Avec Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF et député du Nord
Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF et député du Nord, est l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin
Les invités
Rendez-vous incontournable du matin, tous les jours à 8h30, les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro d’un Jean-Jacques Bourdin sans filtre. Retrouvez "L'invité Politique" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"La mort est venue lors d'un affrontement avec notre France, celle de certains quartiers gangrenés par la drogue et la délinquance, ces deux France ne vivent plus en harmonie."
Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, tous les matins 8h39, l'interview politique Les Français veulent savoir. Parlons vrai ce matin avec Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du Parti communiste. Fabien Roussel, bonjour.
Fabien Roussel : Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
Jean-Jacques Bourdin : Merci d'être avec nous. Je voudrais revenir pour commencer sur la mort de Thomas à Crépol dans la Drôme. L'enquête se poursuit, il y a eu bagarre générale, vous connaissez bien cette France semi-rurale, cette France des gros villages et des petites villes qui mangent de la viande lors de barbecues, qui joue au foot ou au rugby, et qui va en soirée dans les salles des fêtes. La mort est venue lors d'un affrontement avec notre France, celle de certains quartiers gangrenés par la drogue et la délinquance, ces deux France ne vivent plus en harmonie. Pourquoi ? Pourquoi Fabien Roussel ?
Fabien Roussel : Mais pourquoi d'abord ? Je dirais qu'il faut laisser la justice faire sereinement son travail et les révélations qui ont été faites sur votre antenne à partir de l'enquête du Parisien montrent bien qu'il faut laisser la justice faire son travail. En même temps ce que je vous dirais, c'est que jamais je ne dirais que ce qui s'est passé à Crépol est un fait divers, c'est un drame horrible, horrible, et à chaque fois je me mets à la place des parents qui ont perdu un fils et la douleur est immense et bien sûr on doit dire plus jamais ça, et tout doit être fait pour que ça n'arrive plus. J'ai aussi l'occasion..
Jean-Jacques Bourdin : Ca arrivera, pardon Fabien Roussel, continuez, continuez.
Fabien Roussel : Mais bien sûr on doit créer nous responsables politiques, nous devons créer les conditions pour que ça n'arrive plus, c'est bien pour ça qu'on doit chercher les causes de ce drame, qu'est-ce qu'un jeune perd de la vie à ce que cette bagarre éclate. Alors on peut parler de la limitation, de la circulation des armes et des couteaux, on peut parler de tout ça, on peut parler aussi de ce qui a provoqué cette bagarre, qu'est-ce qui au fond a provoqué cette bagarre. On a entendu parler beaucoup de racisme, on a entendu beaucoup l'extrême droite s'exprimer sur le sujet et instrumentaliser ce crime qui est une horreur quand je pense à la dignité des parents afin que le sujet ne soit pas politisé.
"Vous pensez à l'extrême droite, vous pensez à Eric Zemmour ou d'autres, mais vous pensez aussi à Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel."
Jean-Jacques Bourdin : Mais le racisme anti-blanc ou anti-arabe, ça existe tous les jours.
Fabien Roussel : Quand je lis le rapport, l'enquête révélée par le Parisien, suite à l'enquête menée par la police qui fait un travail très fin, et heureusement qu'ils le font, la gendarmerie nationale, eh bien oui le racisme il est là, mais le racisme il est là, le racisme il est anti-blanc, le racisme il est anti-arabe, il existe, et je dis même qu'il se développe comme un poison lent qui est en train d'infuser toute la France, mais autant la France des banlieues que la France rurale, ce poison, il est là et je dois, il faut rappeler, je voudrais rappeler que le racisme et l'antisémitisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits et condamnables, et aujourd'hui nous avons dénoncé la montée des actes antisémites dans notre pays, nous devons dénoncer de la même force la racisme dans notre pays, et je vais même vous dire une chose, vous savez quand on ne doit pas racialiser les crimes et les délits, pourquoi je dis ça ? Parce que quand on dit par exemple, quand on dit que les banquiers sont des juifs, on racialise une religion, une population, et c'est de l'antisémitisme, et il faut le condamner avec fermeté, et quand on racialise les crimes en disant que ceux qui commettent des crimes sont des comme ça a été fait par l'extrême droite, c'est du racisme, et ça doit être condamné avec la même force et de la même manière, il ne doit pas y avoir d'indignation sélective entre l'antisémitisme et le racisme, ce poison-là qui gangrène notre république, il faut le combattre avec fermeté, et les responsables politiques justement ont une grande responsabilité quand il y en a qui jettent de l'huile sur le feu et en rajoutent tous les jours.
Jean-Jacques Bourdin : Vous pensez à l'extrême droite, vous pensez à Eric Zemmour ou d'autres, mais vous pensez aussi à Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel. Je vous dis ça, pardon Fabien Roussel, je vous dis ça parce que le week-end dernier, Jean-Luc Mélenchon a traité ma consœur Ruth Elkrief de manipulatrice et de fanatique, Elkrief réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans. Est-ce qu'il y a là une forme d'antisémitisme ?
Fabien Roussel : C'est indigne d'avoir de tels propos à l'encontre de qui que ce soit et à l'encontre d'une personnalité publique, journaliste comme Ruth Elkrief, à qui j'ai apporté mon soutien. Et d'ailleurs, à cause de ça, à cause de ces propos, elle est obligée de bénéficier d'une protection de la police, parce qu'elle subit des menaces, parce que Jean-Luc Mélenchon est suivi par plus de 2 millions de personnes sur Twitter et quand il produit des tweets de cette nature, il y a des décervelés qui s'en vont.