Le réseau social TikTok assigné en justice par sept familles en France

Retranscription des premières minutes du podcast :

- « Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Maxime Trouleau. » C'est un peu David contre Goliath.
- Aujourd'hui en France, des particuliers, sept familles d'adolescents regroupés au sein d'un collectif, ont hier assigné les réseaux sociaux chinois TikTok devant la justice française.
- Elles reprochent à son algorithme d'avoir favorisé le partage de vidéos en faisant l'apologie du suicide.
- Parmi ces sept familles, deux d'entre elles ont été confrontées même à la mort de leur enfant après avoir regardé des vidéos sur TikTok.
- Bonjour Maître Laure Boutron-Marion.
- Bonjour.
- Merci d'être l'invité ce matin.
- Vous êtes l'avocate représentante de ce collectif Algos Victima associé au cabinet Boutron-Marion associé.
- Ma première question est assez simple.
- Comment allez-vous prouver aujourd'hui que TikTok est responsable ou coupable notamment de la mort de ses deux enfants ? C'est assez simple effectivement.
- Comme vous le dites si bien, nous avons de nombreuses pièces à notre dossier qui montrent, si vous voulez, que ces enfants, s'ils sont passés à l'acte, c'est parce qu'ils ont été biberonnés à des vidéos faisant l'apologie du suicide et surtout donnant des conseils, les bons modes d'emploi, si vous voulez, pour le faire.
- Alors est-ce que vous avez bon espoir que cette assignation en justice débouche ensuite sur un procès ? Alors de toute façon, c'est le cas.
- C'est-à-dire que la justice française fait que l'acte introductif d'instance que j'ai mis en place, va attraire directement en justice TikTok qui devra répondre par des arguments.
- Après, le juge les considérera solides ou pas.
- Et c'est au juge français de trancher.
- Alors qu'est-ce que vous reprochez exactement à TikTok ? Est-ce que c'est de laisser délibérément un contenu dangereux sur son réseau social ou alors un manque de vigilance qui laisse ce genre de vidéos à la portée de tout le monde ? C'est les deux.
- C'est exactement les deux.
- C'est-à-dire que nous reprochons à TikTok d'avoir conçu délibérément une application addictive mais qu'elle laisse tout à la fois, si vous voulez, sans modération, sur les contenus dangereux.
- Ce qui fait un cocktail, si vous voulez, absolument dangereux pour l'adolescent qui y est confronté puisqu'il se retrouve absolument matraqué de vidéos, d'un volume considérable de vidéos, totalement mortifère.
- Alors dans quel état d'esprit sont aujourd'hui les parents ? Que vous ont-ils dit ? Et surtout, qu'espèrent-ils peut-être ? Jusqu'à une interdiction TikTok ? Les parents, ils sont très sereins, ils sont déterminés.
- Ils espèrent évidemment être entendus par la justice.
- Ils espèrent que les souffrances de leurs enfants soient entendues.
- Après, si effectivement cette action peut de façon plus large susciter une réflexion de la part de tous, effectivement, ils en seront très heureux parce qu'aujourd'hui, ils souffrent et ils ont quand même envie que leur exemple serve à d'autres.
- TikTok, il affirme.
- Pourtant, je cite, « avoir des experts pour protéger notre communauté et tout particulièrement les plus jeunes ».
- C'est un sujet qui est pris avec le plus grand des sérieux, explique TikTok.
- Vous entendre, en tout cas, ça paraît complètement...

Transcription générée par IA