Avec Jordan Bardella, Président du Rassemblement National et député européen
Jordan Bardella, Président du Rassemblement National et député européen, est l'invité de Jean-Jacques Bourdin
Les invités
Rendez-vous incontournable du matin, tous les jours à 8h30, les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro d’un Jean-Jacques Bourdin sans filtre. Retrouvez "L'invité Politique" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Y-a-t-il eu, selon vous, défaillance des services de l'État ?"
Jean-Jacques Bourdin :Bonjour à toutes et à tous, 8h30, 9h, Sud Radio, l'interview politique, les Français veulent savoir. Parlons vrai, ce matin avec Jordan Bardella, député européen, président du Rassemblement national et tête de liste aux Européennes de juin prochain. Jordan Bardella, bonjour.
Jordan Bardella : Bonjour Monsieur Bourdin, merci de votre invitation.
Jean-Jacques Bourdin : Attentat terroriste à Paris samedi, un mort, ce terroriste présumé, Armand Rajabpour, miandoab, avait été condamné suite à sa sortie de prison. Il avait d'abord été condamné, arrêté, puis condamné, puis suivi à sa sortie de prison, souffrant de troubles psychiatriques. Il avait arrêté les soins en avril avec la vallée des médecins, sa mère s'en était inquiété il y a quelques semaines. Y a-t-il eu, selon vous, défaillance des services de l'État ?
Jordan Bardella : Il y a une défaillance dans la manière dont on gère le terrorisme islamiste depuis, disons, depuis 2012 dans notre société. Le parcours de cet assaillant est absolument accablant. On parle d'un individu qui est fiché pour radicalisation, comme d'habitude d'ailleurs, comme beaucoup, qui est passé par la case prison, qui a été condamné pour avoir voulu commettre en 2018 un attentat à la défense. Cet individu a été remis en liberté. La réalité, c'est qu'un individu avec ce profil-là, avec la dangerosité dans le contexte que nous vivons, ne devrait pas pouvoir se balader librement dans les rues de Paris. Nous proposons depuis maintenant plusieurs années l'instauration systématique pour les faits liés au terrorisme, au projet d'attentat, de la rétention de sûreté. La rétention de sûreté qui existe dans le droit, et elle existe parce qu'elle a été précisément instaurée dans le droit français par Jean-Paul Garraud, qui est aujourd'hui député européen du Rassemblement national.
"Donc nous sommes extrêmement faibles à l'égard de cette idéologie qui a tué près de 300 de nos compatriotes depuis maintenant 2012."
Jean-Jacques Bourdin : J'explique ce que c'est. Placement forcé dans un centre socio-médico-judiciaire, un an, et au bout d'un an, on examine le cas du suspect.
Jordan Bardella : Vous avez raison. En gros, pour que ceux qui nous écoutent s'en prennent ce matin, ce que nous proposons, pour les faits liés au terrorisme, parce qu'on sait que vous êtes islamiste aujourd'hui, vous serez islamiste demain et après-demain. Et si vous n'êtes pas bien souvent, vous êtes dans une logique de dissimulation qui doit vous permettre de passer à l'acte une fois que vous serez sorti de prison. Donc ce que nous proposons concrètement avec ce type de profil pour des cas liés au terrorisme, c'est qu'au moment où on prononce la peine, qui peut être de 4, 5 ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans, le juge décide, il y ait systématiquement pour les affaires de terrorisme une rétention de sûreté, c'est-à-dire qu'à l'issue de la peine, une fois que la peine initiale est purgée, on réévalue, on étudie en fonction de tout un tas de critères avec des experts la dangerosité de l'individu pour la sécurité nationale. Si cet individu est toujours radicalisé, qu'il représente toujours un danger pour autrui, alors à ce moment-là, il reste sous le coup d'une mesure privative de liberté et il ne peut pas se balader dans les rues de Paris. Je vous rappelle, et il me semble qu'on en avait parlé ensemble, sur une chaîne concurrente il y a maintenant près de 3 ans, en 2020, je m'étais inquiété des libérations anticipées qui avaient été organisées pendant la crise sanitaire, vous vous en souvenez par madame Belloubet, qui avait procédé pendant le Covid de manière préventive à la libération, ce gouvernement, de 8 000 détenus de manière préventive. Il y avait dans ces 8 000 détenus 130 personnes qui étaient reconnues islamistes, dont une grande partie avait été condamnée pour terroristes et qui avait été remise dans la nature. Et on sait qu'il va y avoir, j'en termine, dans les prochains mois et dans les prochaines années, beaucoup de libérations de gens qui sont ce qu'on appelle des primos partant en Syrie, en Irak ou pour Daech en 2015-2016 et qui vont ressortir de prison. Donc nous sommes extrêmement faibles à l'égard de cette idéologie qui a tué près de 300 de nos compatriotes depuis maintenant 2012.
Jean-Jacques Bourdin : Alors, il y a eu une loi en 2021, vous ne l'avez pas voté, le Rassemblement national ne l'a pas voté, elle a été proposée par Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti qui prévoit le prolongement 2021. La loi a été votée en 2021, la loi n'est pas rétroactive Jordan Bardella.
Jordan Bardella : Si nous ne l'avons pas voté, c'est qu'il y a une raison.
Jean-Jacques Bourdin : Vous ne l'avez pas voté, c'est dommage, elle prévoyait le prolongement des sursis judiciaires jusqu'à 5 ans, des suivis judiciaires jusqu'à 5 ans. Ceux qui sortent seront suivis jusqu'à 5 ans, c'est ce que proposait cette loi.
"Non mais suivi pour faire quoi ?"
Jordan Bardella : Mais suivi pour faire quoi ?
Jean-Jacques Bourdin : Serait suivi jusqu'à 5 ans après la sortie de prison ?
Jordan Bardella : Non mais suivi pour faire quoi ?
Jean-Jacques Bourdin : Suivi judiciairement, suivi psychologiquement, suivi un suivi judiciaire. Pourquoi est-ce que vous ne l'avez pas voté ?
Jordan Bardella : Ce type là, le fameux Armand, il va être suivi de manière judiciaire et psychologique. En gros, une fois par mois, il va falloir qu'il aille planter à la caserne de gendarmerie ou il va devoir rencontrer un juge ou il va devoir rencontrer un psy. Vous pensez que ça change quelque chose ? Moi je pense que la place de ces personnes-là, elle est en prison. Je pense qu'il y a des profils dans notre société. On pourra mettre tous les efforts du monde pour réinsérer, pour les faire revenir dans la société.
Jean-Jacques Bourdin : Pourquoi est-ce que vous n'avez pas voté cette loi ? Quelle était la raison ?
Jordan Bardella : C'est précisément parce que je pense que cette loi est inefficace. Et permettez-moi de vous dire monsieur Bourdin que si cette loi avait prouvé son efficacité, on n'en serait pas là. (...)