Quel impact aurait la position de Donald Trump vis-à-vis de l'OTAN ?
Samedi 10 février, lors d'un meeting en Caroline du Sud, Donald Trump a menacé, en cas de réélection, de ne plus garantir la protection de l'OTAN face à la Russie. Seulement, quel impact sa position aurait-elle vis-à-vis de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord ? On en parle avec Colonel Peer de Jong, spécialiste en géopolitique et vice-président de l'institut Themiis.
Les invités
Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 2 premières minutes de votre émission :
"Non, je ne vous protégerai pas. En fait, j'encouragerai la Russie à faire ce qu'elle veut."
Philippe David : Vous avez reconnu Donald Trump ? Je traduis l'un des présidents d'un grand pays s'est levé et m'a dit « Monsieur, si nous ne payons pas et que nous sommes attaqués par la Russie, nous protégerai-vous ? ». J'ai dit « Vous n'avez pas payé, vous êtes débiteur ». Il m'a répondu « Oui ». Admettons que ça arrive. « Non, je ne vous protégerai pas. En fait, j'encouragerai la Russie à faire ce qu'elle veut. Vous devez payer ». Ça s'est passé samedi lors d'une prise de parole à Conway en Caroline du Sud. Donald Trump a déclaré qu'il encouragerait la Russie à faire tout ce qu'elle veut à un pays membre de l'OTAN qui ne respecterait pas ses directives en matière de dépenses de défense. Nous sommes en compagnie du Colonel Peer de Jong, vice-président de l'Institut Themiis, spécialiste de géopolitique, ancien colonel des troupes de marines, aide de camp, des présidents Mitterrand et Chirac à l'Elysée. Bonjour mon colonel.
Colonel Peer de Jong : Bonjour.
Philippe David : Tout d'abord, on va voir les réactions en Europe. Pour le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, toute suggestion selon laquelle les alliés ne se défendront pas les uns et les autres, sape notre sécurité à tous, y compris celle des États-Unis, et expose les soldats américains et européens à un risque accru. Toute attaque contre l'OTAN entraînerait une réponse unie et puissante. Pour le président du Conseil européen, Charles Michel, des déclarations imprudentes sur la sécurité de l'OTAN et la solidarité de l'article 5 ne servent que les intérêts de Poutine et apportent ni plus ni moins, ni plus de sécurité, ni plus de paix dans le monde. Et enfin, le commissaire européen au marché intérieur, le français Thierry Breton, a précisé dimanche sur LCI que Donald Trump faisait référence à un échange en 2020 avec Ursula von der Leyen, la présidente de la commission européenne. Alors déjà une question politique mon colonel, quel est le poids politique, je dis bien politique, de l'Europe face aux USA au sein de l'OTAN ?
Colonel Peer de Jong : Il est relativement important pour deux raisons...