Retranscription des premières minutes :
- On prend la direction du Vaucluse. Nous sommes à Cavaillon avec un agriculteur producteur de pistaches. Michel André, bonjour.
- Oui, bonjour. Et bienvenue sur Sud Radio. Comment allez-vous ce matin, Michel ? La forme pour débuter cette semaine ? Oui, toujours. Je suis habitué à me lever de bonheur. Donc y a pas de problème. Je suis en forme.
- Bah oui, en forme. En forme, Michel, vous êtes à la retraite officiellement, mais vous continuez de travailler. Vous aviez peur de vous ennuyer d'une certaine manière ? On va dire plutôt que c'est la passion du métier. Puis comme mes enfants assurent la succession de l'exploitation, je me fais un plaisir de les accompagner.
- Donc ma fille, mon fils, mon gendre travaillent sur la ferme. Et donc je continue tant que je suis en bonne santé.
- Travail en famille, en plus, c'est forcément quelque chose de très agréable à vivre. C'est exact. C'est motivant.
- C'est motivant. Et donc vous êtes producteur.
- Vous êtes producteur de pistaches. Racontez-nous. Alors c'est vrai que dans le Vaucluse, on a de plus en plus de producteurs de pistaches.
- Comment ça vous est venu, vous-même, Michel, l'idée de vous lancer dans cette production-là ? Actuellement, moi, depuis le début de ma carrière, je cultive des cerisiers, des apicotiers, des pruniers, des pommiers, des cognaciers.
- Et suite aux canicules de ces dernières années, nos cultures souffrent.
- Et nous avons toujours besoin que plus d'eau, alors qu'on sait que l'eau devient de plus en plus rare.
- Donc quand on a découvert que la culture de la pistache était très résiliente à la sécheresse et supportait bien les canicules, on s'est dit qu'il fallait essayer d'en cultiver. C'est pour cela qu'en 2020, j'en ai planté.
- Et c'est également grâce à...
- Olivier Bossan, qui est président de plusieurs entreprises de l'agroalimentaire, dont celle des calissons du Roi-René, qui manifestait l'intérêt d'avoir des productions locales pour faire ses confiseries.
- Alors ça a démarré avec l'amende. Et puis il s'est dit aussi qu'il avait besoin de pistaches.
- Et il a contacté un groupe d'agriculteurs qui se sont occupés de relancer la pistache.
- Vous avez répondu présent « relancer ».
- C'est-à-dire qu'on avait une production de pistaches auparavant ? Voilà. Exactement.
- Dans le blocus, ouais.
- Voilà. Disons, depuis le Moyen Âge, il y avait des pistachiers qui étaient cultivés en Provence.
- Et il y en a d'ailleurs naturellement dans les collines à l'état sauvage.
- Mais qui ne produisent pas des fruits qu'on connaît.
- Ce sont des espèces plus sauvages qui n'ont pas été sélectionnées pour avoir des fruits aussi gros que ceux qu'on connaît.
- Donc là, c'est-à-dire que vous...
- Vous avez fait une sélection pour arriver à cette pistache en particulier que vous produisez ? Alors, oui. C'est pas nous qui l'avons faite, puisque la pistache existait déjà en Iran depuis très longtemps.
- Par contre, ce sont les Américains qui l'ont sélectionnée en Californie et qui ont cultivé des pistaches qu'on a actuellement sur les marchés.
- Et d'ailleurs, la France importe 10 000 tonnes de pistaches.
- Il n'y en a aucune de produite en France.
- C'est pour cela que les entrepreneurs de l'agroalimentaire souhaitent avoir des pistaches françaises pour vraiment avoir des produits à 100% français.
- Et d'autant plus dans le contexte actuel où... Voilà, quoi.
- C'est un peu compliqué au niveau des relations commerciales, on va le dire, entre les États-Unis et le reste du monde, et notamment la France, quoi.
- C'est ça. Exactement. Mais bon, en 2017, c'était pas encore le problème.
- Mais bon, finalement, ça tombe bien, quoi.
- Bah oui. Effectivement. Alors, il faut être patient, hein, puis sachez, ça prend un peu de temps, hein.
- C'est ça. Donc il faut environ 5 ans pour avoir les premières pistaches, quoi, qu'on a eues cette année. Mais bon, c'était vraiment marginal.
- C'était pas commercialisable encore.
- Et disons, les vraies récoltes importantes, mécanisables, il faut attendre à peu près 8-10 ans.
- Donc pour l'instant, on est, disons, avec quelques fruits qu'on essaye de voir les valoriser au mieux. Et puis on analyse aussi leurs qualités pour préparer l'avenir.
- La production de la pistache qui demande moins d'eau que beaucoup d'autres produits, on va dire, ça a que des avantages...
Transcription générée par IA