Retranscription des premières minutes du podcast :
- Le 10h midi, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
- Bonjour à toutes et à tous, nous sommes le mercredi 5 mars, bienvenue dans le 10h midi.
- Bonjour Gilles. Bonjour Valérie.
- Et bonjour à notre invité Christophe Jacubizine, bonjour.
- Bonjour à vous.
- Directeur de la rédaction des Echos, votre nom et votre visage ne sont pas inconnus à nos auditeurs et aux téléspectateurs de TF1 puisque vous avez été le patron du service politique de TF1, vous faisiez des éditos dans le 20h.
- Vous êtes passé par LCI, par BFM et puis il y a peu, vous avez été nommé avec un score de maréchal.
- C'est le même score que Jacques Chirac en 2002, c'est-à-dire 82% de la rédaction.
- Mais il a fallu les convaincre qu'il y a eu un mois de campagne parce que c'était une gouvernance un peu particulière.
- Effectivement, l'actionnaire vous choisit mais après, la rédaction peut exercer son veto.
- Et surtout qu'ils étaient 13 mois sans directeur.
- Exactement.
- C'est incroyable.
- C'est un journal qui fonctionne sans directeur pendant 13 mois.
- Oui, mais il y avait eu un petit, on va dire, un malentendu entre l'actionnaire et la rédaction.
- Et du coup, il y avait effectivement une crise de gouvernance pendant plusieurs mois.
- D'ailleurs, les rédacteurs en chef ont très bien fait le job pendant plusieurs mois.
- Ils se sont relayés et ils ont tenu la maison.
- Mais il fallait quand même que quelqu'un reprête cette rédaction avec un projet en fait pour la développer.
- Quand on est directeur, quand on dirige le service politique d'une chaîne comme TF1, est-ce qu'on a un vrai pouvoir ou est-ce qu'on se sent avoir un vrai pouvoir ? Un vrai pouvoir ? Non, ce n'est pas une question de pouvoir.
- On a une responsabilité, moi, je trouve, parce que vous avez six...
- Oui, mais vous êtes courtisé.
- Vous êtes courtisé, mais en fait, surtout ce qui est important, et c'est ce que m'avait dit Martin Bouygues quand il m'avait accueilli dans le groupe TF1, votre responsabilité, c'est d'avoir le maximum de téléspectateurs.
- Et pour avoir le maximum de téléspectateurs, il faut les respecter.
- Il faut être neutre, indépendant.
- Parler à tout le monde.
- Parce que sinon, vous n'en aurez que la moitié.
- Si vous êtes soupçonné par ceux qui vous regardent d'être de droite ou de gauche, vous perdez la moitié.
- Vous êtes téléspectateur.
- Donc, d'ailleurs, je ne m'attendais pas à cette recommandation de Martin Bouygues à l'époque.
- Il m'a dit, soyez libre et indépendant et ramenez-moi le plus de téléspectateurs possible.
- Et pour ça, ne soyez pas partisan.
- Et il vous a toujours couvert.
- Il m'a toujours couvert, à tel point que je vais vous raconter une petite anecdote.
- Quand même, j'avais écrit un livre sur Valérie Trier-Vallaire qui s'appelait La Frondeuse, qui m'a valu quelques ennuis avec l'Élysée.
- J'étais même blacklisté de l'Élysée sous François Hollande.
- Quand, par exemple, Claire Chazal devait préparer des interviews à l'Élysée, j'allais avec elle.
- Eh bien, on me refusait l'entrée de l'Élysée.
- C'est pour vous dire que j'étais personnel dans le Gratta.
- Eh bien, figurez-vous que François Hollande, président, lui qui disait, moi, président, jamais, je n'interviendrai, il réclamait chaque année ma tête à Nons Paolini.
- Et chaque année, Nons Paolini lui refusait.
- C'est incroyable.
- Elle allait tout seul ou elle était solidaire avec vous, Claire Chazal ? Elle était très solidaire.
- Elle a toujours été solidaire.
- Ah, donc, elle n'entrait pas tout seul.
- Mais elle entrait quand même parce qu'il fallait bien préparer l'interview.
- Non, mais une fois, je me suis retrouvé sur le trottoir de l'Élysée.
- Eh bien, j'étais fier, en fait.
- Mais ce que vous dites, je l'ai dit pour avoir travaillé plus de 15 ans dans le groupe Bouygues.
- Et quand les auditeurs nous disent, mais vous recevez des ordres, etc., j'avoue que je n'ai...
- En tout cas, quand on y était, je ne sais pas aujourd'hui.
- Est-ce que l'époque a changé ? Quand on y était, moi, je n'ai jamais reçu à LCI d'ordre de qui que ce soit.
- Et j'ai eu la chance de travailler avec Éric Revelle, avec Jean-Claude Dacier.
- Et jamais, on ne m'a donné d'ordre quel qu'il soit.
- Et ce que...
Transcription générée par IA