FRANCE, Paris, 2023-11-12. Photography by Xose Bouzas / Hans Lucas. March against anti-Semitism in Paris. Head of the demonstration with a banner bearing the message pour la republique contre l antisemitisme attended by, from left to right, Nicolas Sarkozy, former President of France, Yael Braun Pivet, President of the French National Assembly, deputy for the Renaissance group, a government majority party, Gerard Larcher, President of the French Senate, member of the Les Republicains group, LR, a right-wing party, Elisabeth Borne, French Prime Minister, Francois Hollande, former French President.
FRANCE, Paris, 2023-11-12. Photographie par Xose Bouzas / Hans Lucas. Marche contre l antisemitisme a Paris. Tete de la manifestation avec une banniere avec le message pour la republique contre l antisemitisme en presence entre autres, de gauche a droite,, Nicolas Sarkozy, ancien president de la France, Yael Braun Pivet, presidente de l Assemblee Nationale, deputee du groupe Renaissance, parti de la majorite gouvernementale, Gerard Larcher, president du Senat, membre du groupe Les Republicains, LR, parti de droite, Elisabeth Borne, premiere ministre francaise, Francois Hollande, ancien president francais. (Photo by Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)
Par André Bercoff
avec Henda Ayari , Mohamed Sifaoui
La marche contre l'antisémitisme a-t-elle été une réussite ?
Au programme :
13 novembre 2015, une date désormais inoubliable... Aujourd'hui, 8 ans après, retour sur les terribles fusillades et attaques-suicides du Bataclan, du Stade de France et de terrasses de cafés et restaurants revendiquées par l'État islamique (Daech). / La marche contre l'antisémitisme a-t-elle été une réussite ?
Les invités
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"Et oui l'histoire est tragique, on le voit aujourd'hui sous d'autres cieux, sous d'autres latitudes, mais l'histoire, elle est tragique."
André Bercoff : Et oui, il faut se rappeler ça, c'est peut-être qu'on n'a pas envie de se les rappeler, on n'aime pas se les rappeler, mais notre chant national est le chant de la Resistance, ce sont des chants guerriers. Oui, ca fait pas plaisir de le dire, mais attention, marchons, marchons qu'un sang impur abreuve nos sillons. Et puis, oh eh, les tueurs à la balle, les couteaux, tuez vite, oh eh saboteur, attention à ton fardeau dynamique, vous allez me dire que c'était une autre époque, oui, il n'empêche que la guerre est là. Vous savez, c'était Raymond Aron qui disait du Giscard d'Estaing, il a oublié que l'histoire est tragique, et oui l'histoire est tragique, on le voit aujourd'hui sous d'autres cieux, sous d'autres latitudes, mais l'histoire, elle est tragique. Justement, on va en parler avec Mohamed Sifaoui, bonjour Mohamed Sifaoui.
Mohamed Sifaoui : Bonjour André Bercoff.
"Au fond, au-delà de ce qui s'est passé, est-ce que vous par exemple, vous reliez ou pas du tout ce qui s'est passé il y a 8 ans jour pour jour au Bataclan et au stade de France et ailleurs, et ce qui se passe aujourd'hui ?"
André Bercoff : Mohamed Sifaoui, j'ai lu les tweets et les derniers textes que vous avez publiés, vous étiez vous même hier à la marche contre l'antisémitisme, et vous, vous prenez de la distance et vous mettez les choses en perspective, et c'est pour ça que je suis content de vous accueillir aujourd'hui. Au fond, au-delà de ce qui s'est passé, est-ce que vous par exemple, vous reliez ou pas du tout ce qui s'est passé il y a 8 ans jour pour jour au Bataclan et au stade de France et ailleurs, et ce qui se passe aujourd'hui ?
Mohamed Sifaoui : Moi, je vais beaucoup plus loin. Je relis ce qui se passe depuis 40 ans comme offensive islamiste, à la fois en direction du monde arabe ou musulman, et par la suite sur les grandes démocraties. Je relis évidemment ce que j'ai pu voir et constater tout au long de ma carrière, d'abord en Algérie, en Afghanistan, en Egypte, en Syrie, en Irak, et par la suite effectivement sur les pays occidentaux, les États-Unis le 11 septembre, Israël évidemment depuis la création du Hamas, parce que le conflit a pris une autre tournure depuis la création du Hamas à la fin des années 80, et tout ça s'inscrit en vérité dans une même logique qu'on n'arrive pas à voir, et je le regrette, parce que justement il faut faire preuve de lucidité et observer que nous avons une idéologie politique en l'espèce d'islam politique qui prend comme prétexte n'importe quel fait politique ou géopolitique pour frapper d'abord les démocraties, et pour frapper ensuite les pays arabes ou musulmans laïques pour y instaurer non pas des démocraties, mais pour y instaurer des régimes totalitaires islamiques. La chose me paraît, je dirais, assez évidente, et je m'étonne qu'après tous les attentats que vous avez rappelés au début de l'émission, votre inconscient vous a fait croire que le 13 novembre datait de 15 ans, en fait vous avez rectifié il y a à peine 8 ans, mais je comprends que beaucoup de personnes pensent que c'est très loin, et je pense que pour se protéger les uns et les autres, ont envie de croire que ce sont des fausses qui sont derrière nous. Malheureusement, sans esprit alarmiste, je veux le dire, et comme je l'ai toujours dit depuis en tout cas que je dénonce en France ce phénomène, nous avons un phénomène qui est effectivement en partie derrière nous, mais qui est en grande partie devant nous, parce que l'islam politique, c'est un problème de présent et d'avenir, et c'est la raison pour laquelle il faut agir de façon intelligente et lucide, oui, lucide, pour arriver à contrecarrer ces plans. Alors, je vais pas monopoliser la parole, lucide, ça veut dire beaucoup de choses.
"Est-ce que quand vous parlez de l'islam politique, est-ce que vous l'assimilez à la doctrine des frères musulmans ou ça va plus loin ?"
André Bercoff : Oui, Mohamed Sifaoui, oui, juste un mot. Est-ce que quand vous parlez de l'islam politique, est-ce que vous l'assimilez à la doctrine des frères musulmans ou ça va plus loin ?
Mohamed Sifaoui : Alors c'est aujourd'hui incarné principalement par la doctrine des frères musulmans, parce que c'est la doctrine qui a le vent en poupe depuis depuis plusieurs années, mais il y a d'autres, moi je parle d'islam politique pour désigner l'ensemble de la mouvance islamiste, qui est une hydre à plusieurs têtes, qui effectivement peut avoir, si vous voulez, une dimension prosélyte parce qu'il y a des courants qui pensent qu'ils peuvent prendre le pouvoir par la prédication. (...)
