Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Glaise. Il est 6h40, Sud Radio. La vie en vrai, c'est un projet qui suscite colère et incompréhension à Chartres.
- Des arbres centenaires ont été abattus pour y mettre à la place des parasols géants du béton. L'opposition dénonce une trajectoire anti-historique.
- Et nous sommes avec Jean-François Bridet. Bonjour. Bonjour.
- Et soyez le bienvenu sur Sud Radio. Vous êtes conseiller municipal d'opposition écologiste à Chartres. Par ailleurs, vice-président à la biodiversité à la région Centre-Val-de-Loire.
- Alors c'est en octobre dernier que la ville a abattu ses 10 arbres centenaires pour y mettre à la place 32 parasols géants sur le parvis de la cathédrale de Chartres.
- Des parasols qui vont être déployés cette semaine, c'est ça ? Oui, c'est prévu le 17.
- Le 17. C'est la colère qui domine chez vous, le sentiment d'incompréhension.
- L'incompréhension aujourd'hui ? L'incompréhension plus que la colère, parce que la colère, vous savez, ça fait quelques années.
- Elle est bientôt à la fin du quatrième mandat du maire, que nous avons appris à l'apprivoiser, vu les décisions effectivement anti-historiques et surtout anti-démocratiques, puisque c'est l'absence de concertation qui préside à beaucoup des choix qui sont faits.
- Juste une précision, ce ne sont pas des arbres centenaires. Ce sont des arbres qui avaient une quarantaine, cinquantaine d'années.
- D'accord. En revanche, l'iconographie et des vieilles cartes postales...
- ... démontrent que dès 1850, à cet endroit-là, il y avait des arbres.
- D'accord. Précision importante. Des arbres, en l'occurrence, qui ont été abattus en octobre dernier en pleine nuit, c'est ça ? Oui, à 3h du matin. Il y avait des amis d'Ager qui étaient sur place, qui ont pu en témoigner, comme les voisins d'ailleurs, qui n'avaient pas été avertis de cet abattage nocturne, qui relève pour nous de méthodes aussi, de personnes qui n'assument pas vraiment ces choix vis-à-vis de la population. Et tous les témoignages qui ont suivi par la suite de gens qu'on a rencontrés sur place démontrent à quel point il y a une incompréhension aujourd'hui avec les enjeux environnementaux, évidemment, et climatiques que tout le monde comprend à se passer de ces climatiseurs gratuits.
- La ville de Chartres qui a réagi auprès de nos confrères de France 3, qui dit qu'il est impossible aujourd'hui sur ce parvis de replanter des arbres en pleine terre suite à la découverte de caves lors de fouilles archéologiques. Ça s'entend comme explication, non ? Alors moi, je suis à la fois architecte et donc président de l'Agence régionale de biodiversité. Je sais à quel point la présence de l'arbre en ville, ça commode beaucoup de choses. Ces caves étaient là depuis le Moyen Âge, si vous voulez. Et les arbres, eux, sont arrivés dès le XIXe siècle, et même peut-être avant.
- Mais on n'a pas de traces photographiques. Donc non, ça n'est pas un obstacle technique en soi. Et si une dizaine de... Et là, en tout cas, en l'occurrence d'Acacia, Fort-Robigny était là, c'est bien qu'ils y ont trouvé à la fois suffisamment de nutriments et l'accès à l'eau qui leur permettait de s'épanouir.
- C'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu aucun problème jusqu'à présent avec ces arbres, quoi ? Non, non, non, ni de problème, d'ailleurs, sur le bâti et le patrimoine alentour.
- Non, il y a une décision, effectivement, qui correspond à un projet, un projet d'aménagement qui est un projet de minéralisation complète des pourtours de la cathédrale.
- Parasol géant, béton, pour remplacer des arbres.
- Oui. Alors je dis béton. En apparence, c'est de la pierre, mais sur un lit de 30 à 40 cm de béton armé, en effet. Et puis on sait qu'un parasol, tout le monde l'a éprouvé, n'apporte absolument pas les mêmes bénéfices en termes de confort, de confort d'été que l'ombre d'un arbre, puisqu'il y a des phénomènes d'évapotranspiration qui permettent d'abaisser la température.
- Et puis il y a aussi à la fois le charme et la poésie pour les riverains, pour les gens qui sont là, d'entendre les oiseaux au petit matin, par exemple.
- Et puis pour les personnes qui habitent dans les étages des immeubles qui sont autour, c'est ce premier plan, cette vue sur les frondaisons, sur...
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