Par André Bercoff
avec Alexandre Del Valle, Jean-Marc Liling
Fait du jour spécial conflit Israël/Hamas.
Au programme :
Il y a un mois, les États-Unis ont donné 6 milliards de dollars à l'Iran en échange de prisonniers. / Les otages détenus par Le Hamas sont-ils tous en vie ? Un avocat témoigne.
Les invités
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" Business is business."
André Bercoff : Monnaie, monnaie, monnaie… Evidemment, derrière, et ça qui est terrible pendant que les enfants, des adultes, des femmes meurent dans des circonstances souvent atroces, eh ben, derrière, les affaires sont les affaires. Business is business, ça continue. Alors, on ne va pas faire l'émission sur le dessous des cartes. C'était encore beaucoup trop tôt, beaucoup trop tôt, et on ne connaît pas la moitié du cas de ce qui s'est vraiment passé dans les coulisses. Mais, quand même, quelque chose, l'Agence Reuters l'a diffusé, il y a eu, et le 11 septembre, donc, il y a pratiquement un mois, le 11 septembre comme par hasard, hein, le 11 septembre, ça vous rappelle quelque chose, eh bien, les États-Unis ont confirmé, lundi 11 septembre dernier, qu'ils allaient autoriser le transfert de 6 milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud. Voilà, c'est-à-dire qu'il y a un échange de prisonniers, donc, entre l'Iran et les États-Unis, et, effectivement, dans un geste de bonne volonté, les États-Unis ont décidé de débloquer les avoirs iraniens à hauteur de 6 milliards de dollars. Alors, Antony Blinken, le secrétaire des États, dit, mais il n'y a pas un dollar qui a été touché, ce qu'on en a fait, on ne sait pas, puisque l'Iran a dit, écoutez, c'est notre argent, on va en faire ce qu'on veut, est-ce qu'il y a un lien avec ce qui se passe, parce qu'on sait très très très bien que, évidemment, l'Iran, on le sait, finance le Hamas, et d'ailleurs, non seulement le Hamas, mais évidemment le Hezbollah, au Liban et ailleurs, donc, est-ce qu'il y a un lien.
"Qui joue un rôle là derrière, et qui joue un rôle, je dirais, actif, et à la fois financier et autre ?"
André Bercoff : On va en parler, tout de suite, avec Alexandre Delval, Alexandre Delval, bonjour. (Bonjour.) Vous êtes géo politologue, vous avez écrit plusieurs livres, à la fois sur le totalitarisme islamique, sur les enjeux géopolitiques, effectivement, au Moyen-Orient et dans le monde, et là, depuis quatre jours, on assiste à la fois à ce qui s'est passé avec l'invasion, l'agression du Hamas, et aujourd'hui, le bombardement massif sur Gaza, avec toutes les conséquences et les dommages qu'il comporte, mais cette histoire de l'Iran, alors, à votre avis, qui joue un rôle là derrière, et qui joue un rôle, je dirais, actif, et à la fois financier et autre ?
Alexandre Del Valle : Alors, justement, vous allez être un peu surpris, tout le monde parle de l'Iran, et l'Iran a un moitié intérêt dans cette histoire et a beaucoup apporté d'aides opérationnelles, entraînement tactique, commando, avec les brigades Del Côte, mais personne, pratiquement, ne parle du Qatar, et oui, le vilain petit Qatar a vu pas mal de livres, d'articles, de polémiques autour de ce que lui. Le Qatar reste le principal financier du Hamas. Je pense qu'il faut le marteler, car c'est bien d'accuser l'Iran, c'est très bien parce que c'est en partie vrai, mais bizarrement, le Qatar où il y a une base américaine, le Qatar où l'Occident est très impliqué, très présent, personne ne parle du fait que les fonctionnaires de Gaza du Hamas, qui sont des militants du Hamas, sont financés officiellement, c'est vérifiable, c'est officiel, il y a même les comptes publics, par le Qatar, l'autorité qui dirige Gaza depuis des années est alimentée en très grande partie par le Qatar, beaucoup plus que par l'Iran. L'Iran finance beaucoup plus le Hezbollah que le Hamas, même si l'Iran finance en partie le Hamas et il y a des coopérations Hezbollah-Hamas, vous savez, c'est très compliqué le Moyen-Orient, mais on peut être sunnites comme le Hamas, financés un petit peu et aidés par l'Iran, qui instrumentalise la cause palestinienne pour séduire, vous le savez très bien et mieux que moi, vous êtes né au Liban, pour séduire la rue arabe, mais on oublie le jeu du Qatar qui ne supporte pas les accords d'Abraham, qui ne supporte pas ce rapprochement Arabie-Saoudite-Iran. Moi, j'affirme que le Qatar a presque plus intérêt aujourd'hui que l'Iran a semé le trouble dans la bande de Gaza et en Israël et a provoqué une cassure justement à la fois des accords d'Abraham et du rapprochement Iran-Arabie-Saoudite.
"Le vilain petit Qatar a vu pas mal de livres, d'articles, de polémiques autour de ce que lui."
André Bercoff : Mais alors Alexandre Del Valle, vous dites, alors précisons bien, vous dites qu'aujourd'hui le Qatar est l'un des principaux, enfin le principal, disons, financier du Hamas à Gaza, et enfin du mouvement Hamas en général.
Alexandre Del Valle : C'est un fait tout à fait connu officiel, il y a trois par un, vous savez, du Hamas et l'Iran dont on parle tout le temps et les deux autres dont on parle assez peu, le Qatar et la Turquie. La Turquie a énormément appuyé le Hamas depuis l'affaire du mari Marwara, vous savez, ce bateau accosté par les commandos israéliens, il y avait eu des morts, etc. (…)