Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
- Bonjour, bienvenue à tous pour le rendez-vous où l'on parle de faits de société, l'affaire dans l'affaire, une émission que nous réalisons en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles.
- Avec moi aujourd'hui, Jade Serrano, journaliste d'investigation. Bonjour Jade.
- Bonjour Stéphane Simon.
- Et la voix des matinales du week-end, Jean-Marie Bordry.
- Bonjour Stéphane.
- Également avec nous. Bonjour à tous les deux donc.
- Aujourd'hui, nous allons parler de la délinquance des mineurs.
- Qu'est-ce qui se passe dans notre pays ? Pas un mois sans que l'on parle désormais de faits divers qui mettent aux prises des victimes et des adolescents qui ne sont plus les victimes mais les auteurs de faits graves.
- Il y a eu Chahina Akrey, Shem Sedina Virichatillon, Zakaria Romand-Surizer, Philippe Grandesaint, Matisse Chatorou, tant d'autres.
- Et pour en parler, nous avons invité Céline Boulet-Espéronier qui est ex-sénatrice de Paris, co-auteur d'un rapport qui n'a pas pris une ride, on va dire, sur la délinquance des mineurs.
- Il a été écrit en 2022.
- Bonjour Céline Boulet.
- Et puis, maître Stéphane Giuriana, avocat dans le dossier du meurtre de la jeune Rose Isabella.
- Vous allez nous en parler.
- Bonjour à vous, maître.
- Bonjour.
- Tout de suite, nous allons d'ailleurs revenir sur la mort de la petite Rosy Labella, 5 ans, tuée le 25 avril 2023.
- C'était il y a un an.
- Tuée par un adolescent de 15 ans.
- À Rambert-Villers, une petite ville des Vosges.
- Revenons, si vous le voulez bien, sur les circonstances de la mort de Rose.
- Voici le récit des faits.
- 25 avril 2023, à Rambert-Villers, dans les Vosges.
- Une petite ville tranquille, 5000 habitants.
- Des pavillons modestes, des rues bordées de tilleuls.
- Ce jour-là, c'est le printemps.
- Les enfants jouent dehors sans crainte.
- Les fenêtres sont entreouvertes.
- Jusqu'à la première alerte de la mère d'une fillette de 5 ans.
- Prénommée Rose Isabella.
- Rose Isabella qui n'est pas rentrée chez elle.
- Il est 15h, quand Rose est sortie jouer dans un petit square juste devant leur immeuble.
- Depuis sa fenêtre, sa maman voyait très bien le square.
- Elle dit ne s'être absentée que quelques minutes.
- Juste le temps de changer la couche de son autre enfant.
- Mais quand elle est revenue à la fenêtre, Rose Isabella n'était plus là.
- Les voisins se mobilisent très vite.
- Les gendarmes ratissent les rues.
- L'angoisse monte.
- Il est bientôt 16h.
- L'enquête prend une autre tournure.
- Totalement inattendue.
- Un adolescent contacte la police municipale.
- Il affirme être avec la fillette chez lui.
- Le temps que les agents arrivent, l'immeuble est à peine à 300 mètres.
- Le garçon les accueille calmement et leur montre un sac plastique.
- A l'intérieur, le corps sans vie de Rose, dénudé, assassiné.
- Ce n'est plus une disparition.
- C'est un crime.
- L'affaire est immédiatement confiée à la sécurité.
- C'est la section de recherche de Nancy.
- Les premières constatations sont glaçantes.
- L'adolescent, 15 ans, habite le même immeuble que Rose Isabella.
- Dans le quartier, certains le décrivent comme étrange, fuyant, replié sur lui-même.
- D'autres se souviennent que quelques jours plus tôt, il proposait à des enfants de venir voir des chatons chez lui.
- Le soir même, il est interpellé.
- Mais en garde à vue, il se tait.
- Silence complet.
- Il invoque son droit au silence.
- Il faudra attendre deux mois, le 21 juin, lors d'une reconstitution.
- Pour qu'il passe enfin aux aveux.
- Il raconte avoir attiré Rose chez lui, sans violence.
- Il lui a parlé d'un chaton à aller voir.
- Les caméras de la ville, d'ailleurs, confirmeront son récit.
- Elle l'a suivi.
- Et une fois à l'intérieur, il l'a conduit à la salle de bain.
- Et là, il l'a noyé.
- Dans la baignoire.
- L'adolescent avoue, sans émotion, sans regret, sans culpabilité.
- Et il ajoute cette phrase terrible.
- Depuis trois ou quatre jours, j'avais l'idée de me faire un petit déjeuner.
- J'avais l'idée de noyer quelqu'un.
- Je l'ai noyé pour rigoler.
- J'étais zen quand c'est arrivé.
- Ce garçon n'est pas à son premier passage à l'acte.
- Un an plus tôt, il avait été mis en cause dans deux autres affaires.
- Deux agressions sexuelles.
- Deux garçons.
- Agés de 10 et 11 ans.
- Dans une forêt, près de Rambert-Villers.
- A l'époque, il a...
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