Retranscription des premières minutes :
- Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Gleize.
- 6h40 Sud Radio, la vie en vrai, la colère des éleveurs face aux attaques de loups.
- Certains n'hésitent plus à appeler à l'éradication pure et simple du prédateur, mais une entreprise des Pyrénées-Atlantiques a peut-être trouvé la solution pour protéger les troupeaux tout en préservant le loup.
- Johan Fournil, bonjour.
- Bonjour.
- Et merci donc d'être avec nous ce matin.
- Vous êtes le directeur communication du groupe M2i, installé du côté de Lac.
- Ça fait plusieurs années que vous travaillez sur ce dispositif anti-loup, à base ce dispositif de phéromones olfactives.
- Expliquez-nous, ça marche comment concrètement ce dispositif ? Alors, les phéromones, ce sont des odeurs qui sont émises par des insectes ou par des animaux.
- Donc on l'utilise beaucoup dans la protection des cultures en alternative aux pesticides pour repousser ou désorienter des insectes ravageurs et limiter leur prolifération.
- Et leurs dégâts sur les cultures, on l'utilise aussi pour les animaux.
- Par exemple, on travaille avec le groupe CEVA pour des phéromones apaisantes d'animaux domestiques.
- Et là, l'idée était de décliner ces phéromones animaux à la faune sauvage.
- Donc le loup est un animal territorial.
- C'est-à-dire qu'il marque sa zone de vie et d'habitation avec des phéromones de manière à dissuader les autres loups du voisinage ou les autres meutes de pénétrer dans sa zone de vie.
- Et donc là, nous avons initié des travaux avec un groupe de chercheurs italo-suisse, du groupe Studio Alpi.
- Depuis plusieurs années maintenant, qui avait initié les recherches sur l'identification de cette phéromone territoriale.
- Et donc l'idée, elle est de reproduire en laboratoire cette phéromone, ensuite de l'insérer dans un diffuseur qu'on va venir clipser sur un collier dont on va équiper les troupeaux de manière à créer une barrière olfactive qui va dissuader les loups de venir s'insérer dans la zone et qui va les tenir à distance du troupeau.
- Oui, parce que le loup qui va s'avancer va se dire, ce territoire est déjà occupé par une autre meute.
- Exactement, et le fait de déposer ce diffuseur sur un collier qui va équiper les têtes du troupeau, auvin ou caprin, va faire en sorte que cette barrière olfactive va être mobile et va se déplacer pendant l'estive, par exemple, avec le troupeau et va maintenir cette zone de protection, ce halo de protection discrétif autour du troupeau.
- Où en êtes-vous aujourd'hui des phases de tests, d'expérimentations ? Et de combien on pourrait, grâce à ce dispositif, réduire les loups de l'eau ? Oui, c'est ça.
- C'est ça, c'est ça.
- Et les attaques de loups, si on a déjà une idée ? Alors, effectivement, nous expérimentons ces essais qui ont été produits depuis presque trois ans maintenant.
- D'abord avec des essais menés par nos confrères en Suisse et en Italie.
- Et puis nous, nous avons réalisé des essais également en parc zoologique, en zone de semi-captivité, ainsi qu'en Grèce l'année dernière, avec d'excellents résultats.
- Donc c'est plus de 25 troupeaux grandeur nature qui ont été équipés d'ores et déjà entre nos confrères et nous-mêmes.
- Et nous arrivons à réduire les attaques d'environ...
- Diviser par trois, environ.
- Pour vous donner un exemple, en Grèce, nous avons réussi à passer sur les deux troupeaux équipés de 47 attaques l'année précédente sans dispositif de phéromones répressives à une seule attaque lors de notre dernière expérimentation.
- Ah oui, ça fait effectivement une énorme différence.
- Est-ce que ce collier, il a un impact à côté de ça sur le comportement des animaux d'élevage, sur le troupeau en question, voire sur les patous, sur les chiens de troupeau ? Absolument pas.
- Toutes les expérimentations que nous avons déjà menées démontrent qu'il n'y a pas d'incidence sur le comportement ni des animaux équipés au vin ou caprin, ni sur les chiens ou les patous.
- Et donc c'est une solution qui pourrait parfaitement être complémentaire des dispositifs existants, des barrières, des clôtures ou des dispositifs de chiens de protection.
- Et donc cette année, avec le département des Pyrénées-Atlantiques et en collaboration avec les pouvoirs publics, nous allons engager des expérimentations sur un an et demi, avec plusieurs groupements d'éleveurs.
- Nous allons disposer de plusieurs milliers de colliers en un an et...
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