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Par avec Pierre-Marie Sève

Une résolution sur la "conscience historique" passée inaperçue au Parlement européen.


Quelle est cette résolution sur la "conscience historique" qui est visiblement passée inaperçue au Parlement européen ? On en parle avec Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice.
Les invités

Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.

Par André Bercoff avec Pierre-Marie Sève

Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission : 

"Alors, c'est quoi la conscience historique européenne ?"

André Bercoff : Heureusement, mais est-ce que c'est vraiment un hymne à la joie qu'il faut pousser ? Quand on lit, et je vous assure, je vous invite à aller sur internet et regarder la résolution votée en janvier, il y a presque 6 mois, par le Parlement européen. Et vous allez voir, c'est assez incroyable. Pierre-Marie Sève, bonjour.

Pierre-Marie Sève : Bonjour André Bercoff.

André Bercoff : Alors Pierre-Marie Sève, vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice. Justice, on vous reçoit souvent et avec plaisir pour parler un peu de ce qui se passe sur cette France où il n'y a aucune injustice. Il y a un sentiment d'insécurité ou un sentiment d'injustice, mais ça n'existe pas là. C'est pas ça du tout. Vous avez déniché une pépite que vous avez mise sur les réseaux sociaux. C'est cette résolution sur la conscience historique passée au Parlement européen, votée par le Parlement européen. Et je dois dire que je l'ai lue dans le détail, mais c'est incroyable. C'est assez hallucinant. Alors, c'est quoi la conscience historique européenne ? Et je voudrais qu'on parle du détail. Par exemple, Pierre-Marie Sève, le Parlement européen, et c'est écrit mot pour mot, "invite les États membres à faire passer l'histoire européenne et mondiale avant l'histoire nationale." Ça veut dire que ça y est, l'Europe doit être d'abord, et les nations ensuite. C'est murmuré, c'est susurré dans toutes les oreilles, mais là c'est dit. C'est bien ça ?

Pierre-Marie Sève : Absolument, c'est ça. Alors, c'est une résolution, donc il ne faut pas croire, heureusement, il ne faut pas croire que c'est quelque chose d'officiel. Enfin, si c'est quelque chose d'officiel, ce n'est pas quelque chose de contraignant.

"Le chauvinisme, les stéréotypes sexistes, les asymétries de pouvoir et les inégalités structurelles sont profondément ancrées dans l'histoire européenne."

André Bercoff : C'est ça, elle n'est pas exécutoire, il faut le dire.

Pierre-Marie Sève : C'est ça, exactement. Aucun ministère de l'éducation d'un pays européen n'est obligé de prendre des mesures pour faire passer effectivement l'histoire européenne avant l'histoire nationale. Mais en revanche, c'est du non contraignant, mais c'est tout de même du symboliquement assez fort. C'est destiné, ça a un but bien précis, c'est faire pression sur tout le monde, faire pression. Alors d'habitude, quand le Parlement européen prend des résolutions, c'est pour condamner telle ou telle dictature en Orient, etc. Et c'est destiné à faire pression sur les dirigeants politiques de ces pays-là, mais pas à avoir une valeur contraignante. Les ministres des Affaires étrangères européens n'ont pas à prendre des mesures en fonction de ces résolutions.

André Bercoff : D'accord, mais ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est regarder le contenu, Pierre-Marie Sève.

Pierre-Marie Sève : Vous avez cité le point 12. C'est une résolution qui a 28 points. Moi, j'en ai relevé 4 qui m'ont profondément choqué. Donc le point 12, qui est celui de faire passer l'histoire européenne et mondiale avant l'histoire nationale. Bon, encore là, je trouve qu'ils y vont assez soft par rapport à ce qui va suivre. Mais le Parlement estime dans le point 13 que le chauvinisme, les stéréotypes sexistes, les asymétries de pouvoir et les inégalités structurelles sont profondément ancrées dans l'histoire européenne. Donc nous, nous tous, nous portons profondément ancré en nous du chauvinisme, des stéréotypes sexistes et des inégalités structurelles. Mais ça va encore plus loin. (...)

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