Avec Boris Vallaud, député des Landes, président du groupe PS à l'Assemblée Nationale et auteur de "En permanence - ces vies que je fais miennes"

Retranscription des premières minutes du podcast :

- Sud Radio, l'invité politique. Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Boris Vallaud, qui est député des Landes et patron des députés socialistes à l'Assemblée nationale. Bonjour.
- Bonjour. Merci d'être avec nous. Vous publiez en permanence « Ces vies que je fais miennes » chez Odile Jacob.
- C'est un livre sur votre expérience d'élu local dans les Landes, portrait de personnes que vous croisez ou que vous recevez dans votre permanence de Saint-Sevé.
- Saint-Sevé, il faut savoir, c'est une ville de 5 000 habitants environ, hein ? Ou un peu moins.
- Un peu moins. Même en Pays-Gascon, vous perdez des habitants, Saint-Sevé ? On en a perdu historiquement. Vous savez, ça a failli être la préfecture des Landes. Ça a été une sous-préfecture. Et puis aujourd'hui, ça n'est pas une sous-préfecture.
- Bien. La vraie vie, comme on dit, la vraie vie...
- La vraie vie, c'est quoi ? La vraie vie, c'est quoi dans votre permanence ? Vous allez nous dire. J'imagine que vous ne parlez pas trop de Lucie Casté, de Jean-Luc Mélenchon, de la Palestine, de communautarisme.
- On vous parle de quoi ? De pouvoir d'achat, de problèmes du quotidien, d'insécurité, de difficultés à obtenir telle ou telle allocation.
- Absolument. Je vais vous dire, je vais vous faire une confidence. Je me suis offert un moment de liberté avec ce livre.
- Vous savez, la politique qui ne parle que d'elle n'intéresse personne et ne m'intéresse pas beaucoup.
- Je me suis offert cette liberté de la politique qui souvent parle. Mais là, elle va écouter. Elle écoute.
- Et je restitue ce que j'entends dans ma permanence depuis 7 ans. C'est des vies difficiles. Vous avez raison.
- Je parle d'une aide-soignante qui travaille dans un EHPAD, qui aime son métier, qui le fait très bien, mais qui a le sentiment de mal le faire parce que les moyens manquent, que ses propres bras lui font défaut. Et quand je lui dis « Je vais faire votre portrait », elle me dit « Mais pourquoi moi, je suis pas intéressante ? » Ça dit quelque chose, quand même.
- Mais du coup, c'est une leçon de vie pour vous. Pour vous, député, c'est une leçon de vie.
- C'est une expérience humaine. Et ça... J'essaie de répondre à une question que beaucoup se posent.
- Qu'est-ce qu'ils savent de nos vies ? Qu'est-ce qu'ils savent de nous écouter ? Est-ce qu'ils nous comprennent ? Est-ce qu'ils essayent seulement ? Oui. J'entends ça tous les jours. Tous les jours.
- Mais je l'entends aussi. Mais parfois, j'ai le sentiment que la politique, elle manque un peu de vérité, un peu de sincérité dans son rapport à la vie des gens.
- J'ai... Mais je la décris aussi. Une dame qui se bagarre pour faire valoir ses droits dans une sorte de golem, de labyrinthe administratif auquel elle comprend rien.
- Et pour être franc, quand je travaille avec elle pour remplir un certain nombre de papiers, j'y comprends pas grand-chose non plus.
- Donc moi, je suis législateur. J'ai...

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