Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Bercov, dans tous ses états, le fait du jour.
- Les portes du pénitencier bientôt vont se fermer.
- Est-ce que c'est cela qui attend Boilem Sansal ? 80 ans, atteint d'un cancer, son avocat n'a jamais pu le voir, on essaie d'avoir des contacts avec l'ONU, tout ça traîne, on exprime son indignation, on frappe du pied, on parle, on salive, mais rien.
- Et ce matin, ce matin, Boilem Sansal a comparu devant le tribunal correctionnel de Dar el-Beïda à Alger.
- C'est ce qu'ont rapporté plusieurs médias locaux, et ça a été repris par le quotidien.
- Le quotidien Le Figaro hallucine un procès expéditif qui aurait duré moins d'une demi-heure.
- Le procureur aurait requis 10 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars, selon le quotidien arabophone Chourouk.
- Un million de dinars, ça fait à peu près 7000 euros.
- 10 ans de prison ferme, c'est-à-dire que c'est la mort annoncée pour Boilem Sansal, si la sentence est d'exécuter.
- Alors, on n'a pas encore...
- Le verdict sera rendu la semaine prochaine.
- La semaine prochaine, jeudi 27 mars.
- Voilà, je rappelle que l'écrivain franco-algérien est accusé d'atteinte à l'unité nationale, d'outrage à corps constitué, l'armée, d'atteinte à l'équilibre national, de détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité nationale.
- Je rappelle qu'il a été arrêté à l'aéroport d'Alger le 16 novembre, où il allait visiter sa famille, le 16 novembre.
- Nous sommes le 20 mars.
- Voilà, il est poursuivi.
- Donc, en vertu de l'article 427 du Code pénal, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.
- Chacun sait qu'à 80 ans, donc, Boilem Sansal est pratiquement qualifié de terroriste.
- Voilà, on sent qu'il va remettre, effectivement, et il essaie de déstabiliser l'État algérien.
- Est-ce que nous avons Arnaud Benedetti ? Arnaud Benedetti, bonjour.
- Bonjour à vous.
- Bonjour Arnaud.
- Vous avez publié une tribune dans le Figaro avec le maire de Cannes, David Lysnard, où vous appelez effectivement le gouvernement à prendre un acte fort pour afficher son soutien à l'écrivain.
- Arnaud Benedetti, on n'a pas encore le verdict, ce sera la semaine prochaine, mais si ces informations sont confirmées et tout se passe comme ils ont l'air d'être confirmés, ça veut dire vraiment que s'il est condamné, je dis bien si, par malheur il est condamné, à 10 ans de prison, ça veut dire qu'il meurt en prison.
- Écoutez, en tout cas, il y a eu manifestement une accélération que personne n'attendait de la justice algérienne ces dernières 24 heures.
- Nous, nous avons eu cette information vers 9h30, et nous avons quand même tout fait pour nous la faire confirmer, il semblerait en effet qu'elle soit maintenant confirmée.
- La vraie question, c'est d'abord comment interpréter cette accélération.
- Exact.
- Alors, il y a une interprétation, évidemment, pessimiste, c'est la vôtre, et je crois qu'il faut toujours l'avoir en tête, parce que le pouvoir algérien est un pouvoir dictatorial qui, en général, est connu pour ne pas ménager ses opposants, et en l'occurrence, 10 ans, évidemment, c'est, compte tenu de l'âge et de la maladie de Boulam Sansal, si cette peine était appliquée, et si elle était appliquée dans son intégralité, ça s'apparente à une condamnation à mort, clairement.
- Ensuite, il y a une autre interprétation, alors il faut toujours garder espoir, et nous, en tant que comité de soutien, il faut qu'on garde espoir, parce que sinon, on se démobilise, donc la mobilisation doit s'intensifier, parce qu'in fine, en l'occurrence, comment interpréter politiquement cette accélération ? Est-ce qu'il s'agit pour les Algériens de sortir d'une situation qui est quand même très embarrassante pour eux, on regarde la communauté internationale, on regarde le fait de tenir un écrivain de 80 ans malade, comme vous l'avez rappelé, est-ce qu'il s'agit finalement d'un début de sortie de crise, avec la possibilité ensuite, parce que nous ne nous faisons pas d'illusions, Boalem sera condamné par le pouvoir algérien, après, son sort est entre les mains, d'une certaine manière, manifestement, du président algérien, du président Tébiboune, qui pourra exercer son droit de grâce.
- Ça, c'est,...
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