Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
- 6h40 Sud Radio, la vie en vrai, les produits de notre terroir pas épargnés par la nouvelle version du Nutri-Score.
- La ministre de la Santé a signé hier l'arrêté qui doit permettre d'instaurer ce nouvel étiquetage nutritionnel.
- Colère, notamment des fromages à hopper, le camembert, le comté, mais également le Roquefort.
- Avec nous ce matin le secrétaire général de la Confédération Générale de Roquefort, Sébastien Vignette, bonjour.
- Bonjour. Et merci donc d'être avec nous ce matin sur Sud Radio, le Roquefort, qui avec cette nouvelle version du Nutri-Score, vous m'arrêtez si je me trompe, mais serait moins bien noté que les frites ou les pizzas. J'imagine que ça, vous le vivez comme une véritable injustice.
- Oui, on le vit mal, mais ancienne ou nouvelle version, c'était déjà la même chose, si vous voulez.
- En fait, dans l'actualité, il y a quelque part deux sujets.
- D'abord...
- Le fait que la Commission européenne ait récemment dit qu'il n'y aurait pas de système harmonisé de type Nutri-Score obligatoire au niveau européen.
- Et ça, c'est plutôt cohérent avec notre demande d'exemption.
- Là, l'Europe vous a défendu, Sébastien Vignette, finalement.
- Disons qu'on a réussi à la convaincre.
- D'accord.
- Et ensuite, il y a un débat plus interne aux pays qui ont déjà adopté le Nutri-Score.
- C'est de savoir s'ils passent...
- De la V1 à la V2.
- Voilà.
- Et effectivement, au sein même, d'ailleurs, du gouvernement, il n'y a pas unanimité, puisque si la santé a signé pour l'instant, ce n'est pas le cas de l'agriculture.
- Mais j'ai envie de vous dire que cette version 2 ne traite pas mieux les fromages AOP que ne l'a traité la version 1.
- Et finalement, elle ne corrige rien.
- Des incohérences sur ce point de la version 1.
- C'est pas mieux, c'est pire pour bien comprendre, ouais.
- C'est pas mieux. C'est-à-dire qu'en fait, il y a des incohérences dans la version 1 qui font que nos fromages sont mal classés et que ça ne rend pas justice à la place de nos fromages dans une alimentation équilibrée.
- Et ces défauts n'ont pas été corrigés dans la version 2.
- Si vous voulez, vous avez 90 à 91% même des fromages qui sont classés D ou E.
- On estime qu'avec la nouvelle version, ce sera...
- Vous c'est D, c'est ça ? Nous, c'est E.
- C'est E, d'accord.
- Déjà, c'est E et on reste en E.
- Voilà.
- Et on estime qu'avec la nouvelle version, ce sera 86%.
- Ça ne change pas grand-chose.
- Si on regarde les fromages AOP, seuls 3, finalement, connaîtraient une évolution vers le C.
- C'est quand même pas mal.
- C'est quand même pas grand-chose.
- Il y en a même un qui passerait de C en D, vous voyez.
- Donc en fait, si vous voulez, nous, on a toujours été sur une position d'exemption.
- Parce qu'en fait, la logique, c'est quand même de dire que s'il s'agit de contindre ceux qui font les produits les plus transformés à modifier leur recette et à supposer qu'ils le fassent sans toujours recourir plus encore à l'ultra-transformation, cet objectif de reformulation-là, il est impossible pour un fromage...
- Un fromage sous indication géographique, puisque par définition, on applique des savoir-faire anciens et des recettes qu'on ne peut pas modifier.
- Vous n'avez pas le choix, entre guillemets.
- Tant mieux, parce que ça perpétue la tradition, mais vous ne pouvez pas faire autrement.
- Exactement.
- Mais moi, si je voulais avoir une meilleure note au Nutri-Score, je pourrais dire, je vais faire non plus du lait cru et entier, mais du lait pasteurisé et crémé.
- Et pire, je vais même remplacer le gras par des texturants et le sel par des conservateurs chimiques.
- J'améliorerais ma note, mais ce ne serait plus du Roquefort.
- C'est pour ça que, si vous voulez, on se trompe de cible.
- C'est une incohérence, très clairement, Sébastien Vignette, à ce niveau-là.
- Comment vous expliquez que, pour la ministre de la Santé, en tout cas, elle ne vous a pas entendu ? Je ne sais pas expliquer les choses, mais ce que je sais, si vous voulez, c'est que si on me parle de science, moi, je veux bien.
- Mais à ce moment-là, je...
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