Retranscription des premières minutes du podcast :
- « Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face. » Aujourd'hui, dans le face-à-face, André Bercov reçoit Philippe-Joseph Salazar qui est philosophe et il a écrit « Contre la rhétorique, comment les mots des démagogues prennent le pouvoir ? » et c'est aux éditions du CERF.
- Philippe-Joseph Salazar, bonjour.
- Bonjour, oui, je crois que... Est-ce qu'on l'entend ? Oui, on l'entend bien ? Parfait.
- Oui, on vous entend bien, Philippe-Joseph.
- Pour un rhétoricien, c'est important qu'on l'entende.
- C'est vrai, oui, il vaut mieux, il vaut mieux, parce que l'oral compte autant que l'écrit, de ce point de vue-là.
- Contrairement aux autres politiques qui n'entendent jamais ce qu'on leur dit.
- C'est vrai. Est-ce que vous croyez qu'ils n'entendent jamais ce qu'on leur dit, les politiques ? Ils le font exprès ou ils ne veulent entendre que ce qui les arrange, à votre avis ? Oui, on est en plein dans la rhétorique.
- Ils n'entendent que la langue qu'ils se sont fabriqués pour les objectifs qu'ils se sont donnés.
- Et c'est cette même langue qu'ils fourguent au peuple.
- Vous savez que dans le bouquin, j'ai fait une opposition entre les patriciens et les plébéiens.
- Et les plébéiens répètent, souvent très bêtement, pas vous, évidemment...
- J'espère.
- Là, ce que je viens de faire, c'est une captation bénévolentiae en rhétorique.
- Vous savez, c'est-à-dire que je jette des fleurs.
- Non, mais il faut déplorer, il faut déplorer, professeur Salazar.
- Je rappelle que vous êtes distinguished professeur de la faculté de droit de l'université de Cape Town, en Afrique du Sud.
- D'ailleurs, on est en direct avec Cape Town et ça me fait très plaisir de vous recevoir.
- Je rappelle que vous avez fait, et on en avait parlé, et même j'étais du jury qui vous a attribué un prix avec Paroles armées, et puis la déroute des idées, d'autres livres.
- Et alors, justement...
- Parlons un peu de ce langage, de ces mots.
- Et ce livre, Contre la rhétorique, est un livre passionnant, parce que c'est un livre où vous dites, voilà, vous décortiquez un peu ces mots, ces mots que l'on entend du matin aux soirées, du soir au matin.
- Et patricien et plébéien, je voudrais...
- Est-ce que vous n'aurez pas pu dire, ou c'est autre chose, patricien les élites et plébéien le peuple, ou c'est autre chose ? Je ne peux pas faire patricien et plébéien, parce que ça remonte quand même à ce qui est censé être la fondation, la merveilleuse démocratie française, c'est-à-dire Montesquieu, qui lui faisait une différence entre les plébéiens et les patriciens.
- Dans l'histoire romaine, c'est extrêmement important, les plébéiens.
- C'est le moment où, en gros, les Gracques, des frères amis, finalement changent la République romaine et la transforment d'une république oligarchique en ce qu'on appelle une république, et dont les États-Unis s'imaginent être, d'ailleurs, le duplicata à l'heure actuelle.
- Il y a quelques années, une exposition, qui se promenait un peu partout, déjà à Philadelphie, avec d'immenses bannières qui disaient « Are we Rome ?...
Transcription générée par IA