L'éolien allemand en pleine tempête. Siemens Energy, un géant du secteur, a des commandes mais traverse une grave crise de liquidités. Le gouvernement allemand cherche une solution... Pour en parler, André Bercoff reçoit Fabien Bouglé, expert en politique énergétique.
Les invités
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"L'éolienne, la face noire de la transition écologique."
André Bercoff : Oui oui, vive le vent, vive le vent d'hiver, encore faut-il qu'il soit là, mais quand il n'est pas là on en parle depuis longtemps ça, juste quelques mots, alors le groupe NRTJ-RWE le DF allemand met à terre 7 éoliennes pas parce qu'elles ne fonctionnent plus, mais parce qu'elles gênent l'extension d'une mythe de limite vous savez, le limite c'est le charbon, c'est ce qui fait le pire en matière de combustible fossile voilà, c'est-à-dire qu'on avait fermé, vous savez, les centres à nucléaire, l'Allemagne a fermé la dernière centre à nucléaire avec perte et fracas, ils étaient très contents. Et bien voilà, il n'est pas nos solaires éoliennes, il y en a près de 29 000, je plante le décor en Allemagne problème ? Bah vous le savez, Fabien Goudelie en a parlé plusieurs fois et l'électricité éolienne est totalement impossible à piloter parce que quand il n'y a pas de vent, eh ben il n'y a pas d'électricité et comme il n'y a plus de centre à nucléaire, eh ben on refait les centres à gaz et le charbon. Fabien Goudelie, bonjour.
Fabien Bouglé : Bonjour André Bercoff.
André Bercoff : Alors vous avez publié, je le rappelle, je le recommande évidemment la nouvelle édition mise à jour 2022 de votre livre l'éolienne, "la face noire de la transition écologique" et alors qu'est-ce qui se passe ? Ce qui est même assez hallucinant, l'Allemagne c'était le pays pilote en matière d'énergie renouvelable, etc. Et puis ça y est, ça s'effondre à la bourse de Siemens, etc. Je veux dire, on refait avec plus de charbon et je crois que le ministre a dit, vous savez, ils avaient prévu de se passer du charbon d'ici 2030, c'est plus le cas.
"L'Allemagne, avec ses éoliennes couplées au central au charbon, émettait 15 fois plus de gaz à effet de serre que la France 15 fois plus !"
Fabien Bouglé : C'est plus le cas, le ministre des Finances allemand vient d'annoncer il y a quelques jours que l'échéance de sortie du charbon en 2030 s'éloigne fortement en Allemagne. Faut préciser quand même une chose André, c'est que l'Allemagne a fermé ses trois derniers réacteurs nucléaires en avril 2023 le lendemain, j'avais fait les calculs parce qu'on a un site qui s'appelle Electricity Map, le lendemain l'Allemagne, avec ses éoliennes couplées au central au charbon, émettait 15 fois plus de gaz à effet de serre que la France 15 fois plus ! Alors c'est quand même l'hécatombe en Allemagne, c'est à dire que l'Allemagne, qui se fait le paragon de l'écologie, nous sommes vertueux, la France est en retard pour ses énergies renouvelables, non, la France est en avance, la France est leader européen des émissions de gaz à effet de serre, et quand je dis leader, c'est à dire à les moins importantes émissions. Pire, nous avons en France un record, c'est que nous n'avons pas du tout d'émissions de particules fines des centrales au charbon, c'est à dire qu'il faut bien comprendre que l'Allemagne qui nous a fait des leçons sur nos centrales nucléaires qui n'ont jamais connu de catastrophe en Europe depuis 50 ans, l'Allemagne, elle, en multipliant la production des centrales au charbon, tue, puisque les particules fines des centrales au charbon sont extrêmement mortelles, 100 morts par terra water produit, depuis la catastrophe de Fukushima, en Allemagne, les centrales au charbon allemande, j'ai fait le calcul, ce sont les chiffres de l'OMS, l'Allemagne a tué avec ses centrales au charbon 220 000 habitants européens.
André Bercoff : Oui, parce que ça dépasse les frontières allemandes, il faut le dire, ce n'est pas comme le Tchernobyl qui ne franchissait pas les Vosges.
Fabien Bouglé : Et dans ce contexte-là, comme vous l'avez dit, et bien la filière éolienne allemande, mais pas simplement la filière éolienne allemande, la filière éolienne danoise, la filière éolienne américaine, la filière éolienne occidentale, connaît un craque boursier sans précédent.
André Bercoff : Ah oui, ce n'est pas seulement en Allemagne ?
"Et les éoliennes, rappelez-vous, il y a encore deux ans, c'était l'avenir de l'humanité."
Fabien Bouglé : Non, c'est tout, j'ai fait le calcul parce que j'ai publié un article dans le blog factuel, c'est depuis 2020, 15 milliards d'euros de pertes pour les quatre principaux fabricants européens et américains, Vestas, Siemens Energy, Vestas c'est le danois, Siemens Energy, Nordex et General Electric.
André Bercoff : 15 milliards en trois ans.
Fabien Bouglé : Et Siemens Energy, qui est donc le premier fabricant d'éoliennes en Allemagne, va provisionner 4,5 milliards d'euros de pertes en 2023.
André Bercoff : Ils s'apprennent vers le gouvernement allemand en disant, aidez-moi, aidez-moi.
Fabien Bouglé : Aidez-moi, 15 milliards d'euros de garanties, a-t-elle enseigne que même Siemens, qui est la maison mère de Siemens Energy, est obligé de vendre sa participation dans Siemens Energy à Siemens en Inde, à la filière indienne, pour éviter la contamination de la catastrophe. Et donc Siemens Energy a perdu 11 milliards, non mais ce sont des chiffres incroyables, 11 milliards entre deux baisses importantes, 33% en juin 2023 et tout récemment 25%, donc c'est l'hécatombe.
André Bercoff : Et les éoliennes, rappelez-vous, il y a encore deux ans, c'était l'avenir de l'humanité. (...)