Retranscription des premières minutes :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des Vraies Voix.
- Le gouvernement veut imposer aux médecins jusqu'à deux jours par mois dans les déserts médicaux, annonce du Premier ministre François Bayrou dans le Cantal.
- Une mesure présentée comme une alternative à la fin de la liberté d'installation.
- Alors parlons vrai, est-ce que les médecins étant surchargés de travail, on ne va pas leur compliquer la tâche en devant aller exercer loin de chez eux deux jours par mois ? Et à cette question, faut-il, comme le dit Bayrou, envoyer les médecins consulter deux jours par mois dans les déserts médicaux ? Vous dites oui à 59%, vous voulez réagir ? Le 0826 300 300, notre invité, quelqu'un qu'on connaît bien et qu'on aime beaucoup sur Sud Radio, Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la Fédération des médecins de France.
- On fait un tour de table des Vraies Voix, Philippe Biliger.
- Comme depuis toujours, je n'ai pas pu me déprendre d'une sorte de tendresse politique pour François Bayrou.
- Je m'apprêtais à dire que c'est mieux que rien ce qu'il proposait et qu'au fond, après tout, on parle tellement des déserts médicaux et personne ne cherchant à y remédier, il fallait presque saluer ce tout petit geste.
- Mais j'ai perdu toute illusion quand j'ai entendu Jean-Paul Hamon dire à quel point cette initiative était absurde.
- En même temps, j'ai entendu ce matin qu'il y aurait des problèmes, même si on admettait le principe de cette petite mesure, avec les spécialistes qui partiraient, qui n'auraient pas l'appareillage et le dispositif nécessaires.
- Donc, je vais devoir rabattre mon envie de continuer cette initiative et j'attends avec impatience de connaître quelles seraient les mesures qui régleraient le problème crucial des déserts médicaux.
- Moi, je n'étais pas parti du même postulat, ni avec la même bienveillance.
- Je me posais la question.
- Je ne suis pas du tout un spécialiste, donc notre invité va probablement pouvoir expliciter tout ça avec utilité.
- Je me posais la question de savoir si finalement la méthode n'était pas la mauvaise en France.
- On a un peu trop tendance à vouloir faire du pyramidal.
- On décide là-haut, cette espèce de pouvoir, on parlait des énarques, mais c'est au-delà et par-delà les énarques.
- C'est quelques individus qui, souvent en plus, font un peu de récupération politique au passage.
- Après tout, c'est leur travail, pourquoi pas ? Et qui pensent avoir trouvé une solution qui va nous recréer une usine à gaz, qui va en plus avoir des répercussions fiscales.
- Parce que j'ai cru comprendre qu'il y aurait une pénalité pour ceux qui ne veulent pas y aller, ceux qui veulent y aller.
- Donc avec des calculs d'apothicaires, en faisant travailler des fonctionnaires qui pourraient peut-être être utilisés à autre chose.
- Ce qu'on sait très bien faire en France, c'est-à-dire recréer une usine à gaz qu'on aura du mal à débrancher après, plutôt que de, modestement, peut-être avec humilité, laisser le fonds et les gens professionnels travailler sur le terrain et trouver des solutions au cas par cas, selon les régions.
- Mickaël Sadoun.
- Moi, je vais quand même essayer de défendre la mesure de François Bayrou.
- Ce que M. Hamon disait était plein de bon sens, mais les 30 millions de consommateurs, les 30 millions de consultations en plus, ne vont pas forcément remplacer 30 millions de consultations qui se faisaient dans les zones surdotées.
- Elles vont parfois remplacer du temps d'inactivité.
- En tout cas, c'est ce que je constate, moi, en tout cas, chez les dentistes que je connais bien, c'est que ceux qui sont dans des zones surdotées ont beaucoup de temps d'inactivité, parce qu'évidemment, il y a une concentration qui fait qu'on n'a pas tout le temps la patientèle qui permet de faire tourner le cabinet en permanence.
- Donc peut-être que ça peut créer, effectivement, des consultations supplémentaires, même si, évidemment, le raisonnement était de bon sens.
- L'un des grands problèmes, qui a créé les déserts médicaux en France, c'est évidemment la question du numerus clausus qui a été imposé dans les années 70 et dont on s'est débarrassé seulement avec le numerus apertus en 2019.
- Je pense que c'était une initiative saine.
- Simplement, ça va mettre...
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