Retranscription des premières minutes :
- Et on prend la direction du Cantal. Nous sommes au nord d'Aurillac, du côté de Trisac, avec un épicier itinérant, l'épicerie L'Estive.
- Philippe Gaborio, bonjour. Bonjour, le Lefto.
- Et bienvenue sur Sud Radio. Bonjour, le Lefto aussi, puisque vous, vous levez tôt. Bah oui, avec ces tournées.
- Alors vous, voilà, vous sillonnez un petit peu les routes du Cantal pour proposer les produits d'épicerie qui sont si importantes dans les villages, parfois, où on n'a plus aucun magasin, plus aucune boutique. Vous avez une tournée au programme aujourd'hui, Philippe ? Eh oui. Chaque jour, une tournée différente. Donc je vais chez des personnes qui m'attendent, en fait. Je fais pas les places des villages.
- Je vais à domicile. Je vois le mardi les clients du mardi, le vendredi les clients du vendredi. Voilà. Et puis on a une petite boutique.
- À Trésac, où il y a encore... Vous en parliez tout à l'heure, où il y a encore beaucoup de commerce à Trésac, un petit village de 450 personnes, où il y a encore une épicerie, une boulangerie, une boucherie, des cafés, restaurants, une pharmacie. Très étonnant.
- Ah ouais, c'est super. Comment vous l'expliquez, ça ? Peut-être l'isolement et puis, je sais pas, une volonté farouche de maintenir la ruralité, tout simplement.
- Bah oui, effectivement. Bon. Racontez-nous un petit peu qu'est-ce que vous proposez au sein de l'épicerie L'Estive.
- Alors on a les produits courants d'épicerie, évidemment. Et puis on essaie de proposer les produits de nos producteurs locaux. Je parle des fromages en particulier pour la région.
- Bien sûr. Le Tantal. Les charcuteries, etc. Et puis... Mais mon boulot, c'est pas uniquement d'apporter des produits. C'est surtout d'apporter du service et de créer du lien avec les personnes qui sont isolées, dépendantes ou qui, d'une façon ou d'une autre, n'ont pas la possibilité ou pas le souhait de faire des courses à l'extérieur.
- Et qui sont très heureuses aussi de rencontrer quelqu'un. Oui. Et qui sont très heureuses aussi de rencontrer quelqu'un.
- Et qui sont très heureuses aussi de rencontrer quelqu'un. De pouvoir échanger. Vous parlez de liens. Ça passe aussi par là. Et j'imagine, Philippe, c'est important aussi pour vous.
- Et oui, ça, c'est très riche pour nous. Nous, on a quitté un boulot de cadre dans le secteur du recyclage. Donc rien à voir. Avec votre épouse, c'est ça ? Avec mon épouse, oui. Parce qu'on avait besoin de se sentir utile, tout simplement. Et puis de retrouver un peu de simplicité, d'authenticité, de contact. On est servis. On est ravis d'avoir fait ça.
- C'est formidable.
- J'imagine avec des liens très forts aussi avec certains de vos clients, quoi. Oui. Il y a beaucoup de complicité, beaucoup de reconnaissance mutuelle qui se crée. C'est très convivial, très enrichissant pour chacun, oui.
- Parce qu'on prend le temps, alors. Parce que c'est ce que vous dites. Vous allez chez vos clients. Vous vous posez pas sur la place du village. Vous allez voir les clients directement.
- Ça veut dire quoi ? Qu'on s'arrête un petit peu ? Qu'on prend le temps, Philippe ? Eh oui, tout à fait. C'est une chose que je me suis imposée dès le départ, de dire...
- On est en courant. C'est pas toujours facile, parce que je sers 20 à 25 clients par jour. Mais je me suis imposé cette discipline. Elle était assez naturelle.
- Mais il faut trouver le temps. Je prends le temps, bien sûr, de la discussion de temps en temps, boire un petit café, rendre un petit service ou tout simplement profiter du moment.
- Bien sûr. Philippe, vous avez le sentiment que l'isolement gagne du terrain, entre guillemets. C'est l'impression que vous avez ou pas ? Un peu, oui. Ouais.
- C'est dû aussi au fait que les personnes âgées restent beaucoup plus à domicile qu'avant. Je pense qu'il y a beaucoup de maintien à domicile. Ça a beaucoup d'effets positifs pour des gens qui souhaitaient rester chez eux.
- Mais ça peut être aussi des personnes très isolées, très seules. On est quelques-uns à sillonner les routes rurales, j'allais dire, pour essayer de maintenir ça.
- Je pense aux personnes formidables qui font ce que sont les aides à domicile,...
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