Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le face-à-face.
- Le face-à-face, on a failli mettre Maurice Yonele, la chanson de Renaud, j'ai embrassé un flic entre Bastille et République.
- Un face-à-face effectivement avec un livre vraiment que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt et plus que ça.
- « Maurice Yonele, vous êtes commissaire divisionnaire honoraire, 40 ans dans la police, et vous venez de sortir un livre qui s'appelle, et déjà le titre interpelle bien sûr, « La police ne peut plus rien pour vous ».
- Un titre qui, c'est pas un titre, je dirais, sans couleur, c'est pas un titre indifférent.
- Et vous racontez.
- Vous racontez dans cet ouvrage vos 40 ans effectivement de métier.
- Je crois que vous racontez d'ailleurs à la fin, le 31 décembre 2013, vous avez rangé la clé dans la boîte aux lettres, la clé de votre bureau, et vous parlez vraiment dans ce livre de toute votre expérience, etc.
- Mais ce qui est intéressant, notamment, et je ne dis pas que le reste n'est pas intéressant, mais vous ne faites pas les grands exploits des grands flics avec qui j'ai eu telle ou telle arrestation, telle ou telle...
- Exploits telle ou telle...
- Vous parlez, et justement ça nous concerne tous, la police.
- Comment la police a changé en 40 ans et plus ? Comment le système fonctionne aujourd'hui ? Beaucoup de questions à vous poser.
- Et d'abord, effectivement, comme vous dites, vous êtes à la retraite, et ça vous donne la liberté de ne plus être dans l'obligation du devoir de réserve, bien sûr.
- Alors, Maurice Signolet.
- Au fond, d'abord, vraiment, vous me demandez, pourquoi ce titre ? Pourquoi ? Parce que c'est quoi ? C'est un constat d'échec ? C'est un constat de se dire, bon, c'est fini, vous n'êtes plus protégé, les citoyens, alors que c'est le devoir premier de l'État régalien de protéger ses citoyens.
- Je rappelle que c'est pour ça que la police et l'armée ont la violence légitime et le port d'armes.
- Donc, pourquoi ce titre ? D'abord, je vous remercie de m'avoir invité.
- Et puis, comme vous l'avez dit, « Je suis à la retraite », c'est le privilège de l'âge.
- On a une liberté d'expression.
- J'ai voulu que le titre soit percutant.
- C'est un peu un cri d'alerte.
- Ce n'est pas du tout nostalgique, non plus.
- C'est simplement pour expliquer que la police est l'un des vecteurs essentiels de la lutte contre la criminalité.
- Et qu'il faut savoir comment elle fonctionne, pour savoir si elle est vraiment adaptée à la situation d'aujourd'hui.
- Tout le monde parle de l'ensauvagement, l'insécurité.
- L'insécurité, c'est dans tous les événements que l'on connaît aujourd'hui.
- C'est une litanie de faits divers terribles.
- Mais personne ne s'interroge pour savoir si les forces de police, de gendarmerie, sont en adéquation avec les attentes de nos concitoyens.
- Alors ? Apparemment, on en parle quand même.
- Oui, oui, tout à fait.
- Ils disent qu'elles ne sont plus en adéquation.
- Attends, on a raison.
- Ce que je veux dire, c'est que...
- Oui.
- Jusqu'à présent, la grande majorité de mes collègues, lorsqu'ils prenaient la plume, c'était pour relater des faits divers tragiques.
- Toujours en se mettant en scène, d'ailleurs.
- On avait l'impression que c'était grâce à eux que l'affaire sortait.
- C'était toujours grâce à leur implication.
- J'aurais pu faire ça.
- J'ai été à la brigade criminelle, j'ai été à la brigade des stupéfiants, j'ai été beaucoup en police judiciaire, mais également beaucoup en sécurité publique.
- Dans le 93, en l'occurrence, Oulnes-sous-Bois, Aubervilliers, vous voyez, des grandes...
- Des grandes villes, de grandes villégiatures, je pourrais dire.
- Et je me suis bien gardé de tout ça, parce que je trouve que, d'abord, c'est un peu impusique, et que je pense qu'il faut avoir de la retenue.
- Par contre, je me suis dit que si je relatais au quotidien, d'ailleurs, mon ouvrage, du premier jour où je suis rentré dans la police jusqu'au dernier jour, je relate à peu près tout.
- Mais ce qui se passe dans les commissariats, comment ça fonctionne, cette dimension affective que l'on doit avoir, qui est absolument nécessaire dans ce métier-là.
- Et je me suis dit, peut-être que les gens, petit à petit, au fil...
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