Pour courir en sécurité, elles créent un groupe solidaire entre femmes

Retranscription des premières minutes du podcast :

- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Maxime Trouleau.
- 6h39 sur Sud Radio, plus de 6 femmes sur 10 ont déjà été sifflées dans la rue.
- Une femme sur deux a déjà été agressée verbalement.
- 14% des femmes ont déjà été agressées physiquement dans la rue.
- Audrey Tranchard, merci d'être avec nous ce matin.
- Vous êtes notre invitée ce matin, vous avez cofondé avec votre amie un groupe Facebook pour courir, je cite, entre nanas du côté d'Elbeuf, c'est vers Rouen.
- Vous étiez deux il y a deux mois, vous êtes aujourd'hui 265.
- Est-ce que vous êtes surprise qu'autant de femmes aient rejoint votre groupe Facebook ? Bonjour, alors surprise oui et non oui, parce qu'effectivement, comme vous le dites bien, le harcèlement dans la rue, d'autant plus quand on fait du sport, c'est quotidien, c'est même à chaque sortie.
- Et en même temps, oui surprise, parce qu'effectivement, en quatre jours, on avait atteint les 100 membres et on ne s'attendait pas.
- Parce que ça trouve aussi rapidement son public, d'autant que ça concerne que la moitié de la population est sur un périmètre assez restreint finalement, donc on ne s'attendait pas.
- L'idée c'était en fait de pouvoir aller courir en toute sécurité.
- Comment cette idée est née de se dire, vous êtes deux à avoir créé ce groupe Facebook, comment cette idée est née de se dire, on va se réunir entre femmes pour pouvoir être en sécurité, pour pouvoir courir ? Alors initialement, l'idée est venue à la fin du mois d'août.
- Juste après nos congés d'été, où comme tout le monde, on a plus de temps pour nos loisirs, on s'est dit que l'automne allait arriver, que ça n'allait pas être simple de continuer de courir, de trouver la motivation.
- Donc c'est parti un peu d'une plaisanterie, qu'on allait créer un groupe pour toujours avoir du monde pour courir avec nous.
- Et puis en fait, on a juste simplement créé et puis après, on a attendu, on a vu.
- Alors c'est devenu justement un rassemblement.
- Oui, de passionnés de jogging.
- Mais est-ce qu'il y a eu quand même, à travers peut-être les témoignages que vous avez pu recueillir dans ce groupe Facebook, une peur d'aller courir, que ce soit en centre-ville ou même dans les alentours ? Il y avait vraiment cette crainte ? Qu'est-ce que vous avez vécu au quotidien, vous, pour vous dire, je crée ce groupe Facebook ? Alors c'est commencer des sifflements, des klaxons, 3, 4 voitures par sortie.
- Donc on parle de sortie d'une heure, une heure et demie.
- Et ces 3, 4 personnes, c'est certaines membres qui se sont déjà fait suivre en voiture.
- Et sans paranoïa aucune, on change de route et la voiture réapparaît un peu plus loin au bout du chemin.
- Voilà, c'est des personnes qui sont de part et d'autre d'un chemin et qui nous posent des questions, nous arrêtent.
- Des fois, insultent si jamais on ne s'arrête pas.
- Donc c'est le quotidien.
- Ils vous insultent...

Transcription générée par IA