Retranscription des premières minutes :
- A.G.P. Association d'assurés engagés et responsables présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour, aujourd'hui je reçois Laurence Rossignol, une femme politique, une militante féministe, universaliste.
- Mais avant de commencer cet entretien, je vous propose de nous engager face à l'offensive contre les droits des femmes.
- Car les droits des femmes ne sont jamais acquis.
- Ce constat, que l'histoire n'a cessé de confirmer, prend aujourd'hui une acuité brûlante devant l'essor inquiétant des stratégies portées par les forces ultra-conservatrices.
- De New York à Buenos Aires, de Washington à Rome, un même mouvement se dessine.
- Celui d'une reconquête des privilèges masculins.
- Dirigée par des figures politiques influentes et des courants réactionnaires structurés, cette dynamique internationale vise à restaurer un ordre patriarcal où les femmes ne seraient plus que des subordonnées assignées à la maternité et aux tâches domestiques.
- Les adversaires des droits des femmes ne se contentent plus de débats nationaux.
- Ils investissent des arènes internationales, infiltrent les institutions et s'attaquent aux accords entre pays qui protègent les droits des femmes.
- Ils sapent les financements destinés aux programmes de santé des femmes, réduisent les aides aux ONG féministes et imposent une réécriture du langage institutionnel pour effacer les références aux inégalités de genre.
- L'objectif est limpide, rendre invisible la domination masculine pour mieux la restaurer.
- Lorsqu'un dirigeant comme Javier Meillit en Argentine détricote les politiques publiques de protection des femmes, il envoie un signal à tous les réactionnaires du monde.
- Ce qui a été gagné peut être défait.
- Aux Etats-Unis, l'administration conservatrice a non seulement révoqué le droit fédéral à l'avortement, mais a également procédé au retrait massif des aides au développement des programmes de droits des femmes.
- Parallèlement, les politiques d'inclusion et de diversité sont supprimées des institutions et des entreprises publiques.
- Ce qui semblait inébranlable peut vaciller.
- C'est un encouragement à tous ceux qui, en Europe, rêvent d'un retour en arrière.
- Déjà, des pressions diplomatiques s'exercent pour remettre en cause les législations progressistes.
- Déjà, des gouvernements populistes, de l'Italie de Mélanie à la Hongrie d'Orban, reprennent les mêmes discours sur la famille traditionnelle et la nécessité de contrôler le corps des femmes.
- Face à cette menace, la France a un rôle à jouer.
- En s'engageant pleinement dans une diplomatie féministe, elle a pris la tête d'un front de résistance qui regroupe aujourd'hui 17 pays, bien au-delà du cercle européen.
- Il s'agit d'un combat à la fois politique et opérationnel.
- Il faut tenir la ligne, parce que chaque droit qui recule quelque part dans le monde, fragilise celles qui se battent ailleurs.
- S'engager contre cette offensive méthodique et mondiale contre les femmes, c'est comprendre qu'il ne s'agit pas d'un débat d'idées, mais d'un enjeu vital pour des millions de femmes.
- C'est refuser de céder du terrain, ici et ailleurs.
- C'est se battre inlassablement pour que l'avenir ne soit pas un passé recomposé.
- Ce matin, je reçois Laurence Rossignol, ex-ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des Femmes, sénatrice du Val-de-Marne, membre de la Commission des Affaires Sociales du Sénat et de la Délégation aux Droits des Femmes et à l'Égalité des Chances.
- Je peux le dire, Laurence, notre modèle à toutes, notre engagement qui est le vôtre depuis tant d'années, auprès et pour les femmes.
- Alors, merci d'avoir accepté mon invitation.
- Vous avez consacré, comme je viens de le dire d'ailleurs, une grande partie de votre vie politique à la défense des droits des femmes et des enfants.
- Quel a été le déclic de cet engagement ? Bonjour, merci à vous de m'avoir invitée ce matin avec vous.
- Est-ce que j'ai eu un déclic ? Je ne suis pas sûre d'avoir eu un déclic.
- J'ai l'impression d'être presque née avec les lunettes de genre.
- C'est-à-dire d'avoir toujours, vu les inégalités entre les filles et les garçons, vu mes copines d'école qui devaient faire les lits de leurs frères avant de partir à l'école, ce que je trouvais totalement scandaleux.
- Et puis, j'ai été élevée dans un milieu avec des femmes engagées sur le plan féministe également, enfin qui avaient une réflexion féministe, une approche féministe.
- Et pour moi, c'était une espèce d'évidence, c'est que quand on observe les inégalités, il y en...
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