Y a-t-il trop d'ADN dans les vaccins contre le Covid-19 ? On en parle avec Didier Raoult, infectiologue.
Les invités
Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"Vous ne savez pas s'il ne va pas rentrer dans les chromosomes."
André Bercoff : Oui, c'était au temps, effectivement, où on se demandait comment on allait faire pour fournir. C'était il y a trois ans, un peu moins encore. Bonjour Didier Raoult.
Didier Raoult : Bonjour.
André Bercoff : Vous êtes, on va pas vous présenter, ancien patron de l'IHU Marseille Méditerranée Infection, microbiologiste et évidemment, on connaît, on connaît dans le monde entier, on sait ce que vous avez fait. Et il y a un tweet que vous avez fait il y a deux jours et qui nous a frappé, on voudrait vraiment l'explication. Vous avez dit ceci et pendant très longtemps, vous vous rappelez, on a eu plusieurs entretiens et vous ne vouliez pas trop parler des vaccins, le problème des vaccins n'était pas là, vous disiez j'en parlerai un peu plus tard. Et là vous avez écrit ceci, dans ce qu'on a analysé, dans ce que nous, nous, nous, évidemment, avec votre équipe, on a analysé des doses vaccinales, il y a beaucoup d'ADN et c'est très embêtant parce que vous ne savez pas s'il ne va pas rentrer dans les chromosomes et vous avez ajouté, effectivement, à la télévision, vous avez dit voilà ceci, vous avez dit "le bidouillage qu'on a fait sur cette base pour que l'ARN ne dure plus longtemps a entraîné qu'un certain nombre de protéines qui ne sont pas la protéine Spike, mais des protéines inconnues se baladent dans le corps et dont on ne sait pas ce qu'elles font", donc c'est le voilà, ADN dans les lymphocytes, voilà, on voudrait comprendre un peu, vous savez, qu'est-ce qui se passe exactement et au fond, sur les vaccins aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut dire ?
Didier Raoult : Le mécanisme habituel de formation des protéines, la protéine Spike, qui est utilisée là pour immuniser les gens, c'est que on a besoin d'ADN qui est transformé en ARN messager, cet ARN messager va dans une usine à protéines qui s'appelle le ribosome, qui fabrique la protéine et cette protéine est sécrétée, pour faire un vaccin ARN, on injecte directement de l'ARN, mais l'ARN est très fragile, on produit énormément d'ARN en permanence et donc on a besoin de l'éliminer, notre corps élimine très vite l'ARN, et il y a des gens, on a eu le prix Nobel pour ça, qui ont trouvé une formulation de l'ARN en changeant une, il y a quatre bases si vous voulez, il y a quatre lettres dans l'ADN, il y a quatre lettres dans l'ARN et il y en a une qui est différente entre l'ADN et l'ARN, c'est-à-dire la trichine dans l'ADN et l'uracile dans l'ARN, on a changé l'uracile pour modifier l'uracile de manière à ce qu'elle ne soit pas dégradée et on s'est rendu compte, et ça c'est une mauvaise nouvelle en décembre, c'est publié dans Nature, c'est pas nous qui l'avons publié, que quand il y avait trois de ces uraciles modifiées de suite, et bien il y avait un saut du ribosome par-dessus cette zone-là qui amenait à créer des protéines imprévues. (...)