Retranscription des premières minutes :
- « AGP, Association d'assurés engagés et responsables, présente Sud Radio, le grand matin week-end. La force de l'engagement, Muriel Reus. » Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, je reçois Nathalie Aubonnet, directrice générale du Juridica, filiale d'AXA.
- Mais avant de commencer cette conversation, je vous propose de nous engager pour l'hébergement d'urgence.
- L'hébergement d'urgence qui est souvent, pour les victimes de violences conjugales, la première étape d'un nouveau départ.
- Pourtant, il demeure un parcours semé d'embûches, un défi quotidien pour celles et ceux qui tentent d'échapper à un conjoint violent.
- Quitter son foyer n'est jamais une décision facile. Elle intervient après des mois, parfois des années, de souffrances, d'emprises et d'isolement.
- Et lorsque ce pas est enfin franchi, une question cruciale se pose tout de suite. Où aller ? Aujourd'hui, en France, les structures d'hébergement d'urgence sont dramatiquement insuffisantes.
- Selon un rapport de la Fondation des femmes, 40% des victimes de violences conjugales ne se voient proposer aucune solution de relogement lorsqu'elles cherchent à fuir un agresseur.
- 87% des féminicides ont lieu au domicile conjugal.
- Le foyer, censé être un espace de protection et d'intimité, peut devenir une prison, voire un piège mortel.
- Alors l'urgence est là, elle est criante, mais les places disponibles sont trop rares, les dispositifs saturés et les délais d'attente incompatibles avec la nécessité de mettre une victime en sécurité immédiate.
- Et les raisons de cette pénurie sont multiples.
- Un manque criant de financement et d'investissement public dans des structures, et si les associations tentent de pallier ces lacunes, elles restent largement dépendantes de subventions précaires.
- Par ailleurs, les démarches administratives complexes, le manque de coordination entre les services, freinent souvent l'accès à des solutions d'urgence. Dans certains territoires, elles sont même inexistantes.
- Le logement d'urgence ne se résume pas à un toit. Il doit garantir une sécurité immédiate, permettre aux victimes de souffler, de réfléchir aux prochaines étapes, d'entamer des démarches judiciaires et administratives dans un cadre sécurisé.
- Il doit aussi offrir un soutien psychologique, juridique et des aides à la réinsertion sociale et professionnelle.
- Sans cela, le risque est grand de voir certaines victimes contraintes de retourner auprès de leurs agresseurs.
- Le logement d'urgence est une condition essentielle pour la survie des victimes.
- Sans un lieu sûr où se réfugier, elles restent sous l'emprise de leurs agresseurs, exposées à de nouvelles violences, parfois mortelles.
- C'est aussi un levier indiscipliné, indispensable de retour à l'autonomie.
- Un logement sécurisé permet de rétablir une stabilité, de reprendre confiance, d'envisager l'avenir sans crainte.
- Une victime qui ne trouve pas de solution d'hébergement est une victime condamnée à choisir entre le danger et l'errance, entre la violence et la précarité.
- Sans toi, pas d'échappatoire. Sans échappatoire, pas de liberté.
- Merci Nathalie Aubonnet d'avoir accepté mon invitation.
- Je suis heureuse de vous recevoir ce matin.
- Depuis plus de 20 ans chez AXA, vous êtes engagée pour l'égalité des chances, la mixité et la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
- Un parcours qui illustre parfaitement ce que signifie mettre son expertise au service d'une cause.
- Alors les violences conjugales, vous le savez, on le sait tous, sont et restent un fléau majeur en France avec des chiffres en constante augmentation.
- Entre 2016 et 2023, le nombre de victimes recensées par la police et la gendarmerie a pu que doubler, passant de 124 000 à 270 000 signalements.
- Selon vous, on assiste à une hausse des violences, on assiste à une meilleure libération de la parole, à une meilleure prison courte, on compte des plaintes ? Bonjour Muriel, je dirais que c'est un petit peu tout ça.
- Nous chez AXA, ça fait 10 ans qu'on accompagne des femmes victimes de violences dans le cadre de notre programme Health Angels.
- Ce programme a démarré avant le phénomène MeToo et donc la libération de la parole.
- On s'est évidemment rendu compte que cette libération de la parole avait augmenté le nombre de victimes qu'on accompagnait, mais également la crise Covid a vraiment augmenté aussi le nombre de violences.
- Et depuis, je dirais que le chiffre n'a jamais baissé.
- Donc c'est les deux, finalement.
- 80% des victimes sont des femmes, 87% des féminicides ont lieu au sein du...
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