Retranscription des premières minutes du podcast :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
- La fatigue, l'épuisement, ne plus avoir envie de se lever le matin, ne plus aller psychiquement, physiquement, c'est quoi ? Eh bien je vais vous dire, ça touche énormément de gens, voire des millions de gens en France et ailleurs.
- Ce qu'on appelle le burn-out, mot anglais, d'ailleurs c'est intéressant, on va en parler, est-ce que ce burn-out peut être traduit en français ? On en parle avec Pierre-Antoine Martin, qui vient d'écrire, qui vient de publier aux éditions Macmillau, Le temps des pervers burn-out, l'épidémie du siècle.
- Alors effectivement, perversion, lutte, quand on lit ce livre, que je vous recommande, c'est un livre qui dit, mais au fond, il y a une espèce de lutte, je ne dirais pas lutte d'éclat, je ne sais pas comment vous parlez.
- On peut l'apprécier, mais quelque chose qui fait que, dans un certain nombre d'entreprises, d'administrations, de ministères, ce n'est pas réservé au privé ou au public, c'est partout, il fait qu'il y a des gens qui sont littéralement essorés, lessivés, lessivés vraiment, et qui n'en peuvent plus.
- Alors Pierre-Antoine Martin, comment vous traduiriez le burn-out, si il y avait à traduire en français ? Parce qu'en anglais, c'est, voilà, un burn-out, c'est-à-dire on est incendié, on est brûlé, on est mort, quoi.
- Oui, alors, le burn-out, c'est, moi je l'ai vécu il y a cinq ans, extrêmement brutalement, c'est extrêmement brutal.
- C'est pas, c'est, alors...
- Justement, racontez ce qui vous est arrivé, parce que c'est important, même si vous le faites sur un mode romancé, légèrement.
- Oui, je l'ai écrit sous mode romancé pour que ce soit facile à lire et que ça imprègne aussi les esprits plus que sur le mode de l'étude, parce que ça a largement été fait sous le mode de l'étude, mais sur le mode romancé.
- Ça permet de rentrer dans la vie, en fait, de s'imprégner de ce que c'est dans la vie que de vivre un burn-out.
- Alors, qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ? C'est un matin.
- Alors, effectivement, avant, il y a tout un tas d'événements.
- Avant, mais je vais parler juste du matin.
- Le matin, type, et c'est quelque chose que...
- Et ça arrivait un certain matin, ça vous est arrivé ? C'est la bascule brutale.
- La bascule, oui.
- Vous avez dormi, plus ou moins.
- Vous vous réveillez.
- Et vous êtes...
- Dans un état quasiment mort.
- Vous êtes mort dans votre corps, mort dans votre psyché.
- Et j'avais, à ce moment-là, la seule chose que j'étais capable de faire, c'était la seule chose que...
- Capable, c'est-à-dire...
- Écoutez bien, c'est...
- Levez le petit doigt.
- C'était le seul effort que je pouvais faire.
- Vous ne pouviez pas bouger les membres, le torse ? Non.
- Rien.
- Mort.
- Il n'y a plus d'énergie.
- Il n'y a plus du tout d'énergie.
- Il n'y a plus de force du tout dans le corps.
- Alors...
- De force pour bouger, mais pour penser, pour réfléchir, pour parler.
- Il n'y a plus rien.
- Et à ce moment-là, il y a une sorte de...
- Vous êtes tellement dans un état critique qu'il y a une dissociation qui se fait en vous.
- Et vous êtes...
- Vous vous regardez dans cet état clinique et vous faites l'état clinique de ce que vous êtes.
- Et c'est effrayant parce que vous êtes...
- Vous vous posez la question si vous n'êtes pas mort.
- Et vous vous rendez compte...
- Ou totalement paralysé.
- Vous pouvez pas vous faire ça.
- Vous pouvez plus rien faire.
- Alors ça commence comme ça.
- C'est l'effondrement cognitif, psychique.
- Vous voyez, moi j'ai été cadre dirigeant.
- J'ai fait une grande école d'ingénieurs.
- Donc j'avais quelques capacités, on va dire, d'aptitude intellectuelle.
- Eh bien j'en étais à avoir du mal à faire une simple addition.
- Alors pardon, justement, on va revenir un peu en arrière.
- Mais c'est intéressant parce que vous parlez, vous, parce que...
- Qu'est-ce qui vous a amené à cet état ? A posteriori, vous le savez peut-être.
- Sur le moment, vous sentiez que ça n'allait pas, quand même ? Oui.
- Je veux dire...
- Oui.
- Avant l'effondrement.
- Pleinement.
- Il y a un chemin qui mène à ça.
- Mais on ne sait...
Transcription générée par IA