Avec François Bayrou, Maire de Pau, Président du Modem et Haut-Commissaire au Plan
François Bayrou, Maire de Pau, Président du Modem et Haut-Commissaire au Plan, est l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin
Les invités
Rendez-vous incontournable du matin, tous les jours à 8h30, les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro d’un Jean-Jacques Bourdin sans filtre. Retrouvez "L'invité Politique" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Et maintenant le conseil constitutionnel qui va à son tour réécrire cette loi, est-ce l'instance politique d'appel du parlement, le conseil constitutionnel ?"
Jean-Jacques Bourdin : Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, 8h30, 9h, l'interview politique, les français veulent savoir, parlons vrai ce matin avec François Bayrou, bonjour. Merci d'être avec nous François Bayrou. Le projet de loi immigration, vous savez ce que je vais faire ? Je vais reprendre le trajet de ce texte de ce projet de loi tant désiré par Gérald Darmanin. Le texte du gouvernement est d'abord réécrit par le Sénat, puis réécrit par la commission des lois de l'Assemblée nationale, puis rejeté par l'Assemblée nationale, motion de rejet, sans avoir été examiné, puis réécrit par la commission mixte paritaire, puis adopté par les députés, sans avoir été discuté en séance publique, sans débat. Et maintenant le conseil constitutionnel qui va à son tour réécrire cette loi, est-ce l'instance politique d'appel du parlement, le conseil constitutionnel ?
François Bayrou : Non, je pense qu'il ne faut pas voir les choses comme ça. Et ça n'est pas réécrire la loi, le conseil constitutionnel n'écrit rien. Il n'écrit rien mais il va la modifier. Il peut effacer mais il n'écrit rien. Alors il faut distinguer deux sujets dans la présentation que vous voulez de faire. Le premier sujet c'est le processus d'adoption, le modèle d'adoption de ce texte qui est pour moi très insatisfaisant. Et on va voir où est la responsabilité. Et la deuxième chose c'est la légitimité de ce texte ou d'un texte sur l'immigration. Et je pense que cette légitimité est entière, je pense qu'un texte, pas nécessairement celui-là, était absolument nécessaire. Parce que ce que je vois sur le terrain, je suis comme vous l'avez rappelé maire de Pau, ce que je vois sur le terrain c'est une inhumanité de la situation actuelle. Et donc cette situation là, une intervention du législateur qui aurait dû être pleine et entière pour la changer était légitime. Alors un sur le processus. Ce processus a subi un accident et qui est pour moi absolument inacceptable. Et même une négation de tout ce que nous disons aux Français et de ce que nos institutions disent. Parce que ce texte aurait dû être, a été, c'est le choix du gouvernement, examiné d'abord par le Sénat pour peut-être constituer une majorité qui puisse assurer son passage. Il est venu ensuite à l'Assemblée nationale. Il a été tout à fait légitimement travaillé par les commissions de l'Assemblée nationale. Et puis fait absolument sans précédent, fait inédit et scandaleux. L'Assemblée nationale a dit, eh bien écoutez nous ne l'examinerons pas. Les oppositions alliées de l'extrême gauche à la gauche, toute la gauche et l'extrême droite, et la droite.
Jean-Jacques Bourdin : Et la droite !
"Je ne suis pas là pour faire le procès des uns ou des autres."
François Bayrou : Les oppositions alliées ont refusé de faire le travail pour lequel elles sont élues, pour lequel les Français ont élu les députés. Chacun des députés est venu devant les électeurs en disant mais nous nous allons faire la loi et nous allons la faire bien. Nous allons défendre vos idées. Ils ont refusé de faire ça. Je vous confie quelque chose. J'ai reçu beaucoup de messages pendant cette phase ultime de députés qui me disaient tout à fait, de manière tout à fait sympathique. On compte sur vous, comment faire pour rectifier ce qui doit l'être. Je dis mais c'est vous qui avez refusé d'examiner. Vous avez fait sans précédent depuis le début de la Ve République. Vous avez refusé, vous, député, élu pour faire la loi, vous avez refusé d'examiner le texte. C'est la première fois qu'un texte comme ça de cette importance auquel on soit pour ou contre.
Jean-Jacques Bourdin : François Bayrou, vous savez bien que le ministre de l'Intérieur pensait que son texte, que la motion de Roger n'allait pas être adoptée. Il n'y a pas eu là un peu de suffisance, un peu de... Franchement.
François Bayrou : Je ne suis pas là pour faire le procès des uns ou des autres.
Jean-Jacques Bourdin : Il s'agit pas de faire le procès, il s'agit de dire la réalité des choses.
François Bayrou : Donc je pense qu'il y a eu des erreurs d'appréciation, je n'ai aucun doute sur ce point. Et je pense que tout le monde le sait, y compris les intéressés eux-mêmes. Mais écoutez bien, tous ceux qui disent, on n'aurait jamais dû laisser passer telle ou telle disposition. Peut-être qu'on peut réfléchir et voir lesquels. (...)