Le climat tendu en France actuellement peut-il redescendre ?
Après les événements survenus à Crépol et à Romans-sur-Isère, la France semble plongée dans un climat pesant.... Entre les appels au rassemblements de militants d'ultradroite dans tout l'Hexagone pour "venger" la mort du jeune Thomas et la dissolution annoncée par Gérald Darmanin de 3 groupuscules, dont "Division Martel", une accalmie peut-elle avoir lieu ? Pour en parler, André Bercoff reçoit Driss Ghali, écrivain politique et conférencier.
Les invités
Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Bientôt on nous dira que c'est la faute de Thomas."
André Bercoff : Ah, ça sent si bon la France, Maurice Chevalier, oui. En ce moment, je ne sais pas, Driss Ghali , ce que vous en pensez, mais ça sent un peu sulfureux, ça sent le souffle, ça sent... Je ne sais pas, le bois brûlé, ça sent beaucoup de choses, de romans sur Isère d'un côté, avec l'inflation de l'autre, les sondages, la violence, l'insécurité, la France coupée en deux, en trois, ou en dix, on ne sait plus. Et cette espèce de, je ne sais pas moi, d'auto-insatisfaction qui ronge incontestablement la population, les esprits et les Zélites. Je dis élite avec un Z bien sûr. Driss Ghali, qu'est-ce qui se passe dans le pays ?
Driss Ghali : Bien, je pense qu'il y a deux choses en parallèle. Il y a une guerre de nos chères zélites avec un Z sur le peuple, une guerre qui se traduit par l'inflation, par le démantèlement de la souveraineté, sans contrepartie. On a tout donné à l'Europe sans contrepartie, parce qu'on n'est pas plus fort à 27 ou 28, et l'Europe ne nous le rend pas. Ursula ne fait même pas semblant que la France a la bombe nucléaire, elle nous traite comme elle traite un pays secondaire. Il y a cette guerre des élites contre le peuple qui se matérialise par les discours lamentables de M. Dupont-Moretti, de M. Darmanin par rapport a la mort de Thomas. Bientôt on nous dira que c'est la faute de Thomas. Voilà, et au fait, ça c'est le premier élément. Il y a une guerre globale des élites contre le peuple, un peuple qu'il faut absolument dissoudre, détruire. Et attention, si ce peuple s'organise en milices. Eh bien on va mettre 6 mois fermes, 1 an fermes, tout de suite en 24 heures aux suspects, comme s'il fallait dissoudre ce peuple, comme si c'était un peuple qui n'avait le droit que de disparaître, sous l'inflation, sous la pauvreté dans l'Europe, ou sous le long sauvagement.
André Bercoff : Vous voulez dire Driss Ghali en ce moment, on dit au peuple, vous avez une alternative, devant que ce soit la violence, la sécurité, l'inflation, le plus fumé de cigarette dans les parcs ou en montagne, ou alors vous vous taisez, ou alors vous allez être non seulement en liberté surveillée, mais peut-être en confinement resurveillé.
"On lui dit, si tu oses nommer ton agresseur, tu es fasciste, donc antisémite. Donc tu fermes ta gueule."
Driss Ghali : Oui, au fait, le peuple idéal, le peuple rêvé de nos zélites avec un Z, c'est un peuple de victimes. Victimes de la racaille, victimes de l'inflation, victimes du Covid, victimes de l'Europe, victimes des Russes, victimes... Voilà, au fait, ils veulent un peuple à apeuré, sidéré, qui a peur, terrorisé, puisque c'est le seul moyen de maintenir ce gouvernement de petits marquis au pouvoir, c'est d'avoir des gens qui ont peur pour leur vie, ou peur pour leur nourriture, vous avez vu le prix de l'huile, du beurre, et des choses comme ça. Et vous avez aussi une espèce de, comment dirais-je, le peuple français, au fait, est confiné depuis 30 ans. Il est confiné derrière le chantage au nazisme. On lui dit, si tu oses nommer ton agresseur, tu es fasciste, donc antisémite. Donc tu fermes ta gueule. Et là, il y a une bascule depuis peu, et ça, ça les rend dingue. Et je voulais juste appuyer sur un autre point, il y a aussi la révélation à la masse, je pense, j'espère, qu'il existe en France-Monde pas une guerre civile. On n'y est pas encore, grâce à Dieu. Oui. Il y a une insurrection. Une insurrection des banlieues, même si c'est un peu stigmatisant, qui vient de déborder. Les égouts viennent de déborder, ils ont débordé à Romain sur Isère. Il y a une insurrection, il y a des gens qui veulent en découdre et qui veulent imposer un nouvel État, un nouvel statut pro. Ça, le gouvernement, il s'en fichait, parce qu'il s'en accommodait, parce que ça rentrait dans la guerre contre les Français. Les racailles terrorisaient les Français, tant pis pour eux, ils n'ont qu'à la fermer, et s'ils la ramènent, ce sont des fascistes. Ça a marché très bien depuis 30 ans. Le service public aidant, l'école publique aidant, et nos chers intellos de Saint-Germain-des-Prés aidant. Là, ça vient de basculer. Parce que là, les Français ont ouvert les yeux pour dire qu'il y a un ennemi intérieur qui veut quelque chose.
André Bercoff : Et vous pensez que Romain sur Isère a été peut-être la goutte d'eau, non pas qui a fait déborder le vase, mais qui a fait qu'un certain nombre de gens se rendent compte que quand quelques personnes vont en expédition pour tuer du blanc, ou en tout cas se faire des blancs, il y a quelque chose de pourri dans le royaume, non pas du Danemark, mais de la France.
Driss Ghali : Oui, au fait, le motif raciste est évident. Et les médias n'ont pas pu le cacher. Puis la violence est un langage, et la violence a crié une vérité que les gens lucides comme nous, avons vue depuis longtemps. Et la même les gens qui sont dans le système, dans le mainstream, qui ont des carrières, des réputation et tout ça, ils sont obligés de voir la vérité. ils ont tué des gens gratuitement, des innocents, parce qu'ils étaient blancs. Donc la il y a une insurrection. (...)