Manon Aubry, députée européenne LFI, est l'invitée politique de Jean-Jacques Bourdin
Les invités
Rendez-vous incontournable du matin, tous les jours à 8h30, les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro d’un Jean-Jacques Bourdin sans filtre. Retrouvez "L'invité Politique" sur Sud Radio et en podcast.
Retrouvez ci-dessous la retranscription automatique des 5 premières minutes de votre émission :
"Pour être honnête, elle ne va pas beaucoup nous manquer, Elizabeth Borne."
Jean-Jacques Bourdin : Bonjour, bonjour à toutes et à tous, et merci d'être avec nous, les Français veulent savoir. Ce matin, parlons vrai avec Manon Aubry, députée européenne, tête de liste officieuse de la France Insoumise aux prochaines élections européennes. Manon Aubry, ça vous fait sourire, bonjour.
Manon Aubry : Bonjour.
Jean-Jacques Bourdin : Oui, officiez-on, j'y reviendrai tout à l'heure. Bien, Isabelle Borne est partie. Elle n'est plus premier ministre. Emmanuel Macron a salué le travail exemplaire. Apparemment, elle ne part pas de son plein gré. Vous l'avez remarqué ?
Manon Aubry : Oui, j'ai remarqué, après, pour être honnête, elle ne va pas beaucoup nous manquer, Elizabeth Borne.
Jean-Jacques Bourdin : Elle ne va pas vous manquer.
Manon Aubry : Elle a quand même abîmé non seulement la démocratie et nos droits sociaux. La démocratie avec plus de 23 49.3, c'est quand même immense de gouverner finalement sans vote.
Jean-Jacques Bourdin : Comme Michel Rocard, homme de gauche à son époque.
"Vous n'avez aucun respect pour elle ?"
Manon Aubry : Oui, c'est pas ma gauche et je ne prends pas Michel Rocard comme une référence. Et elle a non seulement abîmé la démocratie, mais elle a aussi abîmé nos droits sociaux avec la réforme des retraites, quand même faire travailler les Français deux ans de plus, sans vote de l'Assemblée nationale, sans mandat démocratique pour le faire, et abîmé aussi les valeurs de la République avec la loi immigration, qui est un copier-coller du programme du Rassemblement National. C'est ça, Elizabeth Borne. Donc, qu'elle parte contre son plein gré, parce que finalement elle a été démissionnée quasiment par 49.3 par Emmanuel Macron et elle subit elle-même ce qu'elle a fait subir au Parlement.
Jean-Jacques Bourdin : Vous n'avez aucun respect pour elle ?
Manon Aubry : J'ai du respect pour toutes les femmes et hommes politiques qui s'engagent. Et donc j'ai du respect pour elle, comme j'en ai contre tous ceux contre lesquels je m'oppose. Mais je n'ai pas le respect pour sa politique, Jean-Jacques Bourdin.
Jean-Jacques Bourdin : Vous avez du respect pour la femme et vous n'avez pas de respect pour sa politique.
Manon Aubry : Exactement, j'ai du respect pour toutes celles et tous ceux qui font le choix de s'engager politiquement. Mais je sais combien sa politique a fait du mal dans le pays. Au million de personnes qui nous écoutent, est-ce qu'il y a des millions d'auditeurs sur ce sujet de radio, j'espère.
Jean-Jacques Bourdin : Il y en a de plus en plus en tous les cas.
Manon Aubry : Au million de personnes qui nous écoutent et qui vont devoir travailler deux ans de plus de leur vie, sans gagner le moindre euro de plus de leur retraite. C'est ça, la politique d'Elisabeth Borne. Ce sont aussi des travailleurs migrants qui ne vont pas être régularisés à cause de la loi immigration. Ce sont aussi des personnes qui ont droit à l'assurance chômage et qui vont voir leurs droits suspendus, rétrécis. C'est une politique anti-pauvres. C'est ça, en fait, la politique d'Elisabeth Borne. Donc non seulement j'ai pas de respect pour cette politique-là, mais j'affirme que plus que jamais on a besoin d'en changer.
"Vous connaissez le nom du futur premier ministre, Manon Aubry."
Jean-Jacques Bourdin : Alors, vous êtes arrivés avec une information. Vous connaissez le nom du futur premier ministre, Manon Aubry.
Manon Aubry : Un gros scoop.
Jean-Jacques Bourdin : Oui, gros scoop.
Manon Aubry : Je crois qu'il s'appelle Emmanuel Macron. On l'aura tous deviné.
Jean-Jacques Bourdin : Pour vous, oui, c'est clair.
Manon Aubry : Oui, honnêtement. On va avoir un long débat, est-ce que ça va être Gabriel Attal ou pas. Mais la vérité, ça peut être Gabriel Attal, Julien de Normandie, Pif, Paf, Paul ou Jacques. On sait très bien qu'à la fin, que celui qui décide, se trouve à l'Élysée. Donc vous pouvez changer la cour autant que vous voulez.
Jean-Jacques Bourdin : Mais c'est l'origine présidentielle.
Manon Aubry :Si vous ne changez pas le roi, c'est la politique, vous avez raison, de la Ve République.
Jean-Jacques Bourdin : Tous se décident chez Jean-Luc Mélenchon. C'est pareil.
Manon Aubry : Non je vous rassure.
Jean-Jacques Bourdin : C'est une vieille façon de faire de la politique, ça, Manon Aubry.
"Cette Ve République finalement, elle est périmée et qu'il faut passer à un régime parlementaire à une VIe République."
Manon Aubry : Je vous rassure, Jean-Luc Mélenchon n'est pas là à tirer toutes les ficelles de ce que je vous dis ce matin. Tiens, il est caché derrière ma chaise. Non, plus sérieusement, on est ici. J'espère qu'il écoute, je le salue si c'est le cas. Non, on est ici dans les travers de la Ve République. Vous avez un homme qui décide seul de l'ensemble de la politique du gouvernement. On en a eu l'épreuve pendant l'ensemble des deux quinquennats d'Emmanuel Macron. Et c'est la démonstration de la toute-puissance d'un régime politique qui confie ce pouvoir dans les mains d'un seul homme et dont il faut changer. Pour moi, c'est la preuve, une fois de plus, que cette Ve République finalement, elle est périmée et qu'il faut passer à un régime parlementaire à une VIe République. Je vous donne un dernier exemple. Le gouvernement, le nouveau gouvernement va être nommé dans les heures qui suivent avec un nouveau Premier ministre. Est-ce qu'ils vont demander, comme dans toutes les démocraties du monde, un vote de confiance de la part de l'Assemblée nationale et du Parlement ? Ça se passe, mais dans tous les autres pays du monde, et en France, le nouveau gouvernement serait pas capable de venir chercher un vote de confiance.
Jean-Jacques Bourdin : D'ailleurs, vous exigez un vote de confiance.
Manon Aubry : Oui, et je le dis à cette antenne.
Jean-Jacques Bourdin : Elisabeth Borne n'a pas demandé de vote de confiance.
Manon Aubry :Manon Aubry :C'est une des premières fois.
Jean-Jacques Bourdin : En revanche, tous les autres premiers ministres d'Emmanuel Macron l'ont fait.
Manon Aubry : Mais pas sous ce quinquennat. Ce qui démontre la faiblesse aussi d'une majorité relative. (...)