La jeune génération est-elle biberonée à la pornographie ?
La jeune génération est-elle biberonée à la pornographie ?
Les invités
Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 2 premières minutes de votre émission :
"Vous dites que la pornographie, c'est un peu le McDo du désir ou du sexe, c'est ça ?"
Guillaume Bigot : Bon, cette entrée en matière est assez amusante, divertissante, mais on va parler quand même d'un sujet assez grave, c'est que de plus en plus de jeunes en France consomment de plus en plus de pornographies, et on va en parler avec Thérèse Hargot, qui est sexologue et auteur de nombreux essais consacrés à la sexualité, aux couples, à la vie affective, et vous plus liés, "Tout le monde en regarde (ou presque) : comment le porno a détruit l'amour." aux éditions Albin Michel. Bonjour Thérèse Hargot et bienvenue !
Thérèse Hargot : Bonjour, merci de m'accueillir !
Guillaume Bigot : Je vous en prie, c'est un plaisir ! C'est un plaisir, sauf que là, on ne va pas parler vraiment de plaisir, on va parler d'un plaisir un peu… Vous dites que la pornographie, c'est un peu le McDo du désir ou du sexe, c'est ça ?
"Laisse un goût amer et qui laisse des conséquences assez graves dans notre cerveau."
Thérèse Hargot : Alors, on aime bien prendre un McDo, c'est très bon ! Sur le moment, vous avez déjà remarqué que juste après, on se sent hyper mal, surtout si on l'a ajouté avec du coca, etc. On se dit « non, plus jamais je prendrai un McDo et puis on revient au sexe ». Mais moi, chaque fois, je me dis plus jamais un McDo et j'y retourne et j'y retourne. Et comment est-ce qu'on peut avoir un plaisir immédiat ? Mais après, il peut avoir une sensation très désagréable qui peut nous encombrer. Et c'est le cas avec la pornographie, qui apporte sur le moment un plaisir très intense, mais après, qui laisse un goût amer et qui laisse des conséquences assez graves dans notre cerveau.
Guillaume Bigot : Mais là, plutôt que de parler des fast Food, on pourrait dire finalement que c'est un peu comme le tabac ou l'alcool, c'est-à-dire encore que les adultes peuvent gérer peut-être le tabac ou l'alcool, mais si les enfants très jeunes se mettent au tabac ou à l'alcool, c'est gravissime. Là, les dernières données de l'Arcom, de 2022, 2,3 millions de mineurs consomment régulièrement de la pornographie. Des 12 ans, il passe une heure par mois et il y a 36% d'augmentation de la consommation de la pornographie par des jeunes de moins de 12 ans. C'est édifiant.
Thérèse Hargot : Vous êtes parents, vous êtes grands-parents, restez bien attentifs parce qu'on est en train d'aborder comme sujet, parce que c'est un nouveau phénomène de Pourquoi nouveau ? Avec l'arrivée des smartphones. (...)