Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face. » « Selon que vous serez puissant et misérable, disait un certain spécialiste du droit qui s'appelait Jean de La Fontaine, ça ne date pas d'hier.
- Mais effectivement, un très bon livre, je le dis, je le recommande, qui s'appelle tout simplement « Inquisition française.
- Des juges contre la justice, vous dites bien des juges contre la justice, parce qu'il ne s'agit pas de généraliser, de mettre tous les juges comme tous les avocats, d'ailleurs dans le même sac, c'est bien ça.
- Et vous êtes, je rappelle, vous êtes avocat au barreau de Paris et à la Cour pénale internationale de l'AE, vous êtes docteur en droit privé, vous êtes philosophe.
- Et voilà, cette évolution de la justice, ce qui est très intéressant dans votre livre, c'est vraiment un livre que je recommande.
- Et que je vous encourage à lire, parce qu'au fond, ça dit très très clairement, est-ce qu'on vit aujourd'hui, d'abord dans la séparation des pouvoirs, vrai problème, et puis est-ce qu'on vit dans un état de droit ou dans un état de tordu ? On peut en tout cas se poser la question, et puis vous parlez de tous les problèmes, et puis surtout, qui juge les juges ? Quel est le degré de responsabilité ? Alors je voudrais peut-être qu'on commence par ça, c'est qu'au fond, alors avec leurs défauts, leurs qualités, leurs manques et leur inefficacité ou efficacité, les sénateurs, les députés et le président de la République, bien sûr, sont élus.
- Sont élus au suffrage universel, au suffrage non universel pour le sénateur, mais enfin bon, c'est un représentatif.
- Les juges, non. Les juges sont soit nommés par le parquet, soit effectivement nommés par leur père.
- Est-ce qu'on est en fait, Gérald Pendelon, et quand on lit votre livre, vraiment, c'est passionnant, est-ce qu'on est dans un coup d'état de droit ? Est-ce qu'on est déjà, on peut dire, dans un coup d'état de droit ? Merci pour votre invitation.
- Sans vouloir dramatiser une situation qui m'apparaît déjà assez grave, je crois qu'on assiste tout simplement à la mort du peuple.
- À la mort du peuple ? Du peuple français.
- Ce que les juristes ou constitutionnalistes nomment le pouvoir constituant originaire.
- Juste une petite, une décision du Conseil constitutionnel, elle date déjà 6 novembre 1962.
- La loi référendaire visant à faire en sorte que le président de la République soit élu au suffrage universel direct.
- Plus seulement.
- Eh bien, que dit cette décision ? Que désormais la démocratie...
- N'exerce non pas, en fonction de la volonté du peuple, pouvoir constituant originaire, mais uniquement au regard de la Constitution.
- Ce qui signifie qu'on assiste à ce que le philosophe Jürgen Habermas nommait le patriotisme constitutionnel.
- Tout est sacrifié à la norme.
- À la norme constitutionnelle.
- Interprété...
- Bien souvent, qu'on l'accepte ou non, d'une façon très idéologique, par le Conseil constitutionnel.
- Puisque, d'une certaine manière, et de plus en plus, on peut soutenir la thèse selon laquelle le Conseil constitutionnel tient la plume du législateur.
- Puisqu'il peut faire ce qu'on appelle des réserves d'interprétation directives.
- En gros, pour le dire très simplement, ça, ça me plaît pas, c'est écarté.
- Ça, ça me plaît.
- Je le laisse passer.
- Mais n'oublions pas, quand même, que ce sont des textes qui ont déjà été votés, en termes identiques, bien souvent, par le Sénat et l'Assemblée nationale.
- Donc, ma question, que je soulève dans ce livre, est, entre autres, quelle est la part, aujourd'hui, prépondérante qu'on puisse attribuer au peuple français ? Alors, ce que... Oui, parce que ce que vous dites, donc, si je vous comprends bien, et ce que vous dites dans votre livre, c'est qu'il y a neuf personnes.
- Les neuf du Conseil constitutionnel, hein, qui peuvent, effectivement, rendre absolument...
- Je dirais, peuvent annuler, pratiquement, ce qu'ont décidé les représentants, en principe, du peuple, que sont les députés et les sénateurs.
- Absolument.
- C'est ça. Mais, attendez, est-ce qu'ils ont force de loi ? C'est-à-dire que si le Conseil constitutionnel, disons que telle, telle décision, vous parlez d'immigration, notamment, et autres, est-ce que les députés ou sénateurs peuvent faire appel ? Non.
- Ah oui. C'est décidé,...
Transcription générée par IA