Par André Bercoff avec Frédéric Rouvillois
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"Certes, les manuels de bonnes manières défendent de parler de politique à table. Certes, les enceintes parlementaires connaissent leur lot de noms d’oiseaux et de gestes obscènes. Pourtant, Frédéric Rouvillois le démontre, politesse et politique partagent les mêmes structures, usent des mêmes moyens et visent les mêmes fins. Alors, quand la défiance vis-à-vis de la politique s’accentue, quand le savoir-vivre s’effondre, ce sont les deux faces d’une même conception de la civilité qui sont mises en cause. Et le nouveau visage de la barbarie moderne qui émerge". On en parle avec l'historien du droit Frédéric Rouvillois, auteur de "Politesse et politique" (éd. du Cerf).
Du lundi au jeudi, André Bercoff donne la parole à des écrivains pour parler de leur nouveau livre et vous donne la parole pour réagir en direct avec notre invité. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"12 millions de fils de pute, moi, je donne dans son intégralité dans notre pays, voilà, il fallait que ça sorte."
13h03 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce Face à Face. Aujourd'hui, André Bercoff, vous recevez Frédéric Rouvillois qui vient nous voir pour son livre "Politesse et Politique". Bonjour à vous, Monsieur le Professeur.
Frédéric Rouvillois : Bonjour.
André Bercoff : Oui, effectivement, effectivement, Frédéric Rouvillois, on le lit dans l'incorrect, il a écrit énormément de livres et je dois dire un dictionnaire du conservatisme et un dictionnaire du populisme qu'il a dirigé, remarquable. Et là, effectivement, je me suis dit, allez, un peu de douceur dans ce monde de brut, nous allons parler de "Politesse et Politique", c'est le livre qu'il vient de sortir, qui vient de sortir, publié aux éditions du CER. Et alors, Frédéric Rouvillois, justement, j'ai pensé, je me dis, quelle actualité, je ne pensais pas avoir une richesse à gisements aurifères de répliques, mais je vous en donnais une parmi tellement d'autres. C'est Benjamin Bernard, qui est journaliste, qui est journaliste, je crois, sur France 3, je ne suis pas sûr, je vais vérifier. Il est sur, oui, c'est ça, sur Be In Sport, sur la chaîne de sport Be In, effectivement, Benjamin Bernard, et il a tweeté ceci. "12 millions de FDP dans notre pays, voilà, il fallait que ça sorte." 12 millions de fils de pute, moi, je donne dans son intégralité dans notre pays, voilà, il fallait que ça sorte. Il parlait, évidemment, des électeurs du Rassemblement National. Intéressant, hein, comme exemple de politesse, Frédéric Rouvillois.
"C'était absolument fabuleux de voir, effectivement, cette violence permanente."
Frédéric Rouvillois : Alors, vous parlez d'actualité à l'instant, effectivement. En fait, la politesse, c'est toujours d'actualité, parce que ça nous concerne à chaque moment de notre vie, du moment où on se lève jusqu'au moment où on se couche, voilà. On est en permanence, finalement, confronté à d'autres personnes, et envers ces personnes, on a effectivement des choses à faire ou à ne pas faire. Et la politesse, c'est tout simplement ça, finalement, on en reparlera tout à l'heure, peut-être, sur ses codes, ses règles, ses principes, etc. Mais, parfois, effectivement, il y a des accès, notamment, d'impolitesse ou d'antipolitesse, ou d'incivilité, et, effectivement, depuis le 9 juin dernier, le jour de la dissolution, jusqu'à hier soir, on a, effectivement, une espèce de festival, hier soir, c'était absolument l'apothéose, notamment, dans les journaux, sur le net, sur la télévision. Moi, j'ai regardé, un peu comme beaucoup de Français, je pense, la télévision, jusqu'à tard hier soir, et c'était absolument fabuleux de voir, effectivement, cette violence permanente.
André Bercoff : Justement, je voudrais qu'on en parle. Alors, d'abord, je voudrais signaler, quand même, pour être tout à fait objectif, qu'il est juste que Benjamin Bernard a retiré son tweet, mais il n'empêche qu'il l'a publié. Je voudrais savoir, qu'est-ce que ça vous a inspiré ? Ce que vous avez écouté, les échanges, etc. Justement, par rapport à ce thème, on dirait que la politesse, oui, écoutez, je me suis dit, oui, ça existait un jour, mais est-ce qu'on sait encore ce que c'est ? En tout cas, dans un certain milieu. (...)
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