Avec Raphaël Enthoven, philosophe. Animateurs, acteurs, journalistes, patrons de chaines, ils font l'actualité des médias. Chaque matin, Valérie Expert et Gilles Ganzmann reçoivent ceux qui, dans la lumière ou dans l'ombre, fabriquent vos programmes à la télévision et à la radio. Retrouvez "Sud Radio Média" du lundi au vendredi de 10h à 10h30 sur Sud Radio et en podcast.
Les invités
Animateurs, acteurs, journalistes, patrons de chaines, ils font l'actualité des médias. Chaque matin, Valérie Expert et Gilles Ganzmann reçoivent ceux qui, dans la lumière ou dans l'ombre, fabriquent vos programmes à la télévision et à la radio. Retrouvez "Sud Radio Média" du lundi au vendredi de 10h à 10h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Ce journal dont la raison d'être est de défendre la raison mais qui ne refuse pas un coup de boule…"
Valérie Expert : Bonjour à toutes et à tous, bonjour, Gilles Gansmann, heureuse de vous retrouver dans ces J'ai fait tomber mon micro ! On est professionnels ! Notre invité aujourd'hui, Raphaël Enthoven, bonjour, merci d'être avec nous ce matin. On va évidemment parler d'Israël, mais vous êtes là pour parler de Frontière, qui est un hebdomadaire que vous avez Co-lancé avec Caroline Fourest.
Raphaël Enthoven : Il y a deux ans maintenant.
Valérie Expert : Il y a deux ans, et vous me disiez juste avant d'entrer que ce qui était formidable, c'est que bon déjà ça marche très bien, et que vous l'aviez lancé sur une intuition et non pas sur une étude de marché.
Raphaël Enthoven : Oui, absolument. Le journal est né d'une intuition, c'est du sentiment qu'il manquait un journal pour les voltairiens pas contents, les républicains pas satisfaits si vous voulez. Et donc c'est comme ça qu'on a conçu ce journal dont la raison d'être est de défendre la raison mais qui ne refuse pas un coup de boule, on est fait des deux, et c'est comme ça que le journal fonctionne depuis deux ans.
Valérie Expert : Et vous venez pour nous parler de ce numéro spécial, ce hors-série sans vrai, entre parenthèses, fake news. Ça parle de fake news, ça parle de complotisme aussi. Ça tombe bien aussi parce que ce matin on voit que chaque événement aujourd'hui déclenche son lot de suspicions, d'informations. C'est le cas pour ce qui s'est passé en Israël ce week-end. On va en reparler avec vous dans un instant. Tout va bien Gilles, on passe au zapping.
"La destruction du Hamas est une condition de la paix."
Gilles Ganzmann : Évidemment, ça a fait la une des médias ce week-end. Le Hamas a attaqué l'Israël par les airs, la terre et la mer. Une attaque surprise qui a sidéré le monde. Dès le lendemain, l'Israël a annoncé une forte riposte. "Dans les rues de Gaza, des gravats là où quelques heures plus tôt se tenaient encore des immeubles. Sans interruption toute la nuit dernière, des missiles ont été lancés. Des véhicules ont parfois été visés. Une réponse directe d'Israël à l'attaque d'ampleur du régime du Hamas sur son sol. Tous les endroits où le Hamas se cache, d'où il opère, nous allons en faire des ruines. Je dis aux habitants de Gaza, sortez de là maintenant, car nous allons agir partout avec toute notre force. Ça a la firme visée des lieux stratégiques. Ici par exemple, le bureau du chef du Hamas. Ces cibles sont imbriquées dans une zone très peuplée. Les autorités israéliennes exhortent donc en arabe les habitants de la bande de Gaza à fuir certains quartiers." Vous réagissez comment ?
Raphaël Enthoven : À ça, vous voulez dire ? D'abord je comprends qu'il… Je fais de la destruction du Hamas une condition sine qua none de la paix. Donc la destruction totale de cette organisation terroriste qui reprend le protocole des sages de Sion dans sa charte et dont la raison d'être est la destruction d'Israël. La destruction du Hamas est une condition de la paix. Donc toute opération militaire destinée à faire disparaître cette organisation terroriste me paraît en elle-même une action nécessaire et requise par la paix même.
"Et de la barbarie. Et de la barbarie."
Gilles Ganzmann : Pourquoi on ne l'a pas fait avant ?
Raphaël Enthoven : Ça c'est une autre histoire, c'est pas moi qui en décide. Et l'autre chose c'est que j'insiste sur la dysmétrie entre non pas la force et la faiblesse mais entre d'un côté des gens qui entrent dans un pays pour en massacrer des civils, enlever des enfants, des vieilles dames et en faire des boucliers humains après avoir exécuté leurs parents sous leurs yeux et les répliques militaires ciblées d'une armée qui en l'occurrence a un objectif de guerre tout à fait précis. Il n'y a pas d'équivalence à établir entre les deux démarches. Ce n'est pas le même geste, ce n'est pas la même chose. Il y a d'un côté une entreprise légale et de l'autre côté quelque chose qui relève d'un crime absolu.
Valérie Expert : Et de la barbarie. Et de la barbarie.
Raphaël Enthoven : Et d'une barbarie dont il faut conserver le caractère inexplicable. Vous savez c'était comme au moment du 11 septembre. Au moment du 11 septembre il y avait des tas de gens pour dire oui les américains ne l'ont pas volé. Et qui se donnaient l'air de mieux comprendre la chose en disant ça. Regardez, nous ne nous en tenons pas au phénomène, nous ne sommes pas hypnotisés par le phénomène, nous avons de la profondeur de chant. Et en fait cette profondeur de chant servait juste à diluer le phénomène et à le trouver moins grave. Là c'est la même chose. On n'explique pas la barbarie. La barbarie doit rester inexplicable. On n'explique pas ça. On ne trouve pas de raison à ça. Quelles que soient les raisons qu'on trouve à ça, elles ne sont pas commensurables avec le geste commis. Quelles que soient les décisions désastreuses du gouvernement Netanyahou. (…)