Docteur en pharmacie et juriste en droit de la santé, Amine Umlil était attendu le 19 octobre devant le Conseil de l'ordre des pharmaciens pour être jugé suite à sa critique de la gestion de la crise Covid. Il est l'invité d'André Bercoff pour en parler.
Les invités
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"Et pour nous, il n'y a pas de voix tabou."
"Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté. Le premier qui dit la vérité..."
André Bercoff : Oui, oui, Guy Béart, je ne sais pas s'il dit la vérité ou pas. Ceux qui ne l'aiment pas disent non, non, non, non, c'est pas possible. Il a très très mal . Et ceux qui considèrent qu'il a dit des choses très sensées, eh bien ils sont avec lui et il le montre. Bonjour, Dr. Umlil.
Amine Umlil : Bonjour, M. Bercoff. Je vous remercie de votre nouvelle invitation.
André Bercoff : Écoutez, c'est la moindre des choses parce que nous aimons ici ou à Sud Radio entendre toutes les voix, justement. Et pour nous, il n'y a pas de voix tabou. Ce qui serait vraiment grave. Alors, je rappelle que vous avez été réévoqué du corps des praticiens hospitaliers le 4 février dernier pour entre guillemets des actions de propagande anti-vaccinale durant la crise sanitaire. Et vous étiez convoqué jeudi dernier à Paris, ainsi d'ailleurs que le Dr. Louis Fouchet, c'était un hasard, devant la Chambre de discipline de l'ordre national des pharmaciens. Vous étiez, je rappelle, pharmacien hospitalier, responsabilité de pharmacovigilance à l'hôpital de Cholet. Est-ce que vous avez été, d'ailleurs, je vous le rappelais, est-ce que vous avez été barré de l'hôpital de Cholet ? Est-ce qu'il y a eu, je ne dirais pas licenciement mais éloignement ?
Amine Umlil : Écoutez, j'avais reçu la lettre recommandée le samedi 4 février. Oui. M'annonçant ma révocation immédiat. Oui. Donc le lundi suivant, je n'ai pas osé me présenter devant à l'hôpital, si bien que j'ai mes affaires personnelles sans rester dans mon bureau, mes livres, etc. (Oui.) Et il y avait un article, l'article 3 de l'arrêté de révocation qui disait que le directeur devait mettre ça en œuvre. Et aujourd'hui, je n'ai reçu aucune lettre du directeur de l'hôpital de Cholet pour pouvoir, on va dire, solder les comptes. (D'accord.) Mais ma révocation n'est pas définitive de toute façon, puisqu'il y a toujours un recours auprès du tribunal administratif de Nantes.
"Alors pourquoi étiez-vous convoqué à la Chambre de Discipline de l'Ordre national des médecins ?"
André Bercoff : C'est ça. Alors effectivement, et vous n'avez reçu aucune lettre du directeur de l'hôpital de Cholet ? (Non.) Alors on parle. (Non, non, non.) Alors pourquoi étiez-vous convoqué à la Chambre de Discipline de l'Ordre national des médecins ? Très exactement. des pharmaciens. pardon.
Amine Umlil : Oui. Et bien tout simplement parce que quelques jours après ma révocation par le CNG, et bien sa directrice a envoyé ce qui pourrait être vu comme une injonction à l'ordre dés pharmaciens pour que ce dernier me poursuive. Alors la lettre indique, en gros, nous on l'a révoquée, vous qu'est-ce que vous faites ? Et elle met en copie le ministre, Monsieur François Braun, et la ministre déléguée, Madame Agnès Sirmain-Le Baudot, qui est pharmacien d'officine et qui est en même temps parlementaire dans le groupe de la majorité. D'accord. Et immédiatement après, le pharmacien qui est président de la première instance du conseil central de la section HH pour hôpital, a porté place contre moi auprès de la chambre discipline de l'ordre des pharmaciens, et puis voilà, donc j'en suis retrouvé à l'audience, la première audience jeudi dernier.
André Bercoff : Et qui s'est conclu par quelque chose ou pas du tout ?
Amine Umlil : En fait, on n'a pas du tout parlé de ce qu'on me reproche au fond, on a introduit une question prioritaire de concessionnalité. Donc c'était une audience qui était réservée à une question de droit, qui concerne l'impartialité notamment et l'indépendance, aussi bien du CNG que du conseil de l'ordre des pharmaciens, et surtout celle du CNG, parce qu'en fait j'ai démontré que la procédure qui organise le pouvoir disciplinaire de la directrice générale du CNG...
"Ca m'a rajeuni, ça m'a rappelé mes cours de droit concéditionnels."
André Bercoff : Excusez-moi Dr Umlil, rappelez CNG.
Amine Umlil : Le centre national de gestion, qui est un établissement public administratif, qui est sous l'autorité du ministre de la Santé, souvenez-vous que cette procédure de révocation a fait suite immédiatement à mon audition au Sénat.
André Bercoff : C'est ça oui, bien sûr, on m'a beaucoup parlé d'elle.
Amine Umlil : Et donc en fait, le ministre est le supérieur hiérarchique de la directrice du CNG, et les membres du conseil de discipline de l'ordre des pharmaciens sont tous des praticiens hospitaliers, qui relèvent du même pouvoir disciplinaire de cette directrice du CNG. D'accord. Comme moi, donc en fait c'est carrément des injonctions, et donc j'ai démontré, d'ailleurs j'ai eu les félicitations du magistrat qui était là, qui a fait la séance, il m'a dit texto, votre présentation j'ai bien aimé, elle était fluide, et ça m'a rajeuni, ça m'a rappelé mes cours de droit concéditionnels.
André Bercoff : Oui, oui, c'est vrai que c'est une bonne chose. (...)