Julien Bellver, Alexandra Redde-Amiel et Zoé Clauzure
Avec Julien Bellver, journaliste - réalisateur et dans le supplément média, Alexandra Redde-Amiel, directrice des divertissements France TV - réalisatrice et Zoé Clausure, gagnante de l’eurovision junior 2023
Les invités
Animateurs, acteurs, journalistes, patrons de chaines, ils font l'actualité des médias. Chaque matin, Valérie Expert et Gilles Ganzmann reçoivent ceux qui, dans la lumière ou dans l'ombre, fabriquent vos programmes à la télévision et à la radio. Retrouvez "Sud Radio Média" du lundi au vendredi de 10h à 10h30 sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Comment la télévision finalement a accompagné la lutte contre le sida depuis la découverte du virus ?"
Christine Bouillot : Bonjour et bienvenue sur ce plateau de Sud Radio Gilles Ganzmann.
Gilles Ganzmann : Eh bonjour.
Christine Bouillot : Ravis de vous retrouver aujourd'hui dans les frimas.
Gilles Ganzmann : J'aime bien votre technique de « eh bonjour ».
Christine Bouillot : Je peux même prendre l'accent, mais comme mon invité qui vient du Sud aussi.
Julien Bellver : Absolument. De Béziers.
Christine Bouillot : Bonjour Julien Bellver. (Bonjour.) Merci d'être là ce soir sur TMC, ce documentaire que vous réalisez sida 40 ans de symbole, comment la télévision finalement a accompagné la lutte contre le sida depuis la découverte du virus ? Est-ce que vous avez été comme nous avec Gilles estomaqué de certaines images qu'on a pu diffuser il y a juste quatre décennies ?
Julien Bellver : Oui, absolument. C'est un peu l'objectif de ce prime de fouiller dans les archives et en effet les images des années 80, les premières images, les premières fois où on parle du sida. On parle de sida comme d'un cancer gay, un cancer qui est réservé aux homosexuels. En effet, on a été assez surpris de revoir ces images qu'on avait toutes oubliées en fait. Donc c'était l'idée aussi de ce prime, de revenir sur ces moments là.
"Et à l'époque, elle le fait pour expliquer que, bon, voilà, être séropositif, c'est ne pas être condamné."
Gilles Ganzmann : Et puis on peut dire qu'à notre époque, en 2023, il n'y a pas beaucoup de comédiennes de chanteurs ou de chanteuses françaises qu'on connaît leur séropositivité. Moi je connais deux, trois noms comme ça, mais il n'y a aucune personnalité qui est venue en disant j'ai le sida ou je suisséropositif, comme l'ont fait certains américains. On le voit dans votre documentaire comme le basketteur Magic Johnson.
Julien Bellver : Oui, absolument. On parle peu de sa séropositivité, on n'en parle même pas. En effet, il y a peu de stars, je crois qu'aujourd'hui d'ailleurs il n'y en a pas. En 2005, il y a Charlotte Valandrey qui est une grande actrice qui fait son coming out de séropositivité, elle la révèle dans un grand média, elle parle notamment avec Thierry Ardisson, c'est l'une des rares actrices, l'une des rares têtes connues à avoir accepté d'en parler. Et à l'époque, elle le fait pour expliquer que, bon, voilà, être séropositif, c'est ne pas être condamné. Elle le fait aussi pour expliquer qu'on peut être séropositive et avoir un enfant. C'était l'objet de son témoignage à l'époque.
Gilles Ganzmann : Ça veut dire qu'il y a encore une peur pour dire je suis séropositif ?
Christine Bouillot : Ou une honte ?
Julien Bellver : Oui, une honte et une peur d'être stigmatisé, parce qu'en plus le sida, on n'en parle plus aujourd'hui. C'est une maladie dont les jeunes générations ne parlent plus beaucoup. Il n'y a plus vraiment de campagne d'information du gouvernement sur les modes de transmission, sur comment on peut se soigner, comment on peut vivre avec le virus, comment on peut éviter de le transmettre. Aujourd'hui, c'est compliqué de parler de ce sujet là.
"Le Hamas qui met toujours en scène la libération des otages dans des images de plus en plus produites."
Christine Bouillot : D'où l'intérêt, parce qu'on parlera effectivement, le doc, mais regardez-le avec vos enfants, vos jeunes ados, notamment parce que le sondage qui est sorti ce matin, on en reparlera dans un instant, est assez effrayant sur la perception du sida par les jeunes générations. On est avec un homme de télé, on va faire le zapping, évidemment.
Gilles Ganzmann : Dans l'actualité media, c'est évidemment le rendez-vous qui est devenu quotidien, la libération des otages, je le disais déjà hier, c'est un spectacle. Un feuilleton à 19 heures, on se branche et on a toutes les questions, vont-ils être libérées, qui est sur la liste, sous les caméras du monde entier, donc qui n'a pas échappé au Hamas, qui soigne la mise en scène de la libération, comme le racontait hier le talentueux Julien beillevaire dans Quotidien. "Le Hamas qui met toujours en scène la libération des otages dans des images de plus en plus produites. On y voit par exemple les miliciens du Hamas pousser une otage en fauteuil roulant, donner des bouteilles d'eau à d'autres et toujours les chaleureux au revoir aux terroristes. Dans un contre-champ filmé par la chaîne Al Jazeera, on voit ici les coulisses des projecteurs pour bien éclairer la scène, ici les caméramans du Hamas et même le drone que l'on voit ici et qui suit les otages jusqu'au véhicule de la Croix-Rouge. Elle vise a transformé le bourreau en un espèce de travailleur humanitaire, c'est assez stupéfiant. De ce point de vue-là, on peut dire que c'est quand même plutôt une opération réussie pour le Hamas." Et on a vu que vous aviez mangé sur un magnéto parce qu'il faut dire à nos auditeurs que vous faites le commentaire en direct.( Absolument.) Donc il faut arriver pile dans le trou, vous n'avez pas réussi à être pile dans le trou.
Julien Bellver : Parfois, on dérape un peu, mais on essaye d'être dans les clous. Mais c'est en direct. Enfin, je lis le commentaire en direct.
Christine Bouillot : C'est difficile de traiter ce sujet sur la longueur pour vous ?
Julien Bellver : C'est très difficile, comme le disait Gilles, de se renouveler aussi, puisqu'en effet, tous les jours, les images se ressemblent un peu, notamment sur la libération des otages. Donc on essaye en effet.
Christine Bouillot : On en parlait hier, mais est-ce qu'il y en a trop, cette mise en scène ?
Julien Bellver : La mise en scène faite par le Hamas, la mise en scène, elle existe. Elle existera toujours. Il faut juste la décrypter. Il faut la critiquer. Il faut l'analyser. C'est ce qu'on essaye de faire à peu près tous les soirs, de tous les points de vue. Donc par exemple, ce soir, on va notamment dans le 19h30 revenir sur le traitement par les chaînes arabophones des libérations de Palestiniens par Israël.
Gilles Ganzmann : C'est vrai qu'on le voit pas ?
Julien Bellver : On le voit peu. Donc on essaye, voilà, tous les soirs d'apporter un point de vue un peu différent et d'apporter surtout un décryptage pour ne pas se laisser manipuler parfois par les images. (...)