Par André Bercoff
avec Nikola Mirkovic, Général Jean-Bernard Pinatel
Ukraine : enjeux géopolitiques et stratégiques du conflit.
André Bercoff reçoit Nikola Mirkovic et le Général Jean-Bernard Pinatel pour parler des enjeux géopolitiques et stratégiques du conflit en Ukraine.
Les invités
Du lundi au jeudi, André Bercoff donne la parole à des écrivains pour parler de leur nouveau livre et vous donne la parole pour réagir en direct avec notre invité. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Est-ce que cet Amérique Empire existe encore, quelque part, ou n'existe pratiquement plus ?"
André Bercoff : Je suis très heureux de vous recevoir tous les deux, nous avons déjà reçu, bien sûr, ici. Parce que vous publiez deux livres, l'un, un livre très augmenté, Nikola Mirkovic, l'autre, un livre qui va sortir, le grand aveuglement européen, Jean-Bernard Pinatel. Et effectivement, c'est intéressant parce que ce sont deux complémentaires de ce qui se passe aujourd'hui, que ce soit Russie, Ukraine, que ce soit Proche-Orient, etc. Il y a deux, effectivement, on a l'impression de se retrouver dans la guerre froide, mais évidemment, ça n'a rien à voir, on le sait. Donc, l'Amérique et la Russie, sauf qu'entre les deux, il y a l'Europe, et l'Europe, d'après le général Pinatel, elle s'est mis un grand bandeau, elle s'est mis dans le déni, et elle est, ce sont mes expressions et pas celles du général Pinatel, bien sûr, tout se passe comme si elle paraît être cocue, battue et contente, ce qui n'est quand même pas notre cas, vraiment. Nikola Mirkovic, alors, effectivement, novembre, les élections américaines, on a vu ce qu'il se passe, le feuilleton des affaires de Trump, Joe Biden, effectivement, qui se représente, d'ailleurs, il y a un débat Trump-Biden dans quelques semaines, mais, grosso modo, moi, je voulais savoir un peu, cet empire américain, ce monde unipolaire dont Fukuyama et les gens de la fin de l'histoire rêvaient, il s'est un peu fracassé à un monde multipolaire, mais où en est alors l'Amérique, cet Amérique Empire ? Est-ce que cet Amérique Empire existe encore, quelque part, ou n'existe pratiquement plus ?
Nikola Mirkovic : Cet empire américain est en train de s'effriter, c'est-à-dire qu'il a connu son heure de gloire, après la Deuxième Guerre mondiale, avant même la fin, il avait mis en place les accords de Bretton Woods, le dollar, il avait participé à la création de l'ONU, du FMI, de la Banque mondiale, du GATT, toutes ces organisations, ces instruments qui ont permis de développer l'empire américain, et quand, dans les années 90, l'Union soviétique s'est écroulée, quand le monde socialiste est tombé, au lieu de continuer à se projeter par son soft power, par les think tanks, par le dollar, par le do-commerce, eh bien les Etats-Unis ont voulu se précipiter, ils ont voulu agrandir l'empire et faire rentrer tout le monde, de gré ou de force, à l'intérieur de ce grand, dans le mondialisme.
"La puissance mondiale, qui doit diriger tout et avoir raison sur tout."
André Bercoff : Mais alors justement, Nikola Mirkovic, et ça ne vient pas du fait, parce qu'on le voit très très bien, qu'ils se sont dit, attendez, non seulement on avait raison d'être le seul pays au monde, la puissance mondiale, qui doit diriger tout et avoir raison sur tout, mais nous, regardez, notre adversaire principal de la guerre froide, l'URSS s'est effondré, donc on va continuer. Ils se sont mis avec Brzeziński, avec les néoconservateurs, dans l'idée de se dire, eh bien maintenant, finissons le travail et réunions sur le monde, c'est un peu ça.
Nikola Mirkovic : Exactement, mais sauf qu'au lieu de construire des partenariats, ils ont voulu soumettre, ils ont dit, voilà, on l'a, il y avait un excellent interview de Jeffrey Sachs, qui est un des seuls hommes au monde qui a ses entrées et à la Maison Blanche et au Kremlin. (...)