Avec Bernard Hinault pour la bande dessinée "Hinault dans la légende" (Mareuil éditions)
Les invités
Animateurs, acteurs, journalistes, patrons de chaines, ils font l'actualité des médias. Chaque matin, Valérie Expert et Gilles Ganzmann reçoivent ceux qui, dans la lumière ou dans l'ombre, fabriquent vos programmes à la télévision et à la radio. Retrouvez "Sud Radio Média" du lundi au vendredi de 10h à 10h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Bernard Hinault, dans la légende, vous êtes une légende."
Valérie Expert : Bonjour à toutes et à tous, très heureuse de vous retrouver. Bonjour Gilles, vous êtes ému ce matin ?
Gilles Ganzmann : Oui, je suis très ému de notre invité. Non, mais parce que pour moi, il fait partie de l'histoire de la France.
Valérie Expert : Alors on va peut-être dire son nom, c'est Bernard Hinault . Bonjour Bernard Hinault, merci d'être avec nous ce matin. Bernard Hinault, dans la légende, vous êtes une légende. C'est une BD qui paraît chez Mareuil Édition. BD à laquelle vous avez évidemment collaboré parce qu'on est au cœur des courses. Moi, j'ai appris énormément de choses en lisant la BD. Non, mais sur les coulisses des courses, sur le transfert avec tapis, il y a beaucoup de choses.
Bernard Hinault : Il y a un peu d'histoire, oui.
"Si on n'a pas la petite chose dans la tête qui fait que je veux être le premier, ça ne marche pas."
Valérie Expert : Oui, il y a un peu d'histoire, puis vous balancez un petit peu aussi. C'est Le Grand Rond tex qui ont réalisé la BD, dessins et scénarios. On va en reparler avec vous dans un instant et c'est vrai que vous êtes une légende et vous vouliez devenir une légende. C'est un peu ce que raconte cette BD.
Bernard Hinault : On le devient parce qu'on est coureur cycliste à un moment donné et qu'on a des résultats. Autrement, vous n'êtes pas une légende.
Gilles Ganzmann : Sans une ambition, sans une forme d'égo ou de combat, on n'arrive pas quand on est sportif. Si on n'a pas la petite chose dans la tête qui fait que je veux être le premier, ça ne marche pas.
Bernard Hinault : Mais je pense qu'on est né comme ça.
Valérie Expert : Pas tous.
Bernard Hinault : Je ne comprends pas qu'on puisse partir en disant je viens faire pour faire un top 5.
"La deuxième place était impensable pour vous ?"
Valérie Expert : Ceux qui sont derrière, ils sont à votre service aussi.
Bernard Hinault : On peut partir le matin en se disant je viens pour faire la course et on verra le résultat ce soir. Parce que si vous partez dans l'idée que vous allez faire un top 5, vous allez faire un top 5. Vous n'allez pas aller chercher la victoire.
Gilles Ganzmann : La deuxième place était impensable pour vous ?
Valérie Expert : Oui. Vous avez tout fait.
Bernard Hinault : On est pas né pour ça. Malheureusement, il y en a qui sont faits pour être des champions, pour gagner. Et puis il y en a d'autres qui sont là pour faire des secondes.
Gilles Ganzmann : C'est horrible ce que vous dites pour Poulidor.
"Mais j'ai eu un adversaire vaillant, qui s'est toujours battu, qui n'a jamais baissé les bras, qui a toujours essayé de me mettre par terre."
Bernard Hinault : Non, il a fait plein de choses. Quand vous tombez contre le meilleur, vous faites comment ? Vous vous battez le maximum, essayez de le détrôner de son piédestal. Mais à chaque fois, il est plus fort que vous. J'ai eu un adversaire qu'on a souvent dit c'est un suceur de roux, c'est Joop Zoetemelk. Et pour moi, ce n'est pas un suceur de roux. Malheureusement, il est tombé contre Merckx et quand Merckx s'arrête, il tombe sur moi.
Valérie Expert : Donc il n'a pas eu de chance.
Bernard Hinault : Mais j'ai eu un adversaire vaillant, qui s'est toujours battu, qui n'a jamais baissé les bras, qui a toujours essayé de me mettre par terre.
Valérie Expert : Alors on retrouve des noms qui évoquent pour ceux qui ont suivi le cyclisme, qui ont eu des papas comme le mien, qui étaient des accros du Tour de France Zoetemelk, Greg Lehmann dont vous parlez beaucoup, Laurent Fignon évidemment aussi. On retrouve tous ces noms dans la BD. Et puis on va parler aussi de votre rapport à la presse, aux journalistes qui sont évoqués parfois assez sévèrement dans la BD. On rappelle quand même que vous avez remporté 5 Tours de France, ce qui n'est pas rien.
Bernard Hinault : Non, non, non, on n'est pas beaucoup.
Valérie Expert : En huit participations et vous égalez effectivement sylvain Anquetil et Eddy Merckx ce qui était votre objectif. Et on en reparle dans un instant tout de suite le zapping.
" Elle est où, la frontière ?"
Gilles Ganzmann : Vous allez voir Bernard Hinault que ce premier son, je l'ai choisi pour vous, il va vous parler. Ça a été du jamais vu, samedi, Valérie, une raclée pour Gilles Braltar battu par l'équipe de France. Le score incroyable, 14 à 0, un record en Europe et pour la France. Et puis dans le match d'autres records, Warren Zaïre Emery est devenu aussi le plus jeune buteur depuis 1914. Et puis il y a eu les trois buts de Kylian Mbappé, célébrant ainsi son 300e but en équipe de France. Et sur TF1, j'ai dit je vais prendre ce son, j'ai Bernard Hinault au moins lundi. Il a expliqué son mental de champion, qu'il était là pour gagner. "On va le gagner, 7 euros ? On va le gagner, je ne sais pas, mais on va aller pour gagner. Depuis que je suis arrivé, j'ai toujours dit que je voulais te gagner. Pourquoi je vais changer encore plus maintenant que je suis capitaine ? On va aller pour gagner. Est-ce qu'on va gagner ? C'est à nous de le faire maintenant. Il y a de grandes équipes, mais vous ne m'entendrez jamais dire, tant que je vais porter ce maillot, vous ne m'entendrez jamais dire que je vais pour autre chose que gagner. Participer, ce n'est pas mon truc à moi. Maintenant, peut-être qu'on ne va pas gagner et il faudra nous tomber dessus. Si on ne gagne pas, on acceptera, mais on va pour gagner, bien sûr. Il tombe en sur moi d'abord. Je pense que je ne serai pas gagné non plus. Je suis vacciné."
Valérie Expert : C'est 300 buts de sa carrière, pas en équipe de France. Oui, bien sûr. C'est le réalisateur qui me précise ça.
Gilles Ganzmann : C'est ce que j'ai dit. J'ai dit son 300e but.
Valérie Expert : Pas en équipe de France.
Gilles Ganzmann : Pas en équipe de France. Ce que je voulais dire, quelle est la frontière entre vouloir être le premier et que ça soit pris pour de la prétention, puisque beaucoup de gens, maintenant, vous n'avez pas les réseaux sociaux à votre époque, beaucoup de gens ont trouvé cette intervention de Mbappé très prétentieuse. Elle est où, la frontière ?
Bernard Hinault : Non, elle n'est pas prétentieuse. (...)