L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) fête son 75e anniversaire lors du sommet de Washington du 09 au 11 juillet. Philippe David reçoit Olivier Sueur, chercheur associé à l'Institut d'études de géopolitique appliquée, pour parler de l'avenir de l'organisation transatlantique.
Les invités
Accompagné d'un invité expert, André Bercoff détaille pour vous, du lundi au jeudi, un fait marquant de l'actualité du jour. À retrouver sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 3 premières minutes de votre émission :
"75 ans d'existence de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord."
Phillipe David : L'hymne de l'OTAN, oui l'OTAN se retrouve à partir d'aujourd'hui à Washington pour un sommet et un sommet pas un peu spécial puisque ce sont les 75 ans d'existence de l'organisation du traité de l'Atlantique Nord. Un sommet censé confirmer son soutien à l'Ukraine mais dominé par le climat d'incertitude politique aux Etats-Unis. Les 32 chefs d'état et de gouvernement alliés sont attendus jusqu'à aujourd'hui en effet dans la capitale. Nous sommes en compagnie d'Olivier Sueur qui est chercheur associé à l'Institut d'études de géopolitique appliquée Ancienne-Uran-Sciences-Pau-Paris et qui a été conseiller diplomatique au sein de la représentation permanente de la France auprès de l'OTAN puis sous-directeur OTAN, Union Européenne et Union au sein de la Direction Générale des Relations Internationales et de la Stratégie Bonjour.
Olivier Sueur : Bonjour.
Phillipe David : Vous avez un titre qui est extrêmement long. 75e anniversaire, trois quarts de siècle Mais quels sont les véritables enjeux de ce sommet qui débute aujourd'hui à Washington ?
Olivier Sueur : Alors théoriquement ce sommet de Washington devait être finalement un sommet de transition. Le dernier sommet de la présidence Biden pour l'anniversaire des 75 ans. On souffle les bougies de la vieille dame de manière sympathique finalement. En plus ça tombait bien puisqu'évidemment avec le contexte des élections américaines de novembre c'était censé être une démonstration de force pour le président Biden Face à un Trump finalement infidèle aux alliances américaines, lui Biden est le leader du monde libre et qu'une OTAN désormais élargit à 32 membres. Or tout a déraillé. C'est un peu finalement comme prendre une place de cinéma pour le dernier Disney et se retrouver face à un film d'horreur en cause. L'âge du capitaine bien entendu et sa capacité à remplir ses fonctions et à être réélu en novembre prochain. Comme vous le savez Philippe David, la presse d'investigation américaine est désormais unanime à dire que le président n'est plus lucide de manière permanente. Le président Biden, comme l'a bien montré d'ailleurs, son débat raté face à Donald Trump.
"Est-ce que l'OTAN est en état de mort cérébrale encore aujourd'hui c'est-à-dire quasi cinq ans plus tard ?"
Phillipe David : Alors l'OTAN était en état de mort cérébrale avait dit Emmanuel Macron en novembre 2019 dans une interview à The Economist. Est-ce que l'OTAN est en état de mort cérébrale encore aujourd'hui c'est-à-dire quasi cinq ans plus tard ?
Olivier Sueur : Alors ça dépend vraiment de quel point de vue on se place puisqu'il y a la dimension militaire et la dimension politique. Sur la dimension militaire, l'OTAN est dans une forme olympique. Ça tombe justement fort bien.
Phillipe David : À 15 jours des JO.
Olivier Sueur : Et ce grâce à Vladimir Poutine puisque l'OTAN est revenu sur son cœur de métier à savoir la défense collective du continent européen. Donc cette organisation militaire avant tout fait des plans de défense, prépare les forces, consolide sa brochure de dissuasion et de défense. Tout va bien. En revanche, sur le plan politique, c'est là où est le problème parce que les États-Unis, le principal actionnaire finalement de l'organisation, n'est plus considéré comme fiable. La situation politique interne américaine fait qu'il est vraisemblable que Donald Trump soit élu. Et nous allons avoir durant ce sommet finalement 31 autres chefs d'État et de gouvernement qui vont inquiéter se poser des tas de questions à l'égard de Joe Biden. (...)