Dans "Croire et agir" (éd. Plon), Patrice Franceschi "nous conduit dans un long voyage vers les côtes d’une Europe civilisationnelle entièrement refondée. Patrice Franceschi oppose à l’actuelle Union européenne défaillante, car principalement bâtie sur l’économie, le projet fédéral des Etats-Unis d’Europe construit, lui, sur des fondements prioritairement politiques". On en parle avec lui.
Les invités
Du lundi au jeudi, André Bercoff donne la parole à des écrivains pour parler de leur nouveau livre et vous donne la parole pour réagir en direct avec notre invité. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Il y a un patriotisme européen à faire vivre."
André Bercoff : Patrice Franceschi, on l'a vu sur tous les fronts, on le connaît, on l'a vu sur tous les fronts, que ce soit les fronts kurdes à un moment et à plusieurs reprises avec tout ce qu'il y a eu en Syrie, en Irak et ailleurs, on l'a vu sur on l'a vu en Amérique du Sud, on l'a vu partout, on l'a vu faire le tour du monde avec la boudeuse, son bateau on l'a vu effectivement sur les fronts non seulement de la guerre mais du voyage, de l'exploration et surtout de la curiosité, de voir d'autres peuples d'autres civilisations, etc. Et puis il a écrit beaucoup de livres et on l'a reçu souvent et toujours avec plaisir. Et là, Patrice Franceschi, vous sortez "Croire et agir" pour en finir avec l'impuissance européenne. Vaste programme, travail d'Hercule, mais vous, vous faites quelque chose d'intéressant parce que vous dites alors que jusqu'à présent nous avons effectivement surtout entendu les partisans de l'Europe telle qu'elle est, de l'Union Européenne, de Ursula von der Leyen à Emmanuel Macron, en passant par Olaf Scholz et tous les autres tous les problèmes qui se passent. Et puis il y a ceux qui veulent absolument quitter. L'Angleterre est partie avec le Brexit, il y a beaucoup de gens qui sont pour le Frexit, que pour la France quitte effectivement cette Union Européenne telle qu'elle est aujourd'hui. Et puis ceux qui sont aussi pour le Bruxite, carrément, pour l'atomisation de Bruxelles, enfin je parle du Bruxelles, non pas la ville, non pas la capitale belge, mais effectivement la capitale administrative de l'Europe. Et vous vous dites, Patrice Franceschi, vous rappelez, d'ailleurs c'est Victor Hugo qui l'a dit le premier, c'est une bonne référence, les Etats-Unis d'Europe. ces Etats-Unis d'Europe, on va ensuite parler du fait, est-ce que c'est utopique ou pas, mais pour le moment, je voudrais que vous expliquiez, vous dites, "il y a un patriotisme européen à faire vivre", et vous dites, "moi je me sens Corse et j'assume Total, je me sens Français et j'assume Total, et je me sens Européen, et aucune de ces dimensions ne doit disparaître au profit de l'autre".
"Une Europe politique, c'est une Europe réellement fédérale."
Patrice Franceschi : Il n'y a aucune raison, il n'y a aucune raison. Alors, vous êtes allé à l'essentiel en parlant d'Etats-Unis d'Europe. Parce qu'il y a plusieurs problèmes dans le seul fait du fédéralisme. quand on nous dit que l'Europe se fédéralise, l'Union Européenne se fédéralise, ça n'a aucun sens, ce n'est pas du tout le cas. Une fédération, ça n'est pas ça.
André Bercoff : C'est quoi, parce que beaucoup disent qu'on veut un Etat Européen, Mario Draghi, Emmanuel Macron, etc.
Patrice Franceschi : Non, mais c'est un Etat Européen issu de l'Union Européenne qui est une entité, et c'est son péché de jeunesse, économique. Ça n'a jamais été une Europe politique. À partir de là, rien ne peut se faire politiquement. Par exemple, une Europe de la défense, ça fait 40 ans qu'on n'en a pas, on n'est pas prêts de l'avoir. C'est impossible, il faut faire une Europe politique. Une Europe politique, c'est une Europe réellement fédérale, comme les Etats-Unis d'Amérique, comme l'Inde, qui je le rappelle est une fédération, l'Union Indienne, comme le Brésil, etc. Et quand on parle de fédéralisme, de tendance vers le fédéralisme de l'Union Européenne, c'est faux, c'est une tendance plutôt à l'intérieur. (...)