Retranscription des premières minutes du podcast :
- « Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize. » 6h40 sur Sud Radio, la vie en vrai.
- Aujourd'hui, nous commémorons donc le 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz, summum de la barbarie nazie.
- Plus d'un million de juifs ont été tués dans ce camp de la mort.
- Et 80 ans plus tard, de nouveaux témoignages font surface.
- Nous sommes avec Roger Feinzilberg. Bonjour.
- Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin.
- « Les cahiers d'Alter, ce que j'ai vu à Auschwitz », c'est l'ouvrage que vous venez de faire publier aux éditions du Seuil.
- Témoignage de votre père, déporté du premier convoi parti de France.
- Pourquoi avoir pris la décision de publier son récit maintenant, 80 ans après la libération du camp ? Le récit de mon père a été écrit immédiatement après la guerre, entre septembre 1945 et le printemps 1946.
- Il les a écrits dans des cahiers qui sont restés enfermés dans une boîte à chaussures que nous avons ouvert en effet bien, bien plus tard.
- Pourquoi ? Eh bien, je dirais principalement parce que j'avais peur de ce que j'apprendrais de nouveau, des souffrances qui avaient pu être telles de mon père, des douleurs que cela révélerait et je n'ai pas osé ouvrir.
- Vous saviez que...
- Ces carnets étaient présents dans cette boîte, vous avez eu peur de les ouvrir jusqu'à présent, vous avez décidé de les ouvrir.
- Vous aviez parlé avec votre père de ce qu'il avait vécu, de l'horreur d'Auschwitz ? Mon père, ma mère, qui étaient déportés tous les deux, ne m'ont jamais raconté directement.
- Je crois que ce que cherchaient nos parents déportés, c'était nous de nous préserver, d'éviter que nous sachions tout.
- Que nous vivions avec ces cauchemars.
- Et donc, ils nous ont préservés et ne nous ont pas raconté directement.
- Mais j'entendais, je les entendais parler avec les membres de la famille, avec leurs amis.
- Ils parlaient en yiddish, la langue courante des juifs de Pologne.
- Je comprends yiddish et j'entendais.
- J'ai été en quelque sorte communiqué.
- L'éponge qui a absorbé toutes ces informations, bribe par bribe.
- Mais moi-même, je n'ai pas osé leur poser de questions, de peur de raviver leur souffrance, de leur faire mal à nouveau.
- Ils se sont pus, je me suis pus.
- Mais j'ai su l'essentiel et j'ai appris bien sûr beaucoup en lisant ce que j'ai vu dans les carnets.
- Qu'est-ce qui a été le déclic ? À quel moment vous avez dit, je vais ouvrir cette boîte à chaussures et je vais lire ce que mon père a écrit ? De ce que j'ai vécu, de ce qu'il a vécu dans ses camps à Auschwitz ? Il n'y a jamais un seul facteur déclenchant.
- Il y a une conjonction de faits.
- Mais pour répondre précisément à votre question, il y a eu en effet un élément déclenchant qui est le suivant.
- En 2005, j'étais directeur général de l'œuvre de secours aux enfants, une association dont la mission principale est la défense...
Transcription générée par IA