Retranscription des premières minutes :
- L'actualité, l'actualité, elle est permanente au Proche-Orient et au Moyen-Orient.
- On parle de tout, on parle d'Ukraine, on a parlé de Mayotte, on a parlé de ce qui se passe aux Etats-Unis, en Russie, etc.
- Mais le Moyen-Orient, on peut dire, vous savez, c'était vers l'Orient compliqué.
- « Je m'envolais avec des idées simples », disait un certain général en 1940, de Gaulle, pour ne pas le citer.
- Mais je ne sais plus si on peut s'envoler, ou en tout cas en parler avec des idées simples, Mohamed Sifawi.
- Je rappelle que vous êtes spécialiste, vous êtes journaliste, vous êtes politologue, vous êtes spécialiste de ces questions du terrorisme notamment, puisque vous avez commencé à parler du terrorisme islamiste dès 2007, chez Zizon Grasset, Les Fausseurs de la République, et puis on vous avait reçu déjà pour votre livre sur le Hamas, aux éditions du Rocher, et on sait à quel point ce mouvement a joué, joue encore un rôle.
- Et puis là, le Hezbollah. Alors le Hezbollah, effectivement, ce n'est pas la même chose, parce que c'est vrai que les gens ne connaissent pas très très bien le Moyen-Orient, on tend à s'en comprendre, tout ça. Et je voudrais que vous expliquiez, qu'est-ce que c'est que le Hezbollah, comment il est né, et quels sont ses parrains.
- D'abord, je vous remercie de votre invitation, et de la possibilité que vous m'offrez de parler justement de ces sujets très compliqués, parfois un peu méconnus.
- Le Hezbollah est une organisation islamiste chiite qui est née en marge de la guerre civile libanaise, au début des années 80, au lendemain de la révolution iranienne, c'est important de le souligner, parce que le régime iranien est à la fois le...
- le sponsor, le parrain, et le financier principal, celui qui a, dès le départ, effectivement, financé ce groupe qui allait devenir une organisation avant de devenir un État dans l'État, et avant de faire système. Je parle du Hezbollah, et jouer le rôle de proxy, c'est-à-dire de relais du régime iranien dans ce pays qu'est le Liban.
- Et d'asservir, in fine, ce pays qu'est le Liban, et de le mettre véritablement sur l'agenda du régime iranien.
- L'organisation Hezbollah est, comme je le disais, en vérité un système de gouvernance. C'est un État dans l'État, et c'est même devenu, avant la dernière guerre, l'État libanais.
- C'est-à-dire que...
- Vous voulez dire que carrément, aujourd'hui, on peut dire...
- On peut dire que le Hezbollah, parce qu'il y a eu, vous savez, l'élection du président de la République, Joseph Aoun, il y a un nouveau gouvernement, etc.
- Mais vous vous dites, c'est quand même, aujourd'hui, au Liban, le Hezbollah qui gouverne.
- Alors aujourd'hui, il est affaibli, évidemment.
- Avec tout ce qui s'est passé, on en parlera.
- Avant septembre 2024, incontestablement, rien ne se faisait au Liban sans l'aval et l'accord du Hezbollah.
- Mais de la Syrie aussi, à l'époque.
- Et par prolongement, bien sûr.
- La Syrie, et donc, surtout, surtout, le régime iranien.
- La question de la guerre entre Israël et le Hezbollah, je le dis d'autant plus que nous sommes dans un pays qui commente beaucoup.
- Et parfois, il y a certains commentateurs qui commentent sans véritablement saisir les enjeux.
- Lorsque l'on veut le bien des Libanais, je ne parle même pas, vous l'aurez observé, du bien des Israéliens.
- On y reviendra probablement, mais le bien des Libanais.
- C'est qu'ils puissent se réapproprier leur pays.
- Il se trouve que le Hezbollah, depuis sa création en 1982, a mis le Liban en coupe réglée et véritablement dans une situation d'asservissement.
- Le Liban n'est pas un pays indépendant, n'est pas un pays libre.
- Il aspire aujourd'hui à le devenir.
- Ou à le redevenir, parce qu'il l'avait été.
- Parce qu'il le fut, oui.
- Et il le fut, et au combien ? Il y a longtemps, on l'a oublié.
- Il y a une génération probablement de quadragénaires qui ne se rappellent même plus que le Liban fut un jour une sorte de petite Suisse.
- Multiculturelle et glorieusement indépendante.
- Évidemment, un pays où il faisait bon vivre.
- Et passer par là la guerre civile...
Transcription générée par IA