Par Stéphanie De Muru
avec David Khalfa, Général Dominique Trinquant
Le conflit israélien peut-il embraser toute la région ?
Stéphanie de Muru reçoit David Khalfa, spécialiste du Proche-Orient et co-directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et le Général Dominique Trinquant, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, pour parler du conflit israélien. Risque-t-il d'embraser toute la région ? Comment les renseignements israéliens et américains ont-il pu passer à côté de cette attaque ?
Les invités
Retrouvez le fait du jour de Bercoff dans tous ses états sur Sud Radio du lundi au vendredi.
Réagissez à l'émission au 0 836 300 300.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Comment les renseignements israéliens et américains ont-ils pu passer à côté ?"
Stéphanie de Muru : André Bercoff, remplacé par moi-même, chers auditeurs, aujourd'hui on embrasse bien fort André Bercoff et on parle de cette guerre qui a frappé Israël le matin du 7 octobre vers 6 heures du matin. Le conflit israélien peut-il embraser toute la région ? Comment les renseignements israéliens et américains ont-ils pu passer à côté ? On en parle avec David Khalfa, codirecteur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, consultant spécialiste du Proche-Orient. Bonjour David Khalfa. David Khalfa qui est avec nous dans quelques instants. Vous nous entendez ? Bonjour David. Tout d'abord, je crois que vous avez des proches sur place. Est-ce que vous avez des nouvelles ?
David Khalfa : Écoutez, j'étais chercheur, je suis en contact avec d'experts israéliens et en Israël, les liens étant puissants entre la société civile et l'armée. Evidemment, certains sont appelés à servir dans les rangs de Tzahal. Voilà, donc j'en connais un certain nombre et en particulier un journaliste d'Aharat, qui est le grand quotidien de la gauche libérale israélienne, qui vive en sud-Israël et qui a subi, comme la plupart des israéliens qui vivent dans les petites villes et villages du sud du pays, les attaques de groupes terroristes du Hamas. Il a, avec sa famille et ses enfants, qui sont en bas âge, été assailli par un commando du Hamas. Ils se sont cachés pendant plusieurs heures dans leur maison et ils ont été libérés, en fait, par le père de ce journaliste, qui est en général armé, qui a soixante-dix ans. Il raconte ça ce matin dans le quotidien israélien, c'est assez poignant, et ça dit non sur le traumatisme qui est en train tout simplement de gagner l'ensemble de la population israélienne, qui s'attendait absolument pas à une telle attaque d'envergure. Juste pour que nos éditeurs s'entraînent, ce qui s'est passé en Israël, ce n'est pas une énième formée de violence. Ça ne s'inscrit pas dans les attaques, le représailles, cette espèce de cycle infini, insoluble d'attaques et de représailles. C'est une opération terroriste de très grande envergure coordonnée simultanée du Hamas, qui est songée d'ailleurs à celle de l'État islamique, notamment l'attaque du 13 novembre en France. À titre d'exemple, les militieins islamistes du Hamas ont tué à vous portant plus de 260 civils israéliens, de jeunes femmes et de jeunes hommes qui participaient à un festival de musique électronique. Ça fait vraiment penser à ce qui s'est passé au Bataclan. Les forces de sécurité israélienne ont trouvé plus de 260 corps au sol. Ils sont toujours en train de chercher, par ailleurs, de très donc c'est un événement assez catastrophique pour Israël, le plus grave sans doute depuis sa création en 1948.
"Leur objectif c'était évidemment de provoquer un choc émotionnel très grand..."
Stéphanie de Muru : On parle du 11 septembre pour les Israéliens, on imagine une honte de choc invraisemblable sur place.
David Khalfa : Oui, je parie à l'instant du 13 novembre parce qu'évidemment pour nous français ça fait éco à ce qui s'est passé pour nos proches, pour nos amis il y a quelques années. Et oui, on peut aussi comparer évidemment cet événement au 11 septembre. C'est la stupeur qui règne en Israël, il y a une espèce d'état de sidération, ce qui est évidemment précisément ce que cherchaient à produire les terroristes du Hamas. Le terrorisme étant évidemment, pouvant être défini comme la disproportion entre les moyens et les fins, c'est-à-dire que concrètement il y a une centaine de commandos islamistes terroristes envoyés par le Hamas et qui ont donc pénétré dans la profondeur du territoire israélien. Leur objectif c'était évidemment de provoquer un choc émotionnel très grand avec, elle me rappelle ce que c'est l'idéologie de ce mouvement, Sa chère Fondatrice, l'appel à la destruction de l'état d'Israël, à l'éradication de l'état d'Israël par la violence. Donc tous les moyens sont bons pour parvenir à cet objectif qui est compris donc le terrorisme.
Stéphanie de Muru : David Khalfa évidemment plein de questions, la question qui est le plus posée depuis 48 heures c'est comment ça a pu arriver, vous dites on ne s'attendait pas à une attaque d'une telle envergure sur place, il n'empêche les services de renseignement israéliens et américains sont parmi évidemment les meilleurs du monde. Est-ce que ça vous semble crédible qu'ils ne savaient rien ? (...)