Retranscription des premières minutes :
- Et un face-à-face aujourd'hui sur un sujet non seulement qui nous concerne tous, dont vous entendez parler, mais vous entendez parler peut-être de la manière à la fois quelquefois de façon intéressante, de façon précise et quelquefois de la manière la plus fantaisiste possible.
- Je veux parler de quoi ? Eh bien de l'intelligence artificielle, évidemment. L'intelligence artificielle, c'est devenu le sujet de conversation, le sujet médiatique et puis surtout, surtout dans l'action, eh bien des millions et des millions de gens l'utilisent dans les entreprises, un peu partout.
- Ça a pris une place extrêmement importante dans le monde. Et pourquoi et comment on va en parler avec Laurence de Villers, avec ce livre qui vient de paraître et qui est tout à fait passionnant.
- Alors, l'intelligence artificielle, ange ou démon ? Le nouveau monde de l'invisible. Alors, quand on regarde comme ça, c'est X-Files, la vérité est ailleurs. Non, non, c'est pas ça du tout. La vérité, elle est ici.
- Je rappelle que Laurence de Villers est professeure en intelligence artificielle à Sorbonne Université. Elle est chercheuse au CNRS et elle est membre du comité national pilote d'éthique du numérique, à part les présents de fondations, etc.
- Et elle est auteure de plusieurs ouvrages. Bonjour, Laurence de Villers.
- Bonjour.
- Alors, Laurence de Villers, on va commencer.
- Vraiment, par la base, mais il faut toujours avoir des notions de base avant de parler de quelque chose. Est-ce que vous avez, vous, une définition simple de l'intelligence artificielle et compréhensible par tous ? Parce que là, c'est vraiment l'auberge espagnole du fantasme. Chacun y va de sa formulation.
- Oui, je vais essayer de vous expliquer simplement. Et puis, ne pas rentrer dans le piège que j'entends partout. Il n'y a pas une intelligence artificielle. Ça, c'est la personnifiée, déjà.
- C'est un domaine de recherche dans lequel il y a un grand nombre d'algorithmes qui ont été développés et d'intelligence artificielle dans le sens où on cherche à modéliser à travers ces algorithmes, avec nos données, des capacités de l'humain.
- C'est-à-dire percevoir, raisonner, faire des synthèses, apprendre.
- C'est-à-dire les améliorer, augmenter les capacités. Non, ce n'est pas ça.
- Ce n'est pas directement augmenter les capacités, c'est imiter.
- Je crois que le vrai mot...
- Le vrai mot sur l'intelligence artificielle, c'est l'imitation de l'humain.
- L'imitation de l'humain.
- La première phase, si vous voulez, des objets d'intelligence artificielle qu'on a mis en œuvre, c'était des humains qui faisaient les règles d'experts.
- C'était les modèles experts. Et la machine enchaînait ces règles. Tout était déterminé.
- Et ça, c'est très fastidieux parce que vous comprenez bien que si vous partez d'un sujet à un autre, il faut refaire ces règles.
- Or, la grande invention, c'est d'avoir des machines capables d'apprendre à partir de nos données.
- Je vous donne un exemple.
- Distinguer un chat d'un chien sur une image.
- Alors, si moi, j'avais à faire des règles expertes pour expliquer ça, je dirais quoi ? Il y a des grandes oreilles, des petites pattes, machin.
- Et on voit bien qu'il y a des superpositions.
- Et alors que là, je vais donner des images à la machine qui va en fait encoder les différences entre les deux animaux de façon beaucoup plus fine que moi.
- Parce qu'elle pourra voir des milliards d'images et elle pourra regarder les signaux faibles, c'est-à-dire ces indices que l'œil humain n'a pas l'habitude de regarder.
- Et en un temps extrêmement réduit.
- En un temps, pas forcément pour l'apprentissage.
- L'apprentissage peut être long.
- Mais après, lorsque je l'utilise, en détection, effectivement, elle va me produire très vite une probabilité que ce soit plutôt un chien ou un chat.
- Ce système-là existe déjà.
- Il est déjà utilisé dans les entreprises.
- Pour déverrouiller votre portable, vous avez une reconnaissance de votre visage.
- Ce n'est pas exactement la même chose, mais ça s'apparente à ça.
- Et je dirais qu'il faut l'utiliser.
- Parce que...
- Pour détecter des cancers précoces.
- Pour aller sur des champs, sur l'écologie, sur les...
- Est-ce qu'un terrain a suffisamment d'eau ou pas, à partir d'images satellites ? On peut l'appliquer, en fait, à énormément de domaines.
- Et ça, ça s'appelle l'IA prédictive.
- Vous voyez, ce n'est pas la même chose que l'IA...
Transcription générée par IA