Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
- Après des mois de controverses, le premier programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, EVARS, son EVARS, a été publié au bulletin officiel de l'éducation nationale ce 6 février, donc il y a presque un mois.
- Il sera élaboré, donc, afin d'encadrer de rendre obligatoire les trois séances annuelles d'éducation à la sexualité prévues par la loi Aubry, il sera appliqué dès la rentrée de septembre 2025.
- Voilà, suscitant les controverses et les polémiques que l'on sait, mais ça, ce n'est pas nouveau, ça fait quand même quelques mois, voire quelques années qu'on en parle.
- Anne Coffinier, bonjour.
- Bonjour André Bercov.
- Vous êtes fondatrice de la fondation Kairos et présidente de Créer son école.
- À un moment donné, avant de parler et de la fondation Kairos et de Créer son école, moi j'ai dit, mais à un moment donné, on a envie de se dire, comme ça, tout ça pour ça, trois séances annuelles d'éducation à la sexualité.
- Attendez, on apprend quoi en trois séances par an ? Ça veut dire quoi ? Non mais déjà, si, ça veut dire quoi ? C'est sûr que ce n'est pas un volume horaire extraordinaire, mais en 2001, il y a eu le principe de faire trois séances par an, et en réalité, il y a à peu près 15% des enfants qui ont eu, effectivement, trois séances par an.
- Au moins une de ces trois séances, c'est-à-dire très peu.
- Pourquoi ? Parce que les professeurs sont assez réticents à faire ce cours, et donc il se passe la patate chaude.
- Et en réalité, personne n'a vraiment envie de le faire, ce n'est pas un sujet très facile, et ils ne sont pas toujours forcément très allants sur le fond pour aborder ces sujets.
- Et puis, ils ont conscience que c'est facile de froisser les enfants, d'être contre-productif dans ce qu'on peut dire.
- De froisser les parents aussi.
- De froisser les parents, ça c'est encore plus facile.
- C'est pour ça que...
- Dans le contexte français, lorsque vous n'avez pas de programme, en réalité, j'ai envie de dire presque qu'il ne faudrait dire pas de programme et pas de notes, alors ça n'existe pas.
- Parce que l'école française fonctionne sur les programmes et les notes.
- Alors, il n'y a pas de notes, mais il y a un programme.
- Alors, en 2001, on fixe l'idée qu'il faut passer trois séances.
- Ça fait 24 ans, quoi.
- En 2024, on dit qu'il y a un programme, peut-être que dans 10 ans, on mettra des notes.
- Mais alors, justement, passons au fond des choses.
- Qu'est-ce que...
- Alors, on a bien vu la polémique.
- Ça fait déjà longtemps.
- Des mamans louvent à SOS Éducation en passant par votre fondation et de créer son école.
- Au fond, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que...
- Reposons la question, en tout cas, qui a été posée.
- Est-ce que, d'un côté, on peut dire que c'est très bien parce qu'effectivement, l'ignorance est la mère de tous les vices.
- Il n'est pas mauvais que les enfants, en tout cas à partir d'un certain âge, soient informés de leur corps, des fonctions, etc.
- Et puis, un peu plus avant, plus tard, des relations sexuelles, etc.
- Sauf qu'on a vu des manuels, on a vu des choses où ça a quand même légèrement dérapé, ou peut-être pas légèrement dérapé.
- C'est-à-dire, effectivement, cette ambiguïté-là, vous en pensez quoi ? Est-ce qu'il faut éduquer sexuellement à l'école ou pas, à votre avis ? À mon avis, oui.
- Il y a des gens, on va dire ceux qui sont les plus conservateurs ou ceux qui sont religieux, qui considèrent que c'est un peu...
- C'est un peu...
- C'est-à-dire que la famille éduque et l'école instruit et qu'il est urgent pour l'école de ne pas se mêler d'éducation sexuelle, affective et relationnelle.
- Dans un monde idéal où les parents feraient parfaitement leur rôle, oui, on n'aurait pas besoin de l'école.
- Mais on sait très bien, et on peut chercher dans nos propres familles, on sait très bien que les parents, soit, on peut peut-être considérer qu'il y a 2-3% de parents qui font les choses...
Transcription générée par IA