Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
- Bonjour à tous, bienvenue pour votre rendez-vous du fait d'hiver, du fait de société, une émission que nous réalisons en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles.
- Avec moi aujourd'hui, Jade Serrano, journaliste d'investigation. Bonjour Jade.
- Bonjour Stéphane Simon.
- Jean-Marie Bordry, la voix lumineuse des week-ends sur Sud Radio.
- Merci Stéphane et bonjour.
- Bonjour. Nous accueillons aujourd'hui Olivier Vial, directeur du CERU et de l'Observatoire des Radicalités.
- Radicalité, bonjour.
- Bonjour.
- Et Christy Nicolas, secrétaire générale nationale du syndicat SPS, syndicat pénitentier des surveillants et corps d'encadrement et d'application.
- Bonjour à vous deux.
- Aujourd'hui, nous allons parler des événements d'une exceptionnelle gravité qui sont survenus cette semaine, à la fois devant les centres de détention français et puis jusqu'au devant des domiciles de Maton, des mitraillages, des incendies de véhicules, des actions partout visant à semer la terreur et impressionner.
- Et les personnels pénitentiaires.
- Mais si vous le voulez bien, j'aimerais revenir sur les faits et profiter de la présence de Christy Nicolas pour essayer de raconter à froid ce qui s'est passé cette semaine.
- Reprenons donc le fil chronologique.
- Christy Nicolas, racontez-nous ce qui s'est passé et en particulier dans votre région.
- Bonjour.
- Alors du coup, ça a commencé dans la nuit de dimanche à lundi où il y a eu sept véhicules qui ont été incendiés du côté de l'école de l'administration pénitentiaire, sur le parking de l'école d'administration pénitentiaire.
- Puis il s'en est suivi dans la même nuit deux ou trois établissements un peu partout en France où pareil, il y a eu des voitures brûlées sur les parkings.
- Le lendemain, il y a eu des tirs à la Kalachnikov sur un établissement sur la région marseillaise, Toulon.
- Et donc une série d'attaques.
- Tout simplement des attaques contre l'administration pénitentiaire, contre les établissements pénitentiaires, contre le personnel pénitentiaire puisqu'il y a eu aussi des attaques faites, des véhicules brûlés devant les domiciles des agents ou des détériorations faites devant les entrées d'agents qui ont été reconnus, ciblés, où on a suivi.
- Donc une attaque contre l'ensemble de l'État.
- Des établissements pénitentiaires et de son personnel.
- Alors ce qui est assez nouveau et assez spectaculaire, c'est évidemment les opérations concertées.
- C'est-à-dire que là, ce n'est pas sur une seule journée, ce n'est pas à un seul endroit, c'est à plusieurs endroits un peu partout en France.
- Et ça va du centre de détention jusque devant les domiciles des surveillants.
- Et évidemment, c'était extrêmement préoccupant.
- Dans quel a été les premières réactions ? De vos collègues, j'imagine que ça a été évidemment la stupéfaction et puis l'effroi, la peur.
- C'est ça, stupéfaction, stupeur, effroi, comme vous le dites.
- Et aussi de la rancœur, de la colère.
- Parce que c'est une profession, on est une profession déjà, c'est un métier très difficile où aujourd'hui, entre la surpopulation carcérale, les problèmes d'effectifs, que subissent les agents des heures supplémentaires qu'ils font de façon très régulière par manque d'effectifs.
- Aujourd'hui, vous venez rajouter tout simplement où on tente de les intimider.
- C'est de ça dont il s'agit, bien sûr.
- Le but, c'est d'intimider le personnel, d'intimider des professionnels de travailler ou de vouloir travailler.
- Et dans un but aussi d'intimider les gens.
- Et dans un but aussi d'intimider l'État.
- Parce que derrière, c'est l'uniforme qu'on porte et c'est l'État qu'on cherche à intimider.
- Christine, Nicolas, ça fait des années qu'on a des témoignages de policiers ou aussi d'épouses de policiers qui nous expliquent que leurs enfants à l'école, par exemple, sont souvent insultés, voire menacés, parce que leurs parents sont policiers.
- Est-ce que vous vivez la même chose, vous, surveillant pénitentiaire ? Est-ce que vos familles sont menacées dans la vie de tous les jours, indépendamment de ce qui s'est passé depuis une semaine, pour le métier qu'ils font ? Dans le père ou la mère.
- De plus en plus.
- C'est quelque chose qu'on connaît quand on fait ce métier.
- On sait très bien à quoi on s'attend, où on peut s'attendre.
- On s'attend à quoi ? Justement, à des intimidations, des détentions, des insultes, des violences.
- Ça, c'est en détention, mais dans la vie de tous les jours, à quoi vous vous attendez...
Transcription générée par IA