Retranscription des premières minutes :
- « Sud Radio Bercov dans tous ses états, midi 14h. André Bercov. » « Eh bien, aujourd'hui, après avoir parlé politique et justice, on va parler santé. On va parler santé pour quelque chose, vous savez, vous avez entendu cela, vous avez peut-être des personnes qui sont atteintes de...
- Qu'est-ce que c'est ? Alors justement, est-ce que c'est une maladie mentale ? Est-ce que c'est un trouble psychique ? Est-ce que c'est tout cela à la fois ? Et c'est quelque chose, en tout cas, qui joue un rôle, puisque des millions, des millions de personnes à travers le monde, et peut-être plus d'un million et demi de Français en sont atteints, c'est les troubles bipolaires.
- Qu'est-ce que c'est que la bipolarité ? Qu'est-ce que ça veut dire ? On va en parler, justement, pendant cette heure, avec François Lejeune. François Lejeune, vous êtes dans ma tête de bipolaire.
- Bonjour aux éditions Aérole, un livre vraiment très, très, très bouleversant. On vous avait reçu, à l'époque, c'était il y a cinq ans, pour ce livre. Et puis, nous sommes avec Dominique Guillot. Bonjour, vous êtes président de Argos 2001.
- On va expliquer ce que c'est qu'Argos 2001, puisque vous êtes une association nationale de patients et de proches au service des patients, justement touchés par un trouble bipolaire. C'est la bipolarité, c'est votre cœur d'activité.
- Et Émilie Garandelle, vous êtes chargée des opérations de Argos.
- Alors, d'abord, effectivement, je voudrais revenir à vous, François, sans refaire l'entretien que nous avons fait, mais ce qui avait eu beaucoup d'authentissement.
- Et je voudrais aussi signaler que le journal Le Point, de cette semaine, sort avec une interview exclusive de Nicolas Demorand. Nicolas Demorand, c'est, avec Léa Salamé, la personne qui présente la matinale de France Inter, 5 millions d'auditeurs.
- Et il dit carrément, je suis un malade mental.
- Et il dit aussi, parce qu'il a sorti un livre là-dessus, mais il dit, je suis un malade mental, il faut arrêter d'avoir peur de dire que nous sommes, nous, des malades mentaux.
- Oui, nous sommes des malades mentaux, on peut l'assumer. Et il va jusqu'à dire, il serait temps de faire un MeToo des malades mentaux.
- Mais au-delà de ça, vous, François Lejeune, est-ce que vous, quand on dit je suis un malade mental, est-ce que c'est quelque chose qui vous paraît idoine pour représenter ce qu'est la bipolarité ? Alors, je ne suis pas un malade mental.
- Moi, j'ai vécu un enfer pendant 15 ans de ma vie. J'en suis revenu, pour plein et plein de raisons différentes, par concours de circonstances, par rencontres, pour avoir rencontré un médecin qui m'a soigné.
- Mais 15 ans de votre vie, vous avez été ? Très malade. J'étais malade de 21 ans à 38 ans, 40 ans. J'ai toujours considéré que je n'étais pas un malade mental, contrairement à Nicolas Demorand, qui a fait une belle démarche.
- Écrire un livre, c'est une vraie thérapie, sachant que lui a une bipolarité de type 2, donc c'est une bipolarité un petit peu plus compliquée que la mienne, à soigner, en tout cas, je pense.
- On va en parler.
- Je crois qu'il a beaucoup de courage pour venir sur lui en étant un personnage public, de venir en parler.
- J'ai cru comprendre aussi dans son article qu'il avait été, comme la plupart des bipolaires, comment dire...
- Il y a eu une errance diagnostique.
- Oui, longtemps.
- On l'a bourré de médicaments qui lui faisaient, qui aggravaient sa situation, c'est ça ? Il parle très très bien des bipolarités, il parle de ses phases complètement dépressives, des maladies psychosomatiques qu'il a développées.
- Mais que vous avez vécu aussi, vous ? Oui, pareil.
- Alors c'est quoi ? La différence entre la bipolarité 1 et la bipolarité 2.
- Oui.
- Moi, je suis de type BP1, c'est-à-dire que pendant des années, j'ai ce qu'on appelle...
- Je suis monté très haut dans des phases maniaques.
- J'ai pété des câbles à force d'excès, de ne pas faire attention à moi, de croire que je pouvais faire plein de choses à la fois, etc.
- On est quoi, dans un haut état d'exaltation ? On devient dingue.
- André, on devient dingue, on se raconte des...
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