Avec Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat
Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR au Sénat, est l'invité politique de Jean-Jacques Bourdin.
Les invités
Rendez-vous incontournable du matin, tous les jours à 8h30, les grands acteurs de la vie politique s'expriment au micro d’un Jean-Jacques Bourdin sans filtre. Retrouvez "L'invité Politique" sur Sud Radio et en podcast.
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"C'est insupportable qu'un certain nombre de privilégiés puissent prendre la France qui travaille en otage très très régulièrement."
Jean-Jacques Bourdin : Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Vous voulez savoir ? Alors parlons vrai ce matin avec Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR. Au Sénat, Bruno Retailleau, bonjour.
Bruno Retailleau : Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
Jean-Jacques Bourdin : Merci d'être avec nous. Des grèves en Ile-de-France, grève à la SNCF, les cheminots veulent des primes JO plus fortes que celles proposées par la direction. Même chose pour les agents des aéroports parisiens. Embauche, revalorisation salariale, primes JO, ces revendications vous paraissent-elles logiques ?
Bruno Retailleau : Non, elles ne me paraissent pas logiques et c'est insupportable qu'un certain nombre de privilégiés puissent prendre la France qui travaille en otage très très régulièrement. Bien sûr que le droit de grève est un droit constitutionnel, mais de même que le droit à avoir une continuité des services publics est aussi constitutionnel.
Jean-Jacques Bourdin : Oui, mais des privilégiés qui vont travailler plus pendant ces Jeux Olympiques. N'est-il pas normal qu'ils touchent des primes ?
Bruno Retailleau : Mais ils vont déjà avoir des primes, et simplement ils veulent des primes plus fortes. Mais ceci dit, ils auraient bien tort de ne pas faire du chantage, puisque le chantage ça marche à la SNCF. Souvenez-vous, il y a un mois, de cet accord de contournement sur fonds publics, du contournement des règles de la retraite, de la réforme de la retraite. Donc voilà, le droit de grève aujourd'hui est totalement détourné, c'est ce qu'on appelle la gréviculture.
"Le gouvernement est faible ?"
Jean-Jacques Bourdin : Le gouvernement est faible ?
Bruno Retailleau : Bien sûr que le gouvernement est faible.
Jean-Jacques Bourdin : Il doit dire non à ces revendications ?
Bruno Retailleau : Bien sûr, on ne doit pas céder au chantage, puisque un chantage amène à un autre chantage. On a reçu le patron de la SNCF, monsieur Farandou, qui nous a dit au Sénat qu'évidemment sur l'accord dont je vous parle, sur les départs anticipés, les carrières anticipées, eh bien il nous avait indiqué que le gouvernement savait. Donc le gouvernement est co-responsable. Alors lui l'a payé de son départ, c'est assez injuste du reste, parce qu'encore une fois, le gouvernement avait été dûment informé.
"Aujourd'hui, 6 mois travaillés dans les 24 derniers mois, on passerait à 8 mois dans les 20 derniers mois."
Jean-Jacques Bourdin : Dans quelques jours, nous connaîtrons la réforme de l'assurance chômage, Bruno Retailleau. Alors, il y aura probablement, et même certainement, durcissement des conditions pour avoir droit au chômage. Aujourd'hui, 6 mois travaillés dans les 24 derniers mois, on passerait à 8 mois dans les 20 derniers mois. Nécessaire cette réforme ?
Bruno Retailleau : Sans doute, sans doute, mais je m'interroge sur un point. On a déjà eu 3 ou 4 réformes, et la dernière date d'il y a un peu plus d'un an seulement. Elle n'est pas encore appliquée. Vous vous souvenez, c'était une réforme qui disait, voilà, on va avoir des règles contracycliques, c'est-à-dire que quand la conjoncture est plus dure, on assouplit les règles du chômage, et quand, en revanche, il y a un plein emploi, alors là, on les durcit. Et là, on voit bien que la conjoncture est en train de se durcir, elle est moins favorable, et on va durcir. Donc, on fait l'inverse. Comment une politique aussi désordonnée peut-elle parvenir à obtenir des résultats ? C'est là que je me pose la question.
Jean-Jacques Bourdin : Mais vous soutiendrez ce projet de loi ?
Bruno Retailleau : On va voir, je pense que nous soutiendrons d'un point de vue général. (...)