas malade ? Alors il sombre, il décroche, et tant qu'il ne passe pas à l'acte, on attend, sans soutien pour les familles, ivrée à elle-même, sans filet de sécurité pour éviter le pire.
- Un pays qui prétend faire de la santé mentale une priorité ne peut laisser 3 millions de malades sans prise en charge, ne peut accepter que 25 départements soient totalement dépourvus de pédopsychiatres, ne peut se satisfaire de seulement 4 spécialistes pour 100 000 enfants.
- Pendant ce temps, 15% des lycéens sont en risque de dépression, 1 sur 4 à des pensées suicidaires.
- S'engager pour la psychiatrie, c'est refuser l'inaction, c'est décider de mettre en place un suivi réel pour les patients, c'est former, recruter, rouvrir des lits.
- Parce qu'un pays qui abandonne sa psychiatrie, c'est un pays qui ferme les yeux sur des drames annoncés.
- Et on en parle avec votre invitée Muriel, qu'on accueille avec plaisir.
- Zahina Isabachen, bonjour.
- Bonjour.
- Et bienvenue sur Sud Radio.
- Vous êtes journaliste, réalisatrice et l'autrice d'un documentaire qui paraît ce soir sur Zone Interdite à 21h10 sur M6.
- On va parler effectivement des malades dangereux.
- Comment empêcher la folie de tourner au drame ? Vous êtes l'invitée de Muriel Rebus.
- Alors un documentaire important et un documentaire rare.
- Il y en a peu sur ce sujet.
- On va même dire que moi, c'est le seul que j'ai vu jusqu'à présent.
- Les faits dramatiques qui impliquent des malades psychiatriques sont souvent perçus comme des événements isolés, des accidents imprévisibles.
- Pourtant, quand on regarde de plus près, on se rend compte que ces tragédies s'inscrivent dans un système que l'on peut considérer être en faillite.
- Manque de moyens, carence de soins, patients livrés à eux-mêmes.
- Pourquoi vous avez décidé de vous pencher sur ce sujet aujourd'hui ? Alors, il existe assez peu de cas.
- Il n'y a pas de chiffres pour estimer les cas.
- Il n'y a pas de passage à l'acte chez les malades psychiatriques.
- Ce que l'on sait, c'est qu'il y a quand même 10% de la population qui...
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