French President Macron is meeting Ukrainian President Zelensky at the presidential Elysee Palace in Paris, France, on February 16, 2024. (Photo by Daniel Pier/NurPhoto) (Photo by Daniel Pier / NurPhoto / NurPhoto via AFP)
Emmanuel Macron sort la machine à billets pour venir en aide à l'Ukraine.
En visite à Paris vendredi 16 février, Volodymyr Zelensky a signé à l'Élysée, avec Emmanuel Macron, un "accord bilatéral de sécurité" entre la France et l'Ukraine. Un accord de 10 ans, dans lequel la France s'engage à fournir en 2024 "jusqu'à 3 milliards d'euros" d'aide militaire "supplémentaire" à Kiev. On en parle avec Jacques Sapir, économiste spécialiste de la Russie et des questions monétaires.
Les invités
Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 2 premières minutes de votre émission :
"Est-ce qu'on a les moyens d'aider l'Ukraine à ce point ?"
Philippe David : La musique du loto, puisque c'est un gain à 3 milliards qui a été promis à Emmanuel Macron, un gain de 3 milliards de matériel militaire pour l'Ukraine, c'était suite à sa rencontre avec le président Zelensky vendredi dernier, et on va parler de l'état de l'économie russe et de l'état de l'économie française, est-ce qu'on a les moyens d'aider l'Ukraine à ce point ? Nous sommes en compagnie de Jacques Sapir, économiste spécialiste de la Russie et des questions monétaires à l'EHSS, l'école des hautes études en sciences sociales. Jacques Sapir, bonjour.
Jacques Sapir : Bonjour.
Philippe David : Bienvenue sur Sud Radio, on nous promet en même temps 3 milliards d'aides à l'Ukraine en aides militaires et 10 milliards d'économies deux jours après, est-ce que c'est la quadrature du cercle pour arriver à accumuler les deux ?
Jacques Sapir : Alors il n'y a pas réellement de liens de cause à effet, par contre il y a une véritable incohérence, parce que dans ces économies, on veut aussi faire des économies sur le budget de la défense, alors on ne peut pas à la fois...
"On a tendance à gonfler les chiffres que l'on annonce en donation à l'Ukraine."
Philippe David : Qui est déjà pas très élevé, il y a 41 milliards pensions comprises, faut-il le rappeler.
Jacques Sapir : Tout à fait, alors on ne peut pas à la fois dire qu'on va donner des armes à un autre pays et soi-même réduire le budget de la défense, ça c'est déjà une incohérence. Après il y a un autre problème, c'est que la France est un des plus faibles donateurs par rapport à son PIB bien entendu, mais même en matière absolue, par exemple, un pays comme la Norvège donne plus que nous, un pays comme l'Allemagne donne plus que nous, c'est vrai, et on a tendance toujours à gonfler les chiffres que l'on annonce en donation à l'Ukraine par exemple, dans un rapport sénatorial, on a fait le compte, 1,7 milliards de matériels ont été donnés à l'Ukraine, mais on arrive à ce 1,7 milliards en comptant le coût de renouvellement, autrement dit, ce que nous coûterait le rachat de nouveaux matériels équivalents aux matériels que l'on a donnés, car les matériels que l'on a donnés sont pour certains véritablement vieux. (...)