Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, midi 14h. André Bercov.
- Et avec Philippe Fabry, Haïl Césars, le césarisme en Amérique est peut-être pas tellement le césarisme en Amérique seulement.
- On va parler aussi évidemment de l'Europe, de la France, de chez nous. Mais je voudrais revenir à la manière dont vous parlez de cela.
- C'est-à-dire qu'au fond, vous dites qu'il y a... Évidemment, dans le monde, on l'a vu. Et puis c'est très intéressant, tous les exemples.
- Encore une fois, je reviens là-dessus, parce que c'est très rare qu'on ait comme ça des exemples historiques, que ce soit en Hollande, à Venise, évidemment à Rome ou ailleurs. Et vous dites, au fond, on se retrouve quelque part... Vous dites quoi ? On est à quelle époque ? On est à l'époque des Stadousers de Venise, de Hollande ou aujourd'hui ? On est où ? Alors...
- Aux États-Unis, je dis qu'ils sont à peu près au stade où on était, nous, en France, au XVIIe siècle. C'est peut-être ce qui parlera le plus aux gens.
- C'est-à-dire à l'époque, juste au début du règne de Louis XIII, on va dire, de Richelieu, en sortant des guerres de religion, ce moment où on commence à avoir véritablement une intégration politique nationale avec la naissance de la monarchie absolue, justement.
- Puisque mon travail, effectivement, en grande partie, c'est ça que j'appelle l'historonomie. C'est le fait de chercher des modèles historiques.
- Donc effectivement, je vais toujours chercher un grand nombre d'exemples. Et ici, ce qui m'intéresse surtout, c'est les pays qui, comme les États-Unis, sont nés dans une forme de révolution indépendantiste.
- Alors en quoi, concrètement, ça ressemble à la France du XVIIe ? Alors ça ressemble à ça parce qu'on est... L'Amérique de Trump, aujourd'hui, oui.
- On est dans un pays... Alors il faut comprendre. En fait, c'est une trajectoire qui dure plusieurs siècles, si vous voulez.
- Si on compte, en fait, quand les États-Unis naissent à la fin du XVIIIe siècle, avec l'indépendance, ils ont un pouvoir central qui est quasiment inexistant. Et là, on se retrouve...
- C'est l'équivalent de ce qu'était en France l'avènement de Duc Capet, c'est-à-dire avec une monarchie qui est pratiquement ectoplasmique et où l'essentiel du pouvoir est détenu par les grands féodaux, ce qui, chez nous, aux États-Unis, étaient les États fédérés. Puis vous avez tout un mouvement au XIXe siècle qui est un mouvement de conquête du territoire actuel, puisque ce territoire, à la base, c'était que les 13 colonies sur la face de la planète. Tout ce territoire a été conquis. Et ça, ça correspond un petit peu à ce qui s'est passé au XIIe, XIIIe, XIVe siècle, c'est-à-dire la conquête du territoire national par la monarchie.
- On peut comparer la guerre de sécession.
- On peut comparer la guerre de sécession, par exemple, à ce qu'a fait Philippe Auguste, c'est-à-dire la réunion de l'ensemble des possessions du territoire... Par la guerre.
- Par la guerre, exactement. Et la guerre de sécession, c'est ça. Et la guerre de sécession, c'est aussi une façon d'écraser les pouvoirs inférieurs qui étaient les pouvoirs des États, justement, de dire que celui qui commande, c'est l'État fédéral, c'est pas les États. Ça, ça s'est développé de plus en plus. Et à partir du début du XXe siècle, on a une mutation très importante qui est l'apparition du couple imposition permanente-armée.
- C'est-à-dire que ça, c'est ce qui est assez caractéristique dans la construction d'États modernes.
- Chez nous, ça apparaît à partir de Philippe Lebel. Et ça se développe pendant toute la guerre de sécession.
- Grâce à l'impôt, on a l'armée. Et grâce à l'armée, on a l'impôt. Et grâce à l'armée, on a l'impôt. Voilà. Tout à fait ça.
- Et c'est ce qui s'est passé aux États-Unis avec l'apparition de la réserve fédérale et de l'impôt sur le revenu fédéral en 1913.
- Et juste derrière, ça a été le début de la construction du complexe militaro-industriel, justement, qui vient nourrir tout ça.
- Et donc aujourd'hui, voilà, on est un siècle après ce mouvement-là. Et on entre dans ce qui est encore la dernière étape, si vous voulez, qui se fait en général sous contrôle autoritaire. Donc chez nous, ça a...
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