Avec Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme
Olivia Grégoire, Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, est l'invitée de Jean-Jacques Bourdin
Les invités
Rendez-vous incontournable du matin, tous les jours à 8h30, les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro d’un Jean-Jacques Bourdin sans filtre. Retrouvez "L'invité Politique" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Quelle inflation à la fin de l'année 2023 ? On en sera où ?"
Jean-Jacques Bourdin : Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous tous les matins, 8h30-9h pour l'interview politique Les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin avec Olivia Grégoire qui est ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, du commerce de l'artisanat et du tourisme. Olivia Grégoire, bonjour.
Olivia Grégoire : Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
Jean-Jacques Bourdin : Merci d'être avec nous. L'inflation baisse. Quelle inflation à la fin de l'année 2023 ? On en sera où ?
Olivia Grégoire : C'est toujours délicat quand on est ministre et qu'on n'est toujours pas ni Madame Soleil, ni Madame Irma. Ce que je peux vous dire, c'est qu'on est sur la pente descendante Jean-Jacques Bourdin. On était au mois de mars, pour rappeler à ceux qui nous écoutent, à 16% d'inflation alimentaire. On est aujourd'hui à 7,6%. On a donc une inflation qui reflux, qui va continuer à refluer, possiblement qui sera autour de 3,5% en fin d'année. (3,5% ?) Possiblement. Je prends des pincettes et je rappelle aussi que tout ça dépend du contexte international. Toutes choses égales par ailleurs. Après il y a une réalité Jean-Jacques Bourdin, vous venez de dire on va parler vrai.
"On va parler vrai et les Français ne sont pas idiots."
Jean-Jacques Bourdin : On va parler vrai, oui j'adore ça et vous aussi.
Olivia Grégoire : On va parler vrai et les Français ne sont pas idiots. On ne retrouvera pas nécessairement le niveau d'inflation qu'on a pu connaître ces dernières années. En réalité depuis 10 ans on est en période dite de déflation. C'est-à-dire que les prix baissent, baissent, baissent. Ce qui a créé d'ailleurs des problèmes chez nos agriculteurs, les producteurs, etc. La réalité c'est que nous aurons une inflation qui va baisser, mais nous aurons un substrat d'inflation qui va rester. Pourquoi ? D'abord parce qu'il y a des investissements à faire pour tous ces acteurs économiques. La transition écologique c'est pas un mythe, il faut investir. Et par ailleurs, c'est aussi pour ça que je le rappelle notamment à l'endroit de l'extrême gauche qui l'oublie souvent. Les acteurs économiques ont augmenté les salaires l'an passé. Les acteurs économiques continuent à les augmenter. Un peu plus de 4% d'augmentation de salaire l'an passé, 5% de prévu cette année. Tout ça, ça se retrouve dans le prix de vos produits alimentaires et non-alimentaires. Donc il y a une partie de l'inflation qui ne disparaîtra pas.
Jean-Jacques Bourdin : Bien sûr, bien sûr, mais les Français constatent tout de même une hausse des prix. Hausse des prix pour les fêtes, j'ai vu l'UFC que choisir, 9,2% sur les produits de fête.
Olivia Grégoire : Alors sur les produits de fête, il faut là aussi être très transparent avec les Français. On a un système de négociation commerciale entre les industriels, les producteurs et les distributeurs, qui est assez rigide dans notre pays sans être casse-pied. C'est une fois l'an qu'il y a une période dite de négociation. Janvier là, ça va être en janvier. Parce qu'on a décidé de l'avancer et la réalité, c'est qu'il faut dire aux gens pourquoi il y avait cette rigidité. Il y avait cette rigidité parce qu'elle nous a protégé et elle a protégé nos producteurs en période de déflation. La réalité, c'est que le contexte a changé et qu'il va falloir changer les règles. C'est pour ça que l'année prochaine, nous aurons une loi portée par les parlementaires très probablement sur ces négociations. Les prix que vous aurez en rayon à Noël 2023 sont issus des négociations qui ont atterri en mars 2023. Donc effectivement, on était dans une période très fortement inflationniste. Donc il est probable que certains produits, j'ai lu le papier que vous mentionnez, l'étude du F.C. Que Choisir, notamment les produits sucrés, les produits avec du chocolat, vont rester élevés. Il y en a dans les bûches, on ne va pas se mentir. Pourquoi ? Parce que le cours du sucre, le cours du cacao reste très élevé. A l'inverse, je peux vous dire Jean-Jacques Bourdin, que le cours du blétan, le cours du soja, le cours du maïs, ont baissé entre 30 et 40 %. Donc il y aura aussi des baisses de prix à mi-janvier.
"Moi, qu'est-ce que je sais que je peux partager ce matin avec nos auditeurs ? "
Jean-Jacques Bourdin : Alors inflation alimentaire de 4 à 5 % en 2024, c'est ce que vous disiez ? 9,2 pour les fêtes, les produits de fête, dit l'UFC Que Choisir. Mais Michel-Edouard Leclerc était avec moi il y a une dizaine de jours. Il disait 4 à 5 % l'inflation alimentaire en 2024.
Olivia Grégoire : Oui mais il est plus dans son rôle que moi, parce que c'est eux qui sont en train de négocier. Moi, qu'est-ce que je sais que je peux partager ce matin avec nos auditeurs ? Il y a des auditeurs qui font du commerce. Quand on commence une négociation Jean-Jacques Bourdin, on commence à la hausse. L'année dernière, les prix en début de négociation, les demandes de hausse de prix c'était plus 15 à 20 %. Au moment où on se parle, les acteurs sont en train de négocier. En moyenne, les hausses de prix demandées, c'est plus 5 %. En démarrage de négociation, c'est pas le début qui compte, c'est la ligne d'arrivée. Quand on veut atterrir à 0 % d'augmentation, on démarre à plus 5. Donc il y a ce jeu de négociation.
Jean-Jacques Bourdin : On peut finir à plus 2, plus 3 quoi.
Olivia Grégoire : Et voire moins 1. On n'est pas à l'abri de quelques bonnes surprises Jean-Jacques Bourdin.
"Leur proposition à l'origine c'est quoi ?"
Jean-Jacques Bourdin : Et bien Olivia Grégoire, nous verrons bien.
Olivia Grégoire : Mais à dispo pour en reparler, début février, on aura les nouveaux prix.
Jean-Jacques Bourdin : Avec grand plaisir. Pourquoi la majorité n'a-t-elle pas voté l'amendement, qui était un amendement je crois LFI, sur les marges de la grande distribution, encadrant les marges de la grande distribution et des industriels de l'agroalimentaire ?
Olivia Grégoire : Très bonne question. Alors c'était pas un amendement, c'était plus que ça. C'était une proposition de loi. Dans le cas de la niche parlementaire de la semaine dernière, de jeudi dernier, où je siégeais d'ailleurs. Portée par Manuel Bompard. Leur proposition à l'origine c'est quoi ? (...)